Dans une lettre ouverte adressée à Madame le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, et dont une copie a été faxée au journal, Hamidou Traoré, instituteur certifié à Tougan (province du Sourou), expose une préoccupation qui , à son avis, est partagée par tous les enseignants se trouvant dans les classes. Il s’agit de la préparation de la classe" autrement dit la préparation des cours avant leur dispensation aux élèves.
Pour cet instituteur, la manière dont les encadreurs exigent que la préparation soit faite "ne présente que des inconvénients". Et ce qui est exigé, écrit-il dans sa lettre, est tout simplement "d’écrire tout ce qu’on dit et fait de 7h 30 à 17h". Le revers de cet état de fait est non seulement, l’absence de réflexion de la part de l’enseignant mais aussi le marathon d’écriture auquel se livre le maître qui, par exemple, pour préparer une leçon de langage ou d’exercice d’observation au CP, est pratiquement obligé de recopier entièrement tout ce qui est dans le livre guide.
Le corollaire, selon toujours l’instituteur de Tougan, est le manque de temps pour approfondir ses connaissances personnelles, faire des recherches. Autre inconvénient de l’exigence des encadreurs : le peu d’efficacité du maître en classe du fait de la fatigue consécutive au temps passé à "écrire inutilement". Face à ce qu’il qualifie de calvaire des enseignants, l’auteur de la lettre ouverte implore la ministre, dont il salue l’action à la tête du département, pour qu’elle y mette fin. Et cela pour le salut de l’école burkinabè.
Une synthèse de Séni DABO
Le Pays
