Actualités :: Des peines d’encouragement aux délits de fraude

L’année 2007 révèle douloureusement la volonté machiavélique de certains Burkinabè de nuire à l’image de leur pays. Irrégularités constatées et tolérées pendant les élections législatives d’avril, fraudes et tricheries découvertes et réprimées bien en deçà des forfaits commis pendant les examens du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) en juin, du Baccalauréat en juillet et des concours directs de la Fonction publique en août.

Jamais la crédibilité, la rigueur et la notoriété légendaire du pays des “Hommes intègres” en matière d’organisation n’ont été autant entachées par des individus assoiffés du gain facile et d’une assise sociale précipitée. En effet, si Lassané Gouba, instituteur de son état et principal cerveau de la fuite des épreuves du BEPC, est à quelques années de la retraite, celui qui est à l’origine du “pétrole” aux concours de la Fonction publique, Issiaka Zouré, n’a effectué son entrée dans l’administration qu’en 2000.

Aussi distants que puissent paraître leurs âges ils se rejoignent dans la peine à eux infligée pour avoir commis les délits sus-cités : douze (12) mois fermes soit un an dans un univers carcéral.
Pour avoir trahi la confiance placée en eux, amené leur pays à des dépenses supplémentaires chiffrées à des centaines de millions et porté atteinte à la crédibilité des structures (OCECOS, Fonction publique) et documents administratifs (diplômes), cette correction se révèle être une complaisance “légale” voulue par le Code pénal burkinabè. Elle galvanise même des éventuels fraudeurs convaincus que “mieux vaut un an de prison pour un délit rapportant des millions de FCFA que des années de fonctionnariat sans économie”.

Ce n’est pas de l’outrage à magistrat que de signifier que pour certains délits, il y a des peines qui appellent au récidivisme plutôt qu’au découragement. Car ne pouvant inventer la roue, les juges n’ont fait qu’appliquer à juste titre les peines maximales prévues par les dispositions légales du Code pénal burkinabè : “En cas de fraude aux examens et concours, les peines encourues vont de six (6) à douze (12) mois d’emprisonnement fermes et de cinq cent mille (500 000) FCFA à un million (1 000 000) FCFA d’amende”.

Voilà une information juridique qui suscitera la peur chez très peu de Burkinabè... Sans crainte, ni honte ils sont nombreux à bondir sur tous les coups pour s’enrichir à une vitesse exponentielle et devenir des “gourous” enviés par leur entourage. Le président du tribunal jugeant les auteurs de fraudes aux concours de la Fonction publique n’a pas caché son désarroi : “A défaut de considérer la fraude comme un crime, il faut durcir les peines de prison et d’amende”.

Au moment où de nombreuses nations revoient les textes de leur Code pénal pour décourager les récidivistes et autres obsédés, il est temps que le Burkina Faso ouvre le débat afin de mieux punir ses citoyens qui cultivent de plus en plus l’immoralité ou portent atteinte à sa réputation. Car c’est avec un sourire cynique aux lèvres que les verdicts actuels sont accueillis par ceux qui ont obligé à reprendre les examens et peut-être les concours, contraint un pays si pauvre comme le Burkina Faso à saigner son maigre budget pour des imprévus, osé défier une caserne de gendarmerie, entaché la réputation d’un corps si noble ou sali la tenue d’un corps d’armée par la seule boulimie d’argent et l’usage de la courte échelle.

Il n’y a pas de délits aussi graves que de telles attitudes : abus de confiance, trahison, insulte, déshonneur. La condamnation doit être à la hauteur de l’acte pour prévenir d’autres cas.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)

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