« Ce n’est pas assez simple ». C’est la posture défensive adoptée le jeudi 18 octobre dernier par le SG du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Youssouf Ouattara, à propos de la reprise manquée des épreuves d’un certain nombre de concours. Concours, faut-il le rappeler, qui avaient été annulés pour cause de cafouillage monstre et de fraudes dont s’était même saisie la justice.
Alors que l’on croyait les écuries d’Augias nettoyées et débarrassées des crottes dont se repaissaient les goinfres et saprophytes du miel de la corruption, s’élève, tenace, du comité de pilotage des concours, un relent de cafouillis. Venus pour la plupart des provinces, des milliers de candidats, déjà effarouchés par de pénibles conditions de voyage et de séjour (à Bobo et à Ouaga, les deux centres d’examen), apprendront avec effroi que les concours ont été reportés. Comble d’indignation : « Pour des difficultés au niveau de la programmation des salles ».
Voici donc les pauvres hères renvoyés à leurs pauvres parents tout simplement parce que le comité de pilotage « croyait », benoîtement, disposer de salles de l’université de Ouagadougou, lesquelles à la dernière minute lui seront refusées. Du pilotage à vue que tout cas. Lorsqu’il est question de l’avenir des gens, on ne travaille pas sur la base de ses croyances, quelles que soient leur nature. De grâce, épargnez-nous les arguties à nous donner envie de disparaître sous terre, comme du genre : « Ce n’est pas assez facile ». Quand on veut la facilité, on renonce à certaines responsabilités. La compétence et le mérite se mesurent à l’aune de la complexité de la tâche.
L’Observateur Paalga
