Actualités :: PASTEUR PAWENTAORE OUEDRAOGO, PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DES ASSEMBLEES (...)

Dans l’entretien qui suit, le président du Conseil général des Assemblées de Dieu, Pasteur Pawentaoré Ouédraogo, revient sur la contribution de son Eglise en faveur des sinistrés du 1er septembre 2009.

"Le Pays" : Quel bilan peut-on faire de l’intervention de l’Eglise des Assemblées de Dieu lorsque le sinistre s’est abattu sur le pays le 1er septembre 2009 ? Et d’abord, sous quel signe placez-vous cette intervention ?

Pasteur Pawentaoré OUEDRAOGO (PO) : La parole de Dieu nous recommande de venir en aide à la veuve et à l’orphelin et de nous occuper des pauvres et des déshérités sans aucune considération sectaire. Aussi, l’acte d’aider est infiniment lié à la foi en Christ. L’Eglise doit être présente là où il est question d’amour, de compassion et d’entraide. Nous avions l’habitude de le faire dans nos églises. Cette fois-ci c’était une surprise parce que personne ne s’y attendait. La Bible nous recommande également d’être soumis à l’autorité et d’être prêt à toute bonne œuvre. Aussi à l’appel du chef de l’Etat, nous avons immédiatement répondu OUI. Et le 1er septembre nous avons aidé à repêcher certaines personnes qui étaient bloquées dans leurs maisons ou leurs zones d’habitation la même nuit. Et quand Son Excellence le président du Faso a lancé l’appel à la solidarité, nous avons rencontré les membres de nos différentes églises qui ont fait des gestes de soutien spirituel, d’appui matériel et financier et de compassion morale appréciables. Et à l’appel également de la Fédération des Eglises et Missions évangéliques nous avons apporté une contribution de plus de deux millions en tant qu’église nationale des Assemblées de Dieu. Au-delà de cette contribution, nous avons encouragé nos membres dans les églises à toujours apporter du soutien, ce qui a permis de réunir plus de 15 millions de francs F CFA plus des vêtements.

Y a-t-il eu des apports d’organisations partenaires aux Assemblées de Dieu pour aider les sinistrés ? Nous pensons notamment au WAGRA dont vous êtes le chairman.

Effectivement, nous avons, au-delà de la contribution de nos églises locales, eu le soutien d’organisations partenaires. Il s’agit du WAGRA (World Assembly of God Agency) qui a apporté quelque dix millions (10 000 000) de F CFA ; des amis français nous ont également donné cinq millions. Il y a eu une organisation suédoise dénommée PMU qui nous a donné quelque soixante dix millions (70 000 000) de F CFA. Des partenaires tels l’AMI, des Italiens avec l’ADI et Américains nous ont également aidés. En tout cas, chacun a mis la main à la pâte et nous avons eu plus de cent millions (100 000 000) de F CFA pour les victimes de la pluie du 1er septembre. Avec les différentes contributions nous avons pu acheter des vivres que nous avons distribués dans les arrondissements. Nous avons aussi acheté des médicaments pour le centre de santé Schiphra qui a perdu une grande partie de ses réserves de médicaments.

A vous entendre, l’action des Assemblées de Dieu a été forte. Qu’est-ce qui justifie cela ?

Ce qui justifie notre action c’est que c’est biblique d’aider. Tite nous dit d’être prêt à toute bonne œuvre. Dans le livre de Pierre, Dieu interpelle à ne pas oublier la bienfaisance et à donner avec libéralité. Dans plusieurs passages des Saintes écritures, Dieu nous encourage à nous aider les uns les autres et nous avons pris cette habitude. Nous avons plus de 300 églises dans la ville de Ouagadougou et certains de nos membres ont été touchés par l’inondation. Quand on met Dieu à la première place, tout est possible. Voilà pourquoi nous avons obéi parce qu’aujourd’hui c’est l’autre, mais demain c’est peut-être moi.

Certaines provinces et d’autres zones de la périphérie de Ouagadougou ont également connu des inondations le 1er septembre passé. Les Assemblées de Dieu ont-elles apporté du soutien à ce niveau ?

Dans les provinces, les églises ont réagi à plusieurs niveaux par des actions de solidarité et de soutien spirituel. En périphérie, des localités comme Saaba ont été touchées et l’église a apporté de l’aide en nourriture et matériels de premières nécessités et utilitaires tels que des vivres, du savon, du linge, des lots de nattes etc. Mais le Conseil national doit se rencontrer ; s’il y a d’autres types de difficultés à quelque niveau que ce soit qui subsistent, une action sera faite.

Le WAGRA dont vous êtes le chairman a beaucoup contribué lors de cet évènement malheureux. Nous savons du reste que vous en êtes l’initiateur en proposant sa gestion aux autres pays qui ont accepté. Parlez-nous de la genèse et des enjeux de cette structure mondiale des églises “ AD ”.

