Actualités :: Au coin du palais : Quand un million de FCFA se volatilise dans un service (...)

Où sont passés les 1 035 000 FCFA ? Mystère et boule de gomme ! Mais au moins, les audiences correctionnelles du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso de ce lundi 28 décembre 2009, nous auraient renseigné sur la situation. Tout a commencé le 27 février 2009 où S.K., la comptable d’alors du service, a reçu la somme de 2 041 000 F CFA destinée à la zone pastorale de Péni et a signé une décharge. Cette somme, elle devait la garder dans un coffre-fort se trouvant dans le bureau du chef du service J.S.

Mais ce dernier était absent. S.K. aurait mis ladite somme dans le coffre-fort et l’aurait fermé simplement à clé puisque ne disposant pas de la clé de combinaison que doit normalement avoir tout coffre-fort digne de ce nom. Le 4 février, soit 4 mois environ après, le service devait déménager pour intégrer ses nouveaux locaux. Aux dires de l’intéressée, depuis qu’elle y a mis l’argent (4 mois donc), elle n’a plus ouvert le coffre-fort pour vérifier la somme.

C’est ainsi que vers 17 heures le même jour, le responsable du service , de son domicile, demanda à la comptable de décaisser l’argent pour aller le confier au Service administratif et financier (SAF) du gouvernorat pour des raisons de sécurité. Selon S.K., la porte du bureau était entrebâillée à son arrivée sur les lieux. Surprise, elle aurait questionné les agents de sécurité sur place qui lui auraient répondu n’avoir vu personne entrer. Elle ouvrira quand même le coffre-fort qui était intact, mais constatera qu’au lieu de 2 041 000, il ne restait plus que 1 006 000 dans l’enveloppe, soit un manquant de 1 035 000 F CFA.

Elle apporta le montant trouvé dans le coffre, au domicile du chef de service et, ensemble, ils constatèrent le manquant. J.S. appela M.S., le conjoint de S.K. qui, à son arrivée et au vu de l’état de panique dans lequel elle était, lui demanda de les laisser regagner le domicile sous prétexte que « la nuit porte conseil ». Ce qui fut fait. Par la suite le chef de service, J.S. porta plainte contre S.K. et S.K. a son tour, a porté plainte contre X. Et dès lors, aucune trace de la somme disparue.

Les différentes parties de l’affaire portée devant le tribunal ont décortiqué le problème. Des explications, il ressort que S.K. (accusée) est secrétaire administrative de formation et ne dispose d’aucun diplôme en comptabilité, mais a été nommée comptable du service. Depuis 2005 a-t-elle dit, elle est chargée de garder l’argent dans le coffre-fort et ne dispose que d’une seule clé. Pour elle, le coffre-fort est logé depuis bien longtemps dans le bureau du chef de service bien même avant qu’elle ne soit nommée comptable.

Elle dit n’avoir pas demandé la seconde clé ni celle de combinaison « parce qu’il s’agissait de la hiérarchie ». Dans ses enquêtes, la brigade de recherche de la gendarmerie a trouvé que le coffre-fort a été livré à la société Balaïra par Burkina clé, mais ceux-ci ne retrouvent pas le bordereau de livraison de même que l’administration en question qui n’a pu fournir ses bordereaux de commande et de livraison.

Pour le patron (le rapport de sa prise de service en date d’août 2007 à l’appui), il n’a jamais été en possession d’une quelconque clé de secours. Sa position a été confirmée par le rapport de l’enquête de la gendarmerie qui précise que le responsable sortant, S.O. dit n’avoir pas remis de clé de secours à son successeur. Pourtant S.K. et son avocat ont tenu mordicus que le coffre-fort dispose de toutes ces clés et même qu’on les lui aurait remises.

Quant à l’accès au bureau, J.S. dit avoir une clé et la seconde se trouverait dans son secrétariat particulier à partir duquel S.K. pouvait y accéder. Pour l’avocat de l’accusée, on ne saurait parler de coffre-fort puisque « l’instrument » (c’est son expression) ne dispose d’aucune mesure sécuritaire. Et le chef d’inculpation de détournement de deniers publics ne saurait tenir puisque S.K. a été mutée ailleurs dans la province au moment des faits, mais n’y avait pas encore pris service.

C’est ainsi qu’elle a été enfermée pendant 21 jours et ensuite libérée sous caution de 500 000 F CFA et l’inculpation requalifiée d’abus de confiance. Malgré tout, il demande de la relaxer pour infraction non constituée par défaut de dissipation et de détournement.

Le parquet trouve qu’il y a un véritable doute sur la culpabilité de S.K. et a également requis qu’on la relaxe au bénéfice du doute. La partie civile a demandé la restitution de la somme manquante et des francs symboliques pour atteinte à son honneur. Et la délibération est prévue pour le 18 janvier 2010.

Cette affaire suscite cependant d’innombrables interrogations qui sans cesse taraudent l’esprit : Pourquoi garder l’argent dans le bureau du chef de service s’il y a un comptable dans le service ? Le coffre-fort n’a-t-elle qu’une seule clé ? Si oui, où se trouve la clé de secours et celle de combinaison ? pourquoi SK a-t-il accepté de garder l’argent dans un coffre-fort qui n’est pas dans son bureau ne sachant pas non plus où se trouvent les clés de secours ? Qui d’autre aurait pu accéder au bureau du chef de service ? Autant de questions qui restent posées.


Un vigile doublé de voleur

N.L. est un vigile recruté pour le gardiennage d’un magasin au secteur n°20 de Bobo-Dioulasso appartenant à une société d’huilerie. Cet homme marié de 40 ans et père de 5 enfants avait sous sa responsabilité 1 560 sacs vides qui ont subitement disparu.

Il reconnaît les avoir soustraits et vendus pour dit-il, résoudre ses problèmes bien que la société le payait régulièrement. Pour Mme le procureur, cette situation est d’autant plus grave qu’il s’agit de celui-là même qui, chargé de garder les sacs, les a volés. Elle a ajouté qu’ il n’y pas de motif valable pour un vol. N.L. a été condamné à une peine d’emprisonnement de 12 mois assortis de sursis.

Rassemblés par Jean-Marie TOE

Sidwaya

Lutte contre le terrorisme : « Il y a certaines (...)
Burkina / Concours de la magistrature : La maîtrise ou (...)
Bobo-Dioulasso : Un an de silence depuis la disparition (...)
Burkina/Coupures d’eau : Au quartier Sin-yiri de (...)
Burkina/Lutte contre l’insécurité : La direction générale (...)
Burkina/CHU Souro Sanou : La CNSS offre une automate de (...)
Burkina/Santé : Médecins Sans Frontières offre de nouveaux (...)
57e session de la Commission population et développement (...)
Burkina/Action sociale : L’association Go Paga devient « (...)
Bobo-Dioulasso : Les chefs coutumiers traditionnels (...)
Burkina Faso : Le secrétaire général de la CGT-B, Moussa (...)
Burkina : La Côte d’Ivoire va accompagner le retour (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Joseph (...)
Burkina : « Nous demandons à notre ministre de tutelle de (...)
La Poste Burkina Faso : « Malgré la crise sécuritaire, les (...)
Bobo-Dioulasso : Incinération de produits prohibés d’une (...)
Burkina/ Mesures de réponses aux pandémies et crises (...)
Burkina/ Programme OKDD : Validation d’un plan de (...)
Association Beoog-Neeré du Ganzourgou : 320 caprins pour (...)
Burkina/ Rencontre inter-réseaux 2024 : L’élimination des (...)
Burkina : Le Réseau des caisses populaires du Burkina a (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36519


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés