La Régie autonome de gestion des équipements marchands (RAGEM) et la police municipale ont animé un point de presse le jeudi 22 octobre dernier à Ouagadougou pour évoquer l’occupation anarchique du pourtour du marché Rood-woko. La principale information à retenir est que l’anarchie prendra bientôt fin avec l’appui des autorités compétentes.
’est un point de presse aux allures d’ultimatum pour les anarchistes, qui vendent au détail aux alentours du marché Rood-woko. "On ne peut pas braver impunément l’Etat. La fin de l’anarchie, c’est pour bientôt", a lâché le directeur de la police municipale, Clément Ouongo. Et aux journalistes qui le pressaient d’être plus précis, il a répondu que dans la tête du policier, les choses étaient très claires même s’il ne tenait pas à dévoiler sa stratégie. A ce propos, le directeur général de la RAGEM, Ouibié Oumar Niangao, a laissé entendre que le ministère de la Sécurité sera sollicité parce que la police municipale ne pourra plus ramener l’ordre à Rood-woko. Verra-t-on bientôt la DCIR et la gendarmerie descendre sur le terrain ?
Ce ne serait pas étonnant. Pour Ouibié Oumar Niangao, la question de l’occupation anarchique n’est plus négociable. Il est vrai qu’à la suite des événements de juillet 2009 (où il y a des actes de vandalisme contre les guérites et les biens des policiers municipaux), une commission ad hoc avait été mise en place avec les commerçants pour discuter de leurs doléances, à savoir entre autres, la zone piétonne, les barrières, la présence policière à Rood-woko, etc. Mais pour le directeur général de la RAGEM, zone piétonne ou pas, le marché ne doit plus déménager dehors parce que l’on risque de retomber dans la situation qui a conduit à l’incendie. En effet, selon lui, "l’occupation anarchique du pourtour de Rood-woko rend caduc le dispositif de sécurité incendie". Et pourtant, l’administration municipale a tout fait pour éviter cette situation, à entendre les animateurs du point de presse. Ainsi, selon le directeur de la RAGEM, 500 millions de F CFA ont été affectés à la réhabilitation des marchés secondaires que sont Nabi yaar, Baskuy yaar, Zaabr daaga et Waogdg naab yaar pour le recasement des anarchistes.
"A ce jour, toutes les demandes d’emplacements qui sont parvenues à la RAGEM ont reçu des affectations et il reste encore 1151 emplacements dont 58 boutiques toujours disponibles", a précisé Ouibié Oumar Niangao. Mais, pour les anarchistes, c’est Rood-woko ou rien, s’est-il exclamé et ils préfèrent braver l’autorité. Après avoir utilisé les voies du dialogue et de la sensibilisation, la RAGEM et la police municipale ont martelé en choeur que "Trop, c’est trop". "Les commerçants ont oublié qu’ils avaient juré de nous accompagner pour la sécurité du marché", a rappelé le directeur de la police municipale, Clément Ouongo. Et de lancer aux responsables des associations et des syndicats de commerçants présents au point de presse : "Dites aux enfants de libérer le pourtour du marché parce que ce qui va venir ne va pas être simple".
117 boutiques scellées
Selon le DG de la RAGEM, 117 boutiques ont été scellées ce mercredi 21 octobre 2009. Elles étaient restées fermées après la réouverture de Rood-woko. Leurs propriétaires avaient, jusqu’au 30 septembre 2009, pour réagir avant que la RAGEM les réattribue à d’autres demandeurs.
Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA
Le Pays
