Actualités :: Enseignement privé laïc : L’UNEEP-L rejette les "allégations" du (...)

Dans une précédente lettre ouverte parue aux Editions "Le Pays", le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) interpellait les fondateurs d’établissements privés sur des pratiques qu’il a jugées contraires aux principe de l’éducation.

A travers le droit de réponse qui suit, ceux-ci, à travers leur organisation, l’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïc (UNEEP-L) rejettent ce qu’ils considèrent comme "des allégations" du SYNTER à leur endroit.

Le SYNTER a adresse une lettre ouverte aux fondateurs parue dans les journaux "Le Pays" du vendredi 4 mai, dans "L’Observateur Paalga" du mardi 8 mai 2007, dans "Sidwaya" du mercredi 9 mai 2007.

L’UNEEP-L est l’organisation des fondateurs d’établissements d’enseignement privés du préscolaire, du primaire, du secondaire et du supérieur.

L’un de ses rôles est la défense des intérêts moraux des fondateurs.

C’est pourquoi, au nom des fondateurs des établissements privés, l’UNEEP-L va user de son droit de réponse pour donner des éclaircissements sur les propos du SYNTER.

Dans sa lettre ouverte, le SYNTER a avancé un certain nombre d’allégations sur lesquelles nous voulons revenir. Il s’agit :

* de la question de l’aide de l’Etat à l’enseignement privé ;

* De l’impôt sur la vacation et des protestations des professeurs ;

* Des conditions de travail dans les établissements privés.

Mais avant tout, nous voulons remarquer que le SYNTER ne nous a pas envoyé officiellement sa lettre. De plus nous regrettons que dans ses propos le SYNTER ait choisi d’être virulent à notre endroit. Nous sommes des partenaires qui se côtoient tous les jours dans nos établissements et nous croyons que la courtoisie doit être de mise dans nos rapports.

1- De la question de l’aide de l’Etat aux établissements d’enseignement privés

a - L’apuration des arriérés des cotisations à la CNSS

Dans ses écrits, le SYNTER revient continuellement sur l’apuration de la dette des établissements privés vis-à-vis de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Peut- être que le SYNTER en ignore les raisons. Sans la Révolution, les fondateurs d’établissements privés s’étaient vu retirer la gestion de leurs établissements au profit des comités révolutionnaires de gestion. Au cours de cette période, les cotisations des travailleurs des établissements n’ont pas été versées à la CNSS.

Avec l’avènement de l’Etat de droit, il a été admis par les autorités que les fondateurs ne pouvaient pas être tenus responsables du non- versement des cotisations des travailleurs à la CNSS. C’est pourquoi, par souci de justice, l’Etat a décidé de prendre en charge ces cotisations. L’apuration de la dette ne concerne que la période de 1984 à 1992.

2- La subvention d’exploitation de l’Etat à l’enseignement privé

Des études réalisées, par des experts ont montre que les ressources financières générées par les frais de scolarité pratiques dans la grande majorité des établissements étaient insuffisantes pour les faire fonctionner correctement en appliquant toutes les clauses du cahier des charges : salaires adéquats, recrutement de professeurs permanents, construction et équipement de laboratoires, construction d’infrastructures sportives, etc.

Les statistiques le montrent : plus d’un élève sur trois au Burkina Faso est inscrit dans un établissement d’enseignement secondaire privé. L’Etat doit-il abandonner tous ces enfants qui y sont inscrits ? Car, après tout, ces élèves qui sont dans les établissements privés sont aussi des enfants burkinabè, et l’Etat, garant de la qualité de l’enseignement, a le devoir de prendre ses responsabilités en adoptant des mesures adéquates.

Il paraît donc normal que l’Etat accorde une subvention à ces établissements afin de les aider à assurer un enseignement de qualité.

En le faisant, le Burkina Faso n’innove pas. Beaucoup de pays de la sous-région, dont le Sénégal et le Niger, le font déjà. En France, l’Etat prend en charge les salaires des enseignants des établissements privés conventionnés.

Le SYNTER considère l’enseignement privé comme une affaire purement commerciale et, très souvent, nous jette à la face le qualificatif de commerçants comme une infamie.

Nous n’avons rien contre les commerçants. Nous trouvons que leur métier est noble et ceux qui l’exercent méritent notre respect. Ils participent, eux aussi, au développement de notre pays.

Mais s’il faut comprendre par commerçant un individu dont le seul objectif est de se faire de l’argent en ne respectant pas la loi et les règlements, nous estimons que les fondateurs ne doivent pas être classés dans ce groupe. Sinon il faudra aussi considérer que nos enseignants sont des employés de commerce complices de leurs fondateurs.

Non, il ne faut ni occulter ni nier la place importante de l’enseignement privé dans la formation des cadres et acteurs du développement du Burkina Faso. Combien de responsables et dirigeants d’aujourd’hui ont obtenu leur CEP, leur BEPC, leur bac, leur BTS et autres diplômes dans une école privée ?

