Hier 14 juin 2007 a été célébrée la Journée mondiale du don de sang. Au Burkina Faso, c’est la ville de Bobo-Dioulasso qui a été retenue pour abriter les manifestations commémoratives sous le parrainage de madame Chantal Compaoré et la présidence du ministre d’Etat, ministre de la Santé avec pour thème “Un sang sécurisé pour une maternité sans risque.”
Le 14 juin de chaque année a été retenu comme “Journée mondiale du don de sang ” par une résolution de l’Assemblée mondiale de la santé adoptée en 2005. La célébration de cette journée intervient donc pour la troisième année consécutive ailleurs et au Burkina Faso sur un thème d’importance, c’est-à-dire “ Un sang sécurisé pour une maternité sans risque ”.
Ce thème, en effet, rend hommage à toutes ces personnes qui donnent de façon libre et volontaire leur sang pour sauver des vies humaines et vient rappeler les risques de mortalité maternelle dans la région ouest africaine. Selon la représentante du représentant de l’OMS au Burkina, Gisèle Conombo, le ratio donne une moyenne de 1 000 risques de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes. Un tel ratio représente donc “ un risque de décès d’une mère sur 16 en Afrique, contre une mère sur 2 800 dans les pays développés ”, a-t-elle souligné.
Cela a fait dire au secrétaire général du ministère de la Santé, Jean Gabriel Ouango représentant son ministre que cette journée vient marquer “le lien fait entre le sang et la vie ”.
Le Pr Jean Gabriel Ouango a par ailleurs relevé les actions du gouvernement en vue de promouvoir le don de sang et rendre disponible ce “ produit vital et irremplaçable ” au niveau des structures sanitaires.
A cet effet, il a cité la mise en place du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) chargé de la collecte, du traitement et de la distribution du sang et de ses dérivés.
22 621 poches de sang collectées en 2006
En 2006, les deux centres régionaux de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou ont fait un “ travail remarquable en réussissant à collecter et à qualifier 22 621 poches de sang ” dont 20 453 ont été distribuées aux hôpitaux publics et structures sanitaires privées, ce qui prouve que le besoin en sang est réel. Les maladies tropicales (paludisme), les accidents de la circulation, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies du sang viennent rappeler la nécessité de la disponibilité permanente du sang pour sauver des vies en danger. C’est pour dire que la solidarité collective doit être plus accrue.
Aujourd’hui, dit-t-on, on peut se réjouir du nombre croissant de personnes formées à la mobilisation et au recrutement des donneurs de sang. C’est pourquoi les intervenants à la cérémonie ont tour à tour salué le travail inestimable effectué dans les centres de transfusion sanguine et par les donneurs de sang bénévoles. Dans la ville de Bobo-Dioulasso, a relevé la 1ère adjointe au maire de la commune, Hadja Naba Diané, une vaste campagne a été initiée en 2006. Celle-ci a permis de mobiliser près de 6 000 donneurs bénévoles.
Les établissements scolaires, les responsables de casernes militaires et para militaires, les leaders religieux et coutumiers, les services publics, le secteur informel et les travailleurs dès usines se sont fortement impliqués dans le succès de cette campagne qui a permis par la suite selon la 1ère adjointe au maire, de sauver des milliers de femmes et d’enfants pour qui le médecin a jugé que la transfusion était la seule intervention salvatrice.
Transfusion qui implique ce signe fort de solidarité qu’est le don de sang. A ce propos, il convient de relever que Bobo-Dioulasso est jusqu’à présent la seule ville du Burkina où il n’y a plus de recours aux dons familiaux de sang depuis cinq ans. Cependant, ces résultats ne constituent pas des acquis définitifs. Bien au contraire, ils doivent être renforcés. Au plan national, le gouvernement a pris une autre option prioritaire en créant les centres régionaux de transfusion sanguine à Koudougou et à Fada N’Gourma.
Il marque ainsi sa volonté de faire du sang un produit efficace et disponible pour l’ensemble des populations.
Sur le plan régional, a relevé la représentante du représentant de l’OMS au Burkina des initiatives originales telles que la création des clubs de jeunes qui s’engagent à donner du sang au moins 25 fois au cours de leur vie. L’expérience de ces clubs appelés “ Clubs 25 ” fait école dans de nombreux pays.
La célébration de cette 3ème Journée mondiale du don de sang a été également une invite à la conjugaison des efforts et à faire en sorte que ce geste “ s’enracine profondément dans les valeurs humaines ”. En signe de reconnaissance, des tableaux de remerciement ont été décernés à onze donneurs de sang bénévoles de Bobo-Dioulasso. A noter que la ville de Sya a par ailleurs accueilli plusieurs activités entrant dans la célébration de cette journée.
Frédéric OUEDRAOGO
Siwaya
