Avec cette dédicace qui a eu lieu dans l’enceinte du Centre d’éducation et de formation intégrée de sourds et entendants (CEFISE), gageons que nous verrons bientôt un document particulier entreposé dans les rayons des librairies du Burkina et d’ailleurs. L’ouvrage en question est un dictionnaire de langage de signes destiné spécialement aux déficients auditifs.
19 ans ! C’est le temps pris par le pasteur Naboonswendé Abel Kafando pour finaliser le dictionnaire de langage de signes qui a fait l’objet de dédicace samedi dernier par le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. A cette cérémonie, le concepteur n’était pas présent parce que décédé depuis le 13 octobre 2006. Naturellement l’émotion était donc au rendez-vous, d’autant plus que c’est sa veuve, Mme Kafando Pawintinda Thérèse, actuellement directrice générale du Centre d’éducation et de formation intégrée de sourds et entendants (CEFISE), qui menait le bal en cette soirée du 30 juin 2007. Et malgré la grande absence du regretté, après la concrétisation d’un aussi grand rêve, c’est tout de même la joie qui prédominait et le programme concocté offrait l’ambiance d’une fête de fin d’année. A l’occasion, discours, ballets, distribution de cadeaux et repas communautaire étaient au menu.
Le volumineux document qui faisait l’objet de toutes les attentions ce jour-là est un outil pédagogique de première importance. Abondamment illustré par des gestes exécutés par les élèves de l’établissement, il est adapté à tous les milieux.
Les non alphabétisés, les entendants ou non entendants peuvent l’utiliser. Cerise sur le gâteau, le dictionnaire de langage de signes permettra désormais aux parents d’aider leur enfant déficient auditif à réviser ses cours. Cette finalité, à écouter Mme Kafando, entre en droite ligne dans la philosophie du CEFISE et dans le combat que menait son défunt mari, qui aurait consacré la moitié de sa vie à ce qu’il appelait la bataille contre ce handicap majeur qu’est la surdité et qui ne cessait de répéter qu’il était impérieux d’assurer l’éducation et la formation des sourds dans un cadre intégré avec les entendants afin de les aider à s’intégrer dans leur milieu social.
Issa K. Barry
L’Observateur
