Actualités :: Université de Ouagadougou : Quand le virus politique paralyse les (...)

Et on reparle de l’Université de Ouagadougou, où ça bouge énormément ces derniers jours, confirmant ainsi la réputation du campus d’être le temple du savoir et de la politique. Il n’y a rien de surprenant et le Faso n’est pas un cas isolé. Les universités américaines sont en ce moment en étroite coopération avec les sommités politiques, qui président leur cérémonie de remise de diplômes.

Au Burkina, dans un passé pas très lointain, quiconque voulait « régner tranquillement » cherchait à contrôler les étudiants. La crise de l’Éducation, conjuguée à celle des finances, a fait perdre du poids aux organisations syndicales estudiantines, mais il n’en demeure pas moins que quand ça bouge à l’Université, les autorités sont sur leur garde. Quel que soit le bout par lequel on prend le problème, la politique s’est royalement installée sur les campus universitaires. N’est-ce pas que certaines grosses pointures de la scène politique d’aujourd’hui étaient des ténors des mouvements étudiants des années 70 pour les uns et le début des années 80 pour les autres ?

Hier comme aujourd’hui, l’équation reste la même. Du reste, un confrère faisait remarquer que le poste de Directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) est l’antichambre du mandat de député. En tout cas, les trois derniers responsables du CENOU ont effectivement franchi allégrement les portes de l’hémicycle.

C’est bien la preuve que l’Université est ce que les coureurs cyclistes appellent un point chaud.
Le pouvoir en place fait certainement des calculs pour y envoyer « les camarades qui sont capables de manœuvrer pour garder le terrain ». C’est une réalité qui vaut aussi pour la fonction de président d’Université, que ce soit à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso ou Koudougou.

Pour cette responsabilité, la donne semble être balisée avec le profil imposé : être professeur titulaire. Mais les politiques ont certainement leur plan pour contourner cette difficulté apparente afin de nommer les hommes ou femmes de leur sérail. Il n’y a alors aucune raison d’être offusqué que les étudiants eux aussi expriment çà et là des positions défendues par des formations politiques.

Il faut seulement que chaque acteur, c’est-à-dire responsable de mouvements d’étudiants et administrations tant du CENOU que de l’Université de Ouagadougou, sache raison garder.
En effet, à force de se laisser téléguider par le sectarisme, on finit par oublier l’essentiel. La survie du système éducatif dépend de sa prise de conscience et de sa volonté à surmonter ses intérêts partisans du moment. Il est temps de renouer rapidement les fils du dialogue pour éviter à l’année académique en cours d’être compromise.

Les récentes décisions du gouvernement à travers le Conseil des ministres de la semaine dernière aideront peut-être à décrisper la situation. A défaut de faire baisser la température de ces jours-ci, elles balisent le terrain pour des cours plus studieux pour l’année 2007/2008.
Au passage, le ministre Joseph Paré peut être félicité pour avoir su anticiper par la prise d’une décision longtemps à l’avance dans un pays où l’improvisation est la chose la mieux partagée.

Les dirigeants des mouvements d’étudiants sont devant leurs responsabilités. L’ANEB, particulièrement, doit pouvoir donner une réponse appropriée à cette bonne disposition d’esprit du pouvoir au risque d’apparaître effectivement comme des marionnettes au service d’un groupuscule politique incapable de jouer à visage découvert.

Adam Igor

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