Actualités :: Prostitution au Burkina Faso : Une cartographie des sites pour mieux (...)

L’Association des femmes africaines face au Sida (AFAFSI/BF) a mené
une étude de recensement cartographique des sites de prostitution à Ouagadougou et dans huit localités des régions de l’Est, du Centre-Est et du Sahel du Burkina. L’étude a révélé que malgré la recrudescence des maladies et infections sexuellement transmissibles, la prostitution connaît un développement fulgurant : 123 sites et plus de 2 086 travailleuses de sexe.

La prostitution est l’un des principaux déterminants de la propagation du VIH/Sida relevant des facteurs comportementaux et sociaux. En effet, plusieurs études ont montré que les rapports sexuels avec les professionnels du sexe constituent l’un des facteurs importants de la transmission du VIH. Une enquête de surveillance de 2e génération chez les travailleuses du sexe et leurs clients réalisée en 2005 a mis en évidence une prévalence élevée des IST (6,9% de chlamydia trachomatis et 9,2% de blennorragie gonococique) chez les professionnels du sexe.

Quant à l’infection du VIH, la prévalence chez les travailleuses du sexe était 16%. C’est dans ce contexte que l’Association des femmes africaines contre le Sida (AFAFSI/BF), dans sa mission de mobilisation et de conscientisation des femmes burkinabè contre le Sida et les IST a décidé de mener une étude sur le recensement cartographique des sites fréquentés par les travailleuses du sexe au niveau de la ville de Ouagadougou et de huit autres localités des régions de l’Est, du Centre-Est et du Sahel.

Il s’agit de Fada N’Gourma, Kantchari, Tenkodogo, Cinkansé, Zabré, Bitou, Dori et Gorom-Gorom. Basée sur l’observation, l’étude de la cartographie dans la ville de Ouagadougou a concerné l’ensemble des trente secteurs. On a pu répertorier 70 sites de prostitution sur tabouret (maisons closes), de trottoir et de racolage. Ces sites abritaient à la période de l’étude, 1467 travailleuses de sexe de nationalité nigériane, burkinabè, ghanéenne et béninoise. Dans la ville de Ouagadougou, le type de prostitution le plus développé est la prostitution sur tabouret et le quartier le plus réputé comme abritant le plus grand nombre de prostituées, la Patte d’Oie.

Les formes de prostitution sont extrêmement variées : les locatrices de maisons closes ou femmes sur tabouret, les trotteuses (femmes qui font des allées et venues sur des axes bien déterminés à la recherche de clients) et les racoleuses (catégorie de femmes qui sillonnent les alentours de grands bars, maquis, chambres de passe et d’hôtels pour intercepter les clients).

Un développement fulgurant dans les provinces

Essentiellement clandestine pour les burkinabè, la prostitution mobilise des jeunes filles issues des milieux pauvres, modestes comme aisés, des jeunes adolescentes comme des filles d’âge mûr.
Dans les régions de l’Est, du Centre-Est et du Sahel au Burkina Faso, les huit localités ciblées pour l’étude présentent un développement fulgurant du phénomène. A Fada-N’Gourma, l’on a recensé 11 sites, à Kantchari 5 sites, à Tenkodogo 8 sites, à Bitou 11 sites, à Cinkansé 5 sites, à Zabré 2, à Dori 6 et à Gorom-Gorom 4 sites.
Dans ces localités, les travailleuses de sexe sont de nationalité togolaise, ghanéenne, nigérienne, malienne, nigériane et burkinabè.
L’étude a surtout montré que la prostitution des filles burkinabè dans ces sites est très visible car elles sont les plus nombreuses dans ces zones par rapport aux autres nationalités. Les formes de prostitution dans les huit localités aussi sont variées et s’adaptent à toutes les situations.

A Fada-N’Gourma, les plus en vue sont les trotteuses alors qu’à Tenkodogo, ce sont les femmes de maisons closes et à Dori, les racoleuses.
Dans les zones frontalières, la pratique de la prostitution se développe surtout aux alentours des espaces réservés aux activités de la douane.

Ismaël BICABA
Siwaya

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