Actualités :: Conflits communautaires : Balle à terre !

Le Burkina revient de loin. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le pays des Hommes intègres a été secoué par les malheureux évènements qui se sont déroulés à Gogo dans la province du Zoudwéogo, au début du mois d’août. Ceux-ci, faisant suite à d’autres cas similaires, sont venus rappeler la fragilité de la paix sociale.

En effet, le drame de Gogo n’est qu’une illustration du conflit d’intérêt autour de la problématique de la terre dans notre pays. Le lourd bilan de trois pertes en vie humaine et de nombreuses pertes matérielles témoignent, si besoin en était encore, de la nécessité pour les Burkinabè de prendre conscience de l’urgence qu’il y a à poser balle à terre et à dépassionner ce type de débat.

Les richesses matérielles que pouvaient défendre les protagonistes de Gogo sont importantes mais la cohésion sociale et l’intérêt supérieur du Burkina le sont encore davantage. La preuve, c’est qu’en dépit du sang qui a coulé, les frères ennemis seront amenés tôt ou tard à s’asseoir autour d’une table de négociation pour poser les problèmes sans détour et envisager ensemble et de façon responsable, les solutions les meilleures afin de garantir une paix durable pour tous. Les récents débordements de l’éternelle bagarre entre éleveurs et agriculteurs sonnent comme un avertissement pour dire à tous « plus jamais ça au Burkina ».

A quoi ressembleront les Burkinabè dont les dirigeants sont sur tous les fronts de combat pour le succès du processus de l’intégration africaine, s’ils sont eux-mêmes incapables de tolérance vis-à-vis de leurs propres frères “même père même mère” comme dirait l’autre ? Quels arguments aurons-nous pour dénoncer la chasse aux sorcières dont nombre de nos compatriotes ont été victimes dans certaines contrées si nous sommes nous-mêmes auteurs de tueries ? Rien sinon à nous ridiculiser. Non, le Burkina, pays des Hommes intègres, ne mérite pas ça et vraiment pas du tout.

Le vieux sage Houphouët Boigny a toujours soutenu que la paix n’était pas un mot mais un comportement. Les faits de l’histoire lui donnent raison. Alors, faisons en sorte à avoir des comportements dignes de nous-mêmes. Il est illusoire de penser qu’il y’aura jamais de couacs entre les populations mais faisons en sorte de les circonscrire dans des proportions raisonnables. Gogo, et avant lui toutes les autres localités doivent être de mauvais souvenirs.

Le Burkina dispose de nombreux cadres de règlements de conflits qui peuvent être utiles pour tous types de mésententes entre membres d’une même communauté. La communalisation intégrale et avec elle, toutes les structures décentralisées se prêtent parfaitement à la recherche de solutions pour construire la localité. Et puisqu’il n’y a pas de développement sans paix, il faut donc donner la priorité à l’union d’actions des filles et fils de toutes les localités du Faso. On a aussi coutume de dire que les grands incendies naissent des petites étincelles.

La contribution de tous est alors sollicitée pour éteindre les petits feux qui sont en train de naître. Dans ce sens, il y a lieu de se féliciter de la clairvoyance du gouvernement qui, sans précipitation, a cependant pris toute la mesure du phénomène. La réunion que le Premier ministre a tenue en urgence avec certains membres de son équipe la semaine dernière a débouché sur des décisions sages mais prometteuses de lendemains de paix et de sérénité. Les populations doivent se mettre à l’esprit que tout repose sur leurs épaules. Elles se doivent d’avoir une seule parole, celle de la fraternité et de la paix.

Talato BAMOGO

L’Hebdo

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