Actualités :: Crise d’autorité dans l’enseignement : A qui la faute ?

A l’Université de Ouagadougou, l’heure est à la proclamation des résultats de la première session et aux préparatifs de la seconde pour les étudiants qui n’ont pas eu la moyenne requise et à qui l’on accorde une autre chance de franchir le premier palier annuel.

Mais, chaque année, ce rituel académique donne lieu à des contestations car, se sentant brimés, certains étudiants, qui estiment avoir mis pourtant le paquet, entendent se faire rétablir dans leurs droits parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans les notes à eux attribuées par les professeurs.

Cette situation a amené des structures syndicales du campus de Ouagadougou à inscrire, dans leurs plates-formes revendicatives, la remise des copies des examens aux apprenants, chose qui n’est jusqu’à présent pas effective dans tous les départements. Comme en 1re année de géographie, où les "grands élèves" ont piqué une colère noire et adressé ipso facto une lettre à leurs enseignants, du reste publiée dans La Lettre pour Laye du vendredi 5 octobre 2007, et qui n’est rien d’autre qu’une déclaration de guerre.

La réaction de l’autre camp ne s’est pas fait attendre : le Syndicat autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC) dénonce le comportement de ces "grands messieurs" qui cherchent à rejeter la responsabilité de leur insuffisance de travail, voire de leur échec, sur les enseignants, dont ils contestent par ailleurs l’autorité.

Le mot est lâché : jadis, du primaire au supérieur en passant par le secondaire, l’enseignant (instituteur comme professeur) était une autorité incontestable, le maître absolu, le détenteur du savoir, que tout le monde respectait. Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse qui a tendance à se produire. L’instituteur, l’enseignant de lycée ou d’université ne sont plus un "dieu", et c’est à peine s’ils sont respectés. Les élèves deviennent de plus en plus indisciplinés et n’ont aucune considération pour l’éducateur. A l’Université de Ouagadougou, cela s’est manifesté à plusieurs reprises à travers des prises d’otages et des menaces verbales, souvent même en plein cours, le devant le détenteur du savoir. Une attitude déplorable, pas du tout favorable à la promotion des cadres de demain.

Ne jetons pas trop vite l’anathème sur ces contestataires ; car, autant ils sont souvent grognons, autant ceux d’en face leur prêtent de plus en plus le flanc à travers le favoritisme et le népotisme, que développent certaines brebis galeuses en leur sein. Ils sont aujourd’hui nombreux, au lycée comme à l’université, à dénoncer ce qu’on appelle les "notes sexuellement transmissibles" (NST). Des élèves filles légères, cancres connus et reconnus, passent de classe en classe grâce à leur beauté. Qui pis est, ils sont légion, des étudiants qui apprennent en ville qu’ils ont obtenu telle note avant même que les résultats soient affichés, parce que simplement certains profs laissent des gonzesses accéder aux copies. Autant donc il faut condamner l’indiscipline des "enfants d’aujourd’hui", autant il faudrait faire de même envers les comportements de certains enseignants, qui sont de nature à les discréditer. La crise d’autorité est une réalité. L’éducation à la base doit en tenir compte pour que le système retrouve son lustre d’antan.

L’Observateur Paalga

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