Combien de personnes seraient restées en marge de la scolarisation si l’enseignement privé n’avait pas été autorisé à fonctionner ?

Contrairement à ce que dit le SYNTER, le privé contribue à rehausser le niveau de l’enseignement dans notre pays. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur les taux de réussite des établissements aux examens scolaires. Les établissements privés se classent parmi les meilleurs. Les parents d’élèves ne s’y trompent pas. Ils sont nombreux, les cadres et intellectuels du pays qui choisissent d’inscrire leur(s) enfant(s) dans nos établissements. Ils nous font confiance pour donner une instruction de qualité à leurs enfants.

C’est vrai que quelques établissements d’enseignement privés connaissent des difficultés de fonctionnement en fin d’année. Mais combien sont-ils, ceux qui transvasent dans d’autres activités telles que l’import-export les millions de francs des frais de scolarité, comme le dit le SYNTER ? A dire vrai, leur pourcentage est négligeable.

Regardons au détail la part des 250 millions qui peuvent revenir à chaque établissement. Il y a plus de 1000 établissements d’enseignement privés, tous ordres confondus. En divisant 250 millions par 1 000, il ressort qu’en moyenne un établissement n’aura pas plus de 250 000 F CFA. Où se trouve l’appui massif de l’Etat dont parle le SYNTER ? Il faut plutôt souhaiter que l’Etat fasse mieux.

2- De l’impôt sur la vacation et des protestations des professeurs

C’est la loi de finances 2007 qui a institue un impôt sur les prestations de services (médecine, enseignement, consultation, etc.) des personnes non

immatriculées au service des impôts.

En tant que citoyens, les fondateurs avaient l’obligation de l’appliquer. D’ailleurs, de fortes pénalités sont prévues en cas de non-respect de ladite loi.

Les enseignants, par contre, refusent qu’on prélève cet impôt. Personne ne peut leur contester le droit de manifester leur opposition. Mais ce que nous avons déploré, c’est le manque de courtoisie et de respect de certains enseignants vis-à-vis de leur fondateur. Dans bien des cas, aucune notification de la manifestation n’a été adressée au fondateur. La plupart des fondateurs ont été mis devant le fait accompli. C’est en arrivant le matin à l’école que les fondateurs ont constaté le boycott des cours. Il s’en est suivi quelque fois une détérioration du matériel.

3 - Des conditions de travail dans nos établissements

a- L’emploi des vacataires dans nos établissements et les salaires. Les vacataires existent dans tous les secteurs d’activités (santé, bureau d’études, etc.)

Dans tous les établissements d’enseignement publics il y a aussi des vacataires. Les conditions de paie et de travail qu’on leur y offre ne sont pas très différentes de ce que nous proposons à nos vacataires. Pourquoi faire une fixation sur l’enseignement privé uniquement ?

Dans nos établissements, il y a plusieurs catégories de vacataires : les vacataires qui sont des professeurs de l’Etat, les vacataires qui sont des étudiants et les vacataires qui sont des étudiants en fin de cycle et qui, en attendent un engagement à la Fonction publique ou dans un autre secteur d’activités, donnent des cours chez nous. Comme on peut l’imaginer, la plupart de ces vacataires ne sont pas intéresses par un contrat permanent.

Les salaires des professeurs dans nos établissements sont fixés dans le cadre de la convention collective de l’enseignement privé. La dernière grille de salaires est le fruit d’un consensus entre les syndicats des professeurs et notre organisation, sous l’égide du ministère du Travail. Ce n’est donc pas le fondateur qui fixe le salaire d’un professeur en fonction de son humeur du moment.

Le respect du calendrier officiel de l’année, des programmes d’enseignement, du niveau de recrutement des élèves, effectifs pléthoriques, etc.

Le SYNTER affirme que l’enseignement privé ne respecte pas le calendrier scolaire et les programmes, ne recrutent pas les élèves ayant le niveau requis, a des effectifs de plus de 100 élèves dans les classes. C’est possible que quelques établissements soient dans cette situation mais elle n’est pas générale.

Car il ne peut pas y avoir de bons résultats si l’établissement ne respecte pas le calendrier scolaire ni les programmes d’enseignement, ni ne recrute des élèves ayant un niveau appréciable .

Or nous l’avons dit, parmi les établissements qui font de bons résultats, se trouvent les établissements privés. Même sans connaître la situation exacte des établissements privés, on peut douter de l’exactitude des affirmations du SYNTER.

En usant de notre droit de réponse, nous ne recherchons pas une polémique stérile avec le SYNTER. C’est notre devoir d’éclairer l’opinion publique sur ce qui se fait dans les établissements privés. Les fondateurs sont des citoyens qui participent, à leur manière, au développement. Ils créent des emplois et contribuent fortement à la scolarisation des enfants de notre pays. Ils méritent respect.

Ouagadougou, le 10 mai 2007

L’UNEEP-L

Le Pays

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