« Donnez une tournée au groupe de jeunes assis au fond », c’est ce que Ebi, une vieille fille de plus de 30 ans fait lorsqu’elle veut appâter un jeune cireur.
Généralement les heureux bénéficiaires pour traduire leur reconnaissance viennent vers elle pour la remercier et pour mieux connaître leur bienfaiteur. Après quelques minutes d’échanges les numéros et les noms sont enregistrés suivis de « je vous appellerai souvent pour qu’on prennent ensemble un pot ».
Ainsi le courant passe. Soyez sûr que vous pouvez compter sur elle ; elle ne tardera pas à appeler quelques heures après. « Vous allez bien ; je suis au maquis, peux- tu venir, il y a de la bière bien fraîche ». Habituellement les victimes succombent et après deux ou trois bières les choses sérieuses peuvent commencer. Les maquis Le pouvoir, Le tabou au Titis, Le Wazamonde en passant par le Jymis’s sont les lieux de passage de Ebi.
Dans sa RAV4 habillée à la Delta le sac accroché à son bras gauche, la démarche à la Maribella ; dans son agenda de programme nocturne aucun rendez-vous. Ce jour-là, Adama sur sa SparkX traversait le Rond-point des Nations unies pour emprunter l’Avenue Kwamé-Nkrumah, il entendit le clackson d’une RAV4.
A peine retourné Adama continua à vive allure. La conductrice de la RAV4 se mit à sa poursuite.
De nouveau au stop du palais de justice. Elle descendit le vitre. « Adama tu ne me reconnaîs plus ? » Adama de répondre non madame. « On était ensemble la fois passée au Titis » Adama « Oui je me rappelle, c’est vous Ebi qui nous avez payé à boire merci encore ». Ebi « Où tu vas, je t’invite ». Je partais au Jymis’s mais il n’y a pas de problème. La moto de Adama est mise au parking du jardin de l’Amitié et nos deux complices s’envolent pour une nuit de plaisir.
Après avoir fait le tour des maquis, Adama n’a rien mais il a consommé jusqu’à plus soif. Nos deux tourtereaux décident alors de regagner leur domicile respectif. La RAV4 devait alors déposer Adama devant le jardin de l’amitié pour qu’il puisse récupérer sa moto. Ebi suggéra de poursuivre la nuit chez elle avant que Adama ne regagne sa maison. Ce qui fut fait. Adama et sa moto furent embarqués pour atterrir chez Ebi.
Elle habite un quartier de « gourou » où tous les murs brillent. Seul dans la villa, notre cireur prit tout son temps et cira copieusement Ebi qui avoue qu’il y a longtemps qu’elle a rencontré un homme aussi percutant. Elle a été doublement satisfaite. Il était 5 heures du matin quand Adama quittait le domicile d’Ebi.
A peine arrivé à la maison elle appela pour savoir si Adama était bien rentré, toute la journée Adama ne cessait de recevoir des appels et de SMS d’Ebi. C’était devenu une habitude pour Adama d’assurer le cirage moyennant une belle somme d’argent. Il parait qu’Adama n’arrive plus à bien faire son boulot et Ebi est encore à la recherche d’un autre cireur.
Kibsa KARIM
L’Hebdo
