Actualités :: Médecine traditionnelle : Attention aux charlatans !

La valorisation et la réhabilitation du savoir médical traditionnel doivent aussi passer par la lutte contre les charlatans, les profiteurs des malheurs des autres. Des patients qui ont opté de se soigner à la pharmacopée traditionnelle doivent être prudents.

Au Burkina, selon la loi en vigueur, « est tradipraticien de santé toute personne reconnue par la communauté dans laquelle elle vit, comme compétente pour diagnostiquer des maladies et invalidités y prévalant, dispenser des soins de santé et utilisant des méthodes et des produits traditionnels d’origine végétale, animale ou minérale ».

Ainsi, il y a plusieurs types de tradipraticiens de santé déterminés par le ministère de la Santé : les herboristes, les naturothérapeutes, les ritualistes, les chirkinésithérapeutes, les médico-droguistes et les accoucheuses traditionnelles. Ceux-ci, ne sont pas à confondre avec les charlatans.

A propos de charlatan, voici ce que dit le dictionnaire Petit Robert : « guérisseur qui prétend posséder des secrets merveilleux. Celui qui exploite la crédulité publique, qui recherche la notoriété par des promesses, des grands discours ». Et André Gide en comparant le charlatan au démagogue, d’ajouter ceci : « Dans un monde où chacun triche, c’est l’homme vrai qui fait figure de charlatan ».

En somme, le charlatan est un escroc, un hâbleur, un imposteur, un menteur. Pour le directeur de la promotion de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle, le Pr Jean-Baptiste Nikièma, les charlatans sont des personnes mal intentionnées qui produisent et commercialisent des recettes traditionnelles dont on ne connaît pas l’efficacité ni la tolérance. Ils prétendent pouvoir traiter toutes les maladies voire le VIH/Sida. Les charlatans pour forger leur notoriété utilisent les médias pour faire une promotion mensongère sur la qualité de leurs recettes. « Les charlatans sont ceux qui ont compris qu’il y a de la souffrance et de la misère dans la population et exagèrent dans leur pouvoir de soin pour profiter spoluer la population », a-t-il ajouté.

Aussi, il a précisé qu’au Burkina Faso, l’article 4 du décret portant conditions d’exercice de la médecine traditionnelle dans notre pays stipule que « Nul ne peut exercer la médecine traditionnelle au Burkina Faso s’il ne dispose d’une autorisation d’exercice délivrée par le ministère chargé de la Santé ». Pour éviter des désagréments de toute sorte, les spécialistes de la santé invitent la population à faire attention aux charlatans, aux « je soigne tout en 2 heures ou en un jour, l’essentiel est que le malade arrive chez moi ». Par ailleurs, ils conseillent à la population d’aller vers les tradipraticiens de santé qui connaissent et peuvent traiter les pathologies.

Boureima SANGA


Qu’est-ce que la phytothérapie ?

Phyto=plante, thérapie=traitement. La phytothérapie est le traitement des maladies par les plantes qui tiennent un rôle fondamental dans la santé de l’homme depuis son arrivée au monde. Il s’en servait pour se nourrir et se soigner. En effet, les plantes sont riches en minéraux et en oligo-éléments qui sont véhiculés par la sève. Leurs vertus thérapeutiques sont dues aux principes actifs localisés dans leurs différentes parties (feuilles, fruits, fleurs, racines, rhizomes...).

Une grande partie des médicaments modernes est issue des plantes. Ainsi, la science avec ses nouvelles méthodes permet d’extraire les principes actifs des plantes et de les adapter à des utilisations en phase avec la vie moderne. Dans ce domaine, l’Afrique où la médecine traditionnelle est très développée, connaît des retards. Pourtant sa flore est très riche en plantes médicinales. Selon l’OMS, environ six mille trois cent soixante dix-sept (6377) espèces de plantes sont utilisées en Afrique tropicale dont quatre mille (4 000) sont des plantes médicinales.

Aussi, 90% de la médecine traditionnelle en Afrique est à base de plante. Au Burkina, d’après le document-cadre de politique nationale en matière de médecine et pharmacopée traditionnelle, deux mille (2000) espèces de plantes médicinales ont été déjà identifiées. Certaines d’entre elles sont utilisées dans le traitement des maladies prioritaires comme la drepanocytose (avec le Faca), le VIH/Sida, le paludisme, le diabète, l’hypertension artérielle, les infections respiratoire aiguës. De ce fait, l’exploitation rationnelle de cette flore et la protection locale des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle africaine, notamment burkinabè, ont besoin d’une attention particulière.

Pour le directeur de la promotion de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle, Pr Jean-Baptiste Nikièma, la réhabilitation de notre médecine traditionnelle est une nécessité afin de combler notre retard dans le domaine de la fabrication des médicaments conventionnels. « De nombreux médicaments conventionnels sont fabriqués à partir du savoir médical traditionnel », a-t-il conclu.

Boureima SANGA
bsanga2003@yahoo.fr

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