Actualités :: Dialogue islamo-chrétien : Une réalité vivante au Burkina

Nous vous proposons ci-dessous un communiqué de presse de la deuxième session de la Commission épiscopale pour le dialogue avec l’islam, tenue du 6 au 9 novembre à Ouagadougou.

La Commission épiscopale chargée du dialogue islamo-chretien a tenu sa première session de l’année pastorale 2007-2008 du 6 au 9 novembre 2007 au Centre national Cardinal Paul Zoungrana. Les participants ont, au cours de cette rencontre, entendu des exposés édifiants sur des expériences de dialogue vécues entre chrétiens et musulmans, fait le point des activités des Commissions diocésaines, rendu visite à des personnalités musulmanes, partagé les nouvelles récentes sur le dialogue islamo-chrétien dans le monde.

La session a enregistré la présence des délégués des diocèses de Dédougou, Dori, Ouagadougou, Ouahigouya et Nouna.

A l’ouverture de la session le mercredi 6 novembre 2007 à 9 h, l’abbé Etienne Saïdou Wendzoodo Ouédraogo, Secrétaire général de la Commission épiscopale, a souhaité la bienvenue aux participants avant de laisser la parole à Monseigneur Joachim Ouédraogo, évêque de Dori et président de ladite Commission, pour le mot d’ouverture.

Dans son discours d’ouverture, Monseigneur Joachim Ouédraogo a remercié les différents délégués des sous-commissions diocésaines, et traduit toute sa joie pour leur présence effective à cette rencontre. Dans ses propos, l’évêque accompagnateur a invité les participants à méditer cette phrase de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II du 5 mai 1999 : "L’Eglise considère les musulmans avec estime, convaincue que leur foi en Dieu Transcendant concourt à la construction d’une famille humaine fondée sur les plus hautes aspirations du cœur de l’homme… C’est avec joie que nous, chrétiens, reconnaissons les valeurs religieuses que nous avons en commun avec l’islam. "

De cette affirmation, dit Monseigneur, je voudrais attirer l’attention de chacun sur deux éléments pour un dialogue réussi :

1. Le respect de l’autre : c’est-à-dire reconnaître l’autre comme autre, laisser l’autre être autre. Reconnaître que l’autre a le droit d’être différent, aimer l’autre tel qu’il est, différent de moi ;

2. La délicatesse : vertu des sages qui consiste à respecter les distances, les moments, les temps ; éviter toute précipitation qui peut être préjudiciable au dialogue. Cette délicatesse dans nos rapports qui se traduit par la confiance, qui est un acte de foi dans l’autre.

Dans la même continuité, Monseigneur a également fait référence à cette affirmation du mystique Thierno Bokar qui disait ceci à son disciple : "Il faut fermer les yeux sur les travers des hommes et ne prendre d’eux que ce qui est bon." Pour terminer, il a invité les membres à garder un courage et une persévérance sans faille et ouvrir large leur cœur pour accueillir nos frères de l’islam, en empruntant les chemins du dialogue pour construire ensemble, inlassablement, une société de justice, de paix et d’amour ; une société de plus en plus digne de Dieu et de l’homme.

Examinant le point de l’ordre du jour relatif au compte rendu des activités des sous-commissions diocésaines, la Commission nationale a relevé avec satisfaction les efforts déployés par celles-ci pour que le dialogue soit une réalité dans notre pays. Les sessions de formation sur le dialogue interreligieux tenues dans les différents diocèses, les visites mutuelles entre musulmans et chrétiens lors des fêtes et autres évènements sont, entre autres, des signes visibles du dialogue vécu dans les diocèses.

La commission a rendu des visites de courtoisie au président de la Fédération musulmane du Burkina et au Cheick Aboubacar Doukouré d’Hamdalaye. De la première visite, les membres de la commission ont retenu ces propos du président de la Fédération musulmane du Burkina, El Hadj Oumarou Kanazoé : "Si chrétiens et musulmans s’entendent pour un dialogue fructueux, même ceux qui ne veulent pas de cette entente n’y peuvent rien, car le bien a toujours triomphé du mal. Si au Burkina il n’y a pas beaucoup de violences, c’est qu’il y a des croyants, beaucoup d’hommes de Dieu qui prient." Il a ensuite dit ses encouragements aux membres de la commission, tout en les remerciant pour cette visite, et formé le souhait que toutes leurs rencontres portent beaucoup de fruits, pour qu’il y ait toujours cette entente entre religions.

Le Cheick d’Hamdalaye, Aboubacar Doukouré, a, lui, remercié la commission pour sa démarche qui est pour lui un encouragement et a déclaré : "Un vrai musulman ayant compris sa religion ne doit pas avoir de préjugés sur les autres croyants…. Chrétiens et musulmans, nous devons veiller à ce que la paix et l’entente règnent entre les religions. Rremercions Dieu pour l’entente et la compréhension qui règnent entre nous et prions pour ceux qui font la violence, pour que le monde vive dans la paix."

La commission a également porté son attention sur l’actualité mondiale relative aux activités islamo-chrétiennes. Il en ressort qu’en dépit des difficultés que connaissent les relations interreligieuses dans le monde, des efforts sont déployés de part et d’autre par des personnalités musulmanes et chrétiennes pour faire du dialogue un moyen sûr de paix dans le monde. En témoigne le message envoyé par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (CPDI), au nom de Sa Sainteté le pape Benoît XVI, à tous les musulmans du monde entier à l’occasion de la fête de l’Aïd el fitr (fête de la fin du Ramadan). De même, la lettre signée par les 138 dignitaires, théologiens et religieux musulmans représentant plusieurs écoles théologiques et mouvances de l’islam. Ils se sont exprimés en ces termes : "Musulmans et chrétiens constituent bien ensemble plus de la moitié de la population mondiale. Sans la paix et la justice entre communautés religieuses, il ne peut pas y avoir de paix significative dans le monde."

La Commission relève avec satisfaction cette prise de conscience des responsables de l’islam de la nécessité du dialogue et souhaite qu’un jour les musulmans puissent dire tous ensemble que les violences au sein de la communauté humaine sont contraires à la foi musulmane et chrétienne.

Pour conclure les travaux, Monseigneur Joachim a remercié les membres pour leur présence et leur attention soutenue tout au long des travaux, et invité les participants à rendre grâce à Dieu par Marie pour le travail déjà accompli, et à lui confier la suite de cette pastorale.

Fait à Ouagadougou, le 9 novembre 2007

Pour la Commission épiscopale Burkina Niger

Le Secrétaire
Abbé Saïdou Etienne Wênd-zoodo Ouédraogo

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