Actualités :: Marche sur la présidence de l’université de Ouagadougou : Les étudiants debout (...)

Depuis la grève des étudiants qui a conduit à l’invalidation de l’année en 2000, on n’avait pas vu une mobilisation aussi forte à l’Université de Ouagadougou (UO).

En répondant favorablement au mot d’ordre de l’Association nationale des étudiants burkinabé (ANEB), des milliers d’étudiants ont marché sur la présidence de l’université hier pour exiger des autorités la satisfaction de leur plate-forme revendicative.

Le bras de fer qui oppose les étudiants au ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique n’est pas près de finir. Depuis le mois d’avril 2007, l’université de Ouagadougou (UO) se trouve confrontée à des perturbations de cours par suite de grèves, conduites par l’Association nationale des étudiants burkinabé (ANEB).

Au cours d’une conférence de presse donnée le mardi 8 mai 2007, cette structure estudiantine avait réaffirmé sa détermination à poursuivre la lutte, et annoncé une marche en direction de la présidence de l’UO le jeudi 10 mai 2007.

Elle a tenu parole en réussissant une mobilisation inespérée des étudiants au tour de sa plate- forme revendicative : dès 7h ceux-ci ont pris d’assaut, par milliers, le terrain Dabo Boukary, du nom d’un étudiant en médecine assassiné en mai 1990.

A 8 heures, c’est une immense foule qui y a pris le départ, avec pour point de mire, la présidence de l’UO. "Aide, 200 000 F ou rien", "La négociation est terminée, on ne veut rien savoir", "Non à un campus d’enfer", pouvait-on lire, entre autres, sur les pancartes brandies par les manifestants.

"Nous sommes debout ce matin pour réclamer des autobus, l’aide, la bourse, le pain, la liberté" ; ce chant était leur leitmotiv. Le ministre Joseph Paré et la présidente de l’université, Odile Nacoulma, ont été désignés comme des "affameurs" des étudiants.

Avant d’arriver à la présidence, ils ont fait une escale au Centre national des œuvres universitaires (CENOU), où ils ont crié leur mécontentement devant le directeur général, Robert Sangaré, qui les a observés stoïquement pendant plus d’un quart d’heure. Selon ce dernier, 22 000 plats, dont 16 000 à Ouagadougou, sont servis aux étudiants par jour avec une variété de quatre menus.

Quant à la qualité, une convention avec le laboratoire nationale permet d’y veiller quotidiennement. A l’en croire, les étudiants ne mangent pas toujours la totalité des plats servis. Selon lui, il y a plusieurs chantiers, notamment la construction de la cité de Kossodo et des restaurants qui permettront de faire face aux besoins à la rentrée prochaine. Robert Sangaré a salué la discipline dans laquelle la manifestation a eu lieu.

La présidente de l’UO en voyage, les manifestants ont été reçus par le premier vice-président chargé des Enseignements et innovations pédagogiques, le professeur Gustave Kabré, et ses collaborateurs. Ils ont refusé toute déclaration à la presse, arguant qu’ils sont en concertation, après quoi ils pourront le faire. Le secrétaire général du comité exécutif de l’ANEB, Adama Traoré, leur a remis la plate-forme revendicative.

Les autorités de l’université n’ont pas fait appel aux forces de l’ordre de peur sans doute de faire dégénérer la situation. Néanmoins, une équipe de la compagnie républicaine de sécurité s’est positionnée au carrefour du "Conseil", non loin de la présidence du Faso sise à Koukouba.

Elle est restée dans l’expectative, se contentant de dévier les usagers de la route pendant que la nuée de marcheurs battait le pavé sur l’avenue Charles de Gaulle. Ceux-ci se sont de nouveau retrouvés au terrain Dabo pour un meeting.

Entre autres points de la plate-forme, on peut citer l’augmentation de l’aide à 200 000 F par an et l’extension de son bénéfice aux étudiants du second cycle ; l’arrêt du contingentement des plats au restaurant universitaire ; le sérieux et la rigueur dans les enseignements et les évaluations ; la construction d’amphithéâtres : l’abrogation du décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement d’un service de sécurité des universités.

Le ministère de tutelle a donné ses réponses dans notre livraison du jeudi 10 mai 2007. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la flamme de la mobilisation renaît sur le campus. Vivement, que chacun assume ses responsabilités dans l’intérêt de tous.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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