Maintenant c’est fait. Les enfants ont repris le chemin des classes depuis le lundi 1er octobre. Mais que d’inquiétudes et d’angoisses pour y parvenir ! En attendant l’année prochaine, les parents peuvent pousser un ouf de soulagement. La balle est maintenant dans le camp des enseignants. A eux de transmettre aux enfants le savoir nécessaire pour en faire des futurs dirigeants et cadres de ce pays.
Ce qui signifie qu’il faudrait que l’enseignant lui-même ne soit pas angoissé par sa propre survie. Malheureusement c’est ce qui arrive très souvent. Si pour les anciens le problème ne se pose plus tellement, cela n’est pas le cas pour les nouveaux enseignants. Comment rejoindre son poste quand on est fauché comme un rat d’église ? Et comment encore subsister jusqu’à être mandaté ? Ce sont là deux questions qui constituent une épine pour tout nouveau fonctionnaire et plus particulièrement les enseignants. Sous prétexte qu’ils sont nombreux, ces derniers se retrouvent souvent après 8 mois de travail, sans salaire.
Comment peuvent-ils remplir leur devoir d’enseignant dans de telles conditions, surtout dans un contexte où la solidarité s’effrite de jour en jour chacun étant dépassé par ses propres problèmes ? A ce titre, on peut relever le cas de cet enseignant qui a quitté son village natal, situé dans le sanmatenga pour se retrouver dans un village de la Léraba, abandonné et affamé comme un loup. Malgré une cotisation faite par les parents d’élèves pour le soutenir, sa situation était des moins envieuses à tel point qu’un paysan s’était exclamé en ces termes : “Si c’est cela être enseignant, je préfère que mon fils reste au village”. Les témoignages sur ces genres de situations malheureuses sont légion. C’est peut-être ce qui a conduit le ministère en charge de l’Enseignement de base à prendre pour cette rentrée 2007, une mesure salutaire en faveur des 3 000 nouveaux enseignants recrutés.
En effet, lors d’une rencontre qu’elle a eue avec ses derniers, Odile Bonkoungou a annoncé pour chaque enseignant nouvellement affecté, une aide financière de 30 000 F CFA en plus de 60 000 F CFA d’avance sur salaire, soit un montant de 90 000 F CFA comme frais d’installation. Pour ces jeunes et pour leurs parents, ce geste du gouvernement est un effort inestimable qui va soulager les uns et les autres, ne serait-ce que pour un moment. Il reste à souhaiter que ce geste se perpétue et soit suivi par d’autres ministères dont les agents vivent des situations similaires.
Fatouma Sophie OUATTARA
Sidwaya
