Actualités :: Ecoles bilingues : Incompréhension entre le MEBA et des enseignants
Moussa Bourgou

Y a-t-il brouille sur l’enseignement bilingue au Burkina Faso ? Oui, affirment déjà des instituteurs. Non ! Répond le directeur général de l’Enseignement de base, Moussa Bourgou qui qualifie la situation qui prévaut d’une simple incompréhension liée à des questions indemnitaires.

A deux semaines de la rentrée des classes, les instituteurs exerçant dans les écoles bilingues et le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA), ont du mal à parler le même langage. La pomme de discorde est le retard de 9 mois accusé dans le paiement d’une indemnité de 15 000 francs CFA mensuelle à 322 instituteurs des classes bilingues publiques.

L’indemnité en question est destinée à soutenir la pratique de l’innovation, à encourager les instituteurs qui expérimentent l’enseignement bilingue. “Nous avons estimé que les instituteurs font de la recherche-action”, précise le directeur général de l’Enseignement de base (DGEB), Moussa Bourgou pour justifier l’indemnité. Depuis son expérimentation jusqu’au 31 décembre 2006 une indemnité spécifique était payée par l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO).

Le partenaire suisse, indique le DGEB, s’est désengagé du paiement de l’indemnité, estimant que la phase expérimentale de l’enseignement bilingue est terminée. L’Etat burkinabè via le MEBA, poursuit M. Bourgou, s’est engagé à prendre la relève de l’OSEO en continuant à servir par mois 15 000 F CFA à chaque enseignant bilingue.
C’est à partir du mois de janvier de l’année 2007 que le MEBA devrait assurer le versement de cette indemnité. 9 mois après (janvier à septembre 2007), les instituteurs concernés attendent toujours leur dû. “Nous n’avons jamais eu de retard dans le paiement de l’indemnité lorsque l’OSEO en assurait l’alimentation”, a regretté un instituteur bilingue qui a requis l’anonymat.

Pour manifester leur ras-le-bol d’attendre, une partie des enseignants a boycotté les séances de recyclage de 5 jours que le MEBA avait concoctées à leur profit à partir du lundi 3 septembre dernier. Un comportement que le MEBA notamment le DGEB, Moussa Bourgou, dit ne pas comprendre.

Echec dû aux lenteurs administratives

“Nous leur avons pourtant expliqué, madame le ministre en tête, les raisons du retard de paiement”, nous a répété M. Bourgou. Il met en effet le retard au compte de la longueur et de la lenteur des procédures administratives.
Il a avancé qu’à plusieurs reprises, les dossiers ont été rejetés à un niveau ou à un autre de la procédure pour des erreurs de forme ou de fond.

M. Bourgou a affirmé que la somme de 58 140 000 F CFA (l’équivalent d’une année d’indemnité de tous les instituteurs bilingues) est disponible dans un compte pour le règlement des indemnités en instance. Il a dit toute la foi du ministère à mettre tout en œuvre pour que le dossier connaisse rapidement un aboutissement avant la reprise des cours. “Nous avons à cœur la motivation de nos agents”, martèle Moussa Bourgou.

Pour jouer sur la transparence avec les instituteurs, il confie avoir demandé à leurs représentants de suivre l’évolution du dossier avec le ministère. Certains enseignants, de leur côté voient en ce retard un deal. “Soit l’Etat veut en réalité mettre fin au paiement de ces indemnités, soit un financier véreux a déposé l’argent dans une banque pour se faire des intérêts...”.
Rien de tout cela, nous a rétorqué le DGEB qui en appelle au bon sens et à la bonne foi des instituteurs. Sans vouloir avancer une date précise, il donne l’assurance que les indemnités seront payées.

En attendant, des enseignants des 4e et 5e années bilingues qui doivent rejoindre les classes, le 1er octobre prochain n’ont pas suivi des cours de recyclage, pourtant nécessaires à la réactulisation des connaissances à transmettre aux enfants. Sera-t-il possible de rattraper ce recyclage ? Le DGEB n’est pas si sûr. Pourvu que cela n’affecte pas négativement la formation bilingue qui, selon les chiffres réguliers brandits par le MEBA, remporte de grands succès.

Alassane KARAMA
Karim BADOLO (Stagiaire)

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