Le WAGRA est une agence des Assemblées de Dieu du monde entier qui a pour but d’aider les populations en difficultés. L’idée du WAGRA est effectivement sortie de ce bureau et je crois que c’est peut-être pour cette raison que j’ai été nommé chairman. J’ai pensé à mettre en place une telle structure tout simplement parce que les Assemblées de Dieu n’avaient pas une organisation internationale qui s’occuperait des membres de l’église et de l’ensemble de la population d’un pays donné en cas de catastrophe ou de calamités quelconques. J’ai alors écrit au siège des AD aux USA et tous les présidents des AD du monde entier se sont réunis pour en parler. C’est ainsi que le WAGRA a été mis sur pied voilà maintenant 12 ans. Lorsqu’il y a un sinistre quelque part, nous faisons un état. Mes collègues des USA, Europe, Yougoslavie, Japon et Canada font des propositions et à la loupe de nos moyens, je demande à ma secrétaire qui est aux USA d’envoyer la somme d’argent que j’aurai arrêtée. Le WAGRA s’occupe des catastrophes naturelles comme les inondations, la sécheresse, les attaques de sauterelles, etc. Pour le moment, nous intervenons uniquement dans les situations d’urgence en apportant des secours, nous ne faisons pas d’octroi de développement à proprement parler parce que nous n’avons pas assez de moyens. Mais je crois que progressivement cela va venir.

Schiphra qui est un centre médical des AD a été beaucoup touché par l’inondation, des actions à son endroit ont été menées. Quel est l’état de Shiphra aujourd’hui ?

Le soir même du 1er septembre, quand je me suis rendu à Schiphra, j’ai trouvé que les machines étaient sous les eaux. Tout le centre était complètement envahi. Madame Traoré était complètement désemparée à cause de l’ampleur des dégâts. J’ai fait évacuer les malades et les femmes qui venaient d’accoucher dans l’église. Mais après, nous avons eu de l’aide d’un peu partout : l’Eglise nationale, le collège protestant, le Comité missionnaire de France, l’Etat, etc. Aujourd’hui, on peut dire que ça va. Le centre est à nouveau fonctionnel.

En tant que président des AD, quel message avez-vous à l’endroit des populations ?

Après le sinistre, il y a des gens qui ont réagi en apportant de l’aide ; nous bénissons le Seigneur pour ces personnes. Il y a également des gens qui avaient peut-être la possibilité de réagir mais qui n’ont rien fait. Chaque homme a sa façon de voir les choses, les êtres et d’une manière générale le monde. L’homme peut être comme cela et nous n’y pouvons rien. L’essentiel est de ne pas juger et de toujours chercher à obéir à la volonté de Dieu. Le message que j’ai, c’est qu’en plus des aménagements prévus par l’Etat, les particuliers doivent dans la mesure de leur possibilité prendre des précautions pour construire de manière plus durable, en surélevant le niveau de construction, en évitant les lieux indexés par les services techniques comme zones inondables. Et au niveau des villages, ils doivent mettre l’accent sur la construction de banques de céréales également bien situées et surélevées. Au plan spirituel, et c’est le plus important, nous devons être chaque jour prêts, car l’avènement du Seigneur peut être comparé à ce qui s’est passé un certain 1er septembre. Nous devons racheter le temps, car les jours sont mauvais comme le disent les Saintes Ecritures.

Nous sommes à la veille de Noël ; que représente cette fête pour vous ?

Il faut dire que Noël est une fête de partage, d’amour, d’expression de solidarité agissante en tout cas pour ceux qui voudraient en saisir la profonde signification. Mais pour cela il faut voir que c’est Dieu lui-même qui, dans son grand amour pour les hommes, qu’il veut sortir de la perdition (depuis la chute de Adam) à la vie, a décidé d’envoyer son fils unique sur la terre. Mais pour marquer la splendeur divine, cette naissance a été sans pareil dans l’histoire du monde et de l’humanité. En effet, notre Seigneur est né d’une vierge, Marie. Et la venue du Christ sur les hommes a radicalement changé les données. Dieu est maintenant avec nous, d’où l’appellation de Emmanuel l’autre nom du Seigneur Jésus-Christ. Aussi, Noël doit être pour nous une occasion de saisir l’amour compassionnel de notre Dieu qui veut nous soustraire de la mort pour nous ramener à la vie par la repentance sincère, par l’acceptation du Seigneur Jésus qui a vaincu la mort comme notre unique et sauveur personnel. Si nous prenons toute la portée de Noël, alors nous pourrons la célébrer dans un esprit d’amour, de partage et d’abandon de soi à Dieu. Bonne fête à tous. Que la paix du Seigneur soit sur tous les burkinabè !”

Propos recueillis par Alexandre Le Grand ROUAMBA

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