Actualités :: Travailleurs de l’éducation : Le SYNTHER lance un mot d’ordre de grève de 48 (...)

En vue de faire aboutir ses revendications relatives aux conditions de vie et de travail de ses membres, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTHER) annonce une grève de 48 heures à compter du jeudi 3 mai 2007. A travers le préavis suivant le secrétaire général justifie cette grève.

Le Secrétaire Général

A

Son Excellence Monsieur le Président du Conseil de Ministres
- OUAGADOUGOU-

Objet : Préavis de grève

Excellence,
Les travailleurs de l’éducation et de la Recherche vivent des conditions de vie et de travail très difficiles. En plus de l’insuffisance des revenus ressentie par tous les travailleurs, les personnels de l’enseignement ont à faire face à une politique de privatisation de votre gouvernement dont les effets sont dramatiquement vécus par les différents acteurs du système éducatif, les enseignants en particulier.

En effet, les enseignants du public sont pour un grand nombre d’entre eux, employés dans l’enseignement privé et ou dans les établissements de l’Etat et des communes, comme professeurs vacataires.

De même, des milliers de jeunes diplômés vivant les affres du chômage, prêtent leur service aux mêmes établissements dont le nombre au secondaire comme au supérieur va croissant, d’année en année, matérialisant l’option de la IVe République pour la privatisation de l’école.

Le développement prodigieux de l’enseignement privé en une quinzaine d’années témoigne de façon certaine que ce secteur d’activité, dans les normes, relevant du domaine du service public de l’Etat, est très rentable. Tellement rentable que les opérateurs économiques n’ayant rien à faire avec l’enseignement y investissent et créent parfois plusieurs complexes scolaires.

Dans cette course à l’enrichissement, votre gouvernement n’a pas voulu être en reste. En effet, après avoir déclassé les établissements privés du régime des entreprises soumises à l’impôt sur le bénéfice non commercial (BNG), pour les aligner à celui sur le bénéfice industriel et commercial (BIG), le gouvernement a décidé d’instituer un impôt de 10% sur les revenus des enseignants exerçant la vacation.

Ce faisant, le gouvernement a feint d’oublier que pendant qu’il accorde des appuis massifs aux fondateurs d’établissements privés (libéralisation totale des frais de scolarité, apurement des arriérés de cotisations à la CNSS, subvention de 250 000 000 F GFA à la rentrée 2006-2007, construction sur fonds publics d’établissements donnés aux fondateurs depuis 1993, le taux horaire de vacation fixé par arrêté à 1 300 F et 1 500 F n’a varié que de 300 F à 500 F, suite aux négociations SNESS-SYNTER et MESSRS en 2005.

Au même moment on assiste, dans l’indifférence totale du gouvