Actualités :: Marche du 15 mars 2008 : De l’huile sur le feu

Alors que le gouvernement s’active à trouver des solutions pour lutter contre la vie chère, les syndicats annoncent une marche pour le 15 mars 2008 au prétexte de lutter contre cette même vie chère. Après les manifestations sauvages de février qui ont causé d’énormes dégâts, cette volonté des syndicats de prendre la rue en otage dans les contextes actuels, résonne comme un désir de mettre de l’huile sur le feu.

La lutte contre la vie chère a vraiment le dos large. Au nom de cette antienne, des vandales saccagent des biens publics et privés, molestant au passage d’innocents passants, pendant que des politiciens en panne d’imagination et cloîtrés dans leurs salons glosent sur les conséquences « désastreuses » (sic) de la politique gouvernementale sur la vie des citoyens. Dans le deuxième cas (celui des politiciens) on peut dire que c’est de bonne guerre si tant est qu’ils jouent leur rôle, même si c’est maladroitement, aucune proposition pour lutter contre cette vie chère n’étant venue d’eux. Par contre, on ne peut donner un blanc-seing aux syndicats qui sont censés lutter pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. Or, toutes les mesures prises par le gouvernement tendent vers cet objectif, avec la baisse constatée au niveau des prix des produits de première nécessité.

Une politique qui entraîne un manque à gagner pour le gouvernement ce qui devrait lui valoir le soutien de tous, plutôt que cette volée de bois vert qui s’abat sur lui. Du coup, on se prend à chercher les causes de cet acharnement ailleurs, ce qui nous amène de plain-pied dans ce que certains qualifiaient il n’y a guère longtemps d’anarcho-syndicalisme. Entendez le syndicalisme qui « déborde » de ses objectifs initiaux pour investir le champ politique. Le ton est donné lorsque nos pseudo-syndicalistes affirment que « tous les opérateurs économiques du pays sont des dignitaires du régime ou des gens qui appliquent un quasi-monopole dans un système qui se veut libéral ».

Le lien subjectif qui doit « féconder » les conditions objectives pour entraîner la révolution est ainsi fait. Il ne reste plus qu’à pousser « l’armée des exploités » dans la rue pour espérer un « déclic » de l’armée face à la chienlit qui s’instaurera ainsi progressivement. Un schéma classique qui a déstabilisé bien de régimes africains, avec des morts à la clé, et, le lourd contentieux politique et des droits humains que cette manière de dévolution du pouvoir entraîne.

Des conséquences fâcheuses dont nos syndicalistes n’ont apparemment pas cure, obnubilés qu’ils sont par le désir de voir chuter un régime qu’ils ne finissent pas de détester à cause des succès qu’il engrange.
Est-ce pour autant qu’ils doivent prendre la paix sociale en otage, en risquant cette aventure grosse de dangers ? En tous les cas, ils gagneraient à vite réviser leur méthode, d’autant que l’actuel gouvernement a toujours fait montre de disponibilité et d’écoute à leur égard. Pour preuve, le dialogue social a permis de régler nombre de points de revendication contenus dans leur plate-forme.

Alors, les citoyens qui sont les premiers bénéficiaires de la politique du gouvernement se doivent d’assumer le rôle de « veilleurs » de la démocratie traditionnellement dévolue aux syndicalistes. Cela éviterait les casses et les pillages engendrés par les manifestations antérieures, car, nul ne nous convaincra que la marche des syndicats ne sera pas infiltrée. Thibault NANA qui avait promis de damer le macadam l’a compris, lui qui a annulé in extrémis sa marche. Il reste à souhaiter que nos syndicalistes aient la même grandeur d’esprit pour éviter les dérapages. Mais comme le problème est ailleurs nul doute que cet acte séditieux trouvera la réponse appropriée.

.

Par Alpha YAYA

L’Opinion

Orphelins et enfants vulnérables (OEV) : Un cadre (...)
Grand banditisme : Sabaabo, Guibélé et Cie dans les (...)
Religion : Le Khalife Masroor Ahmad visite le Burkina (...)
Enseignement supérieur dans l’espace UEMOA : Le Burkina (...)
Au palais de justice : Licencié pour un bonjour
Education :Les réalisations du PASEB, une bouffée (...)
Fièvre typhoïde à Koupèla et à Pouytenga : Une origine (...)
Bam : Un âne mort fait des morts
Accident routier : trois morts calcinés sur l’axe (...)
Sida : Le SP-CNLS-IST à la biennale de la culture
Contrebande de motos : Plus de cinquante engins saisis (...)
Insécurité routière et secours aux passagers : L’état de (...)
Mendiants et racoleuses : Simon Compaoré libère des (...)
Droits et protections de l’enfant en temps de conflits : (...)
ACTION SOCIALE : Le ministre dénonce les "contre-vérités" du
Concertations gouvernement/syndicats : Satisfaction (...)
Faits divers : A cause de Lady
Lutte contre la mendicité :Une opération de grande (...)
Filles et femmes démunies : Des besoins qui nécessitent (...)
Christian Tapsoba dit Goroko : "J’ai échappé de près au (...)
Assassinats de jeunes filles : Saül Traoré encourt la (...)

Pages : 0 | ... | 36183 | 36204 | 36225 | 36246 | 36267 | 36288 | 36309 | 36330 | 36351 | ... | 36519


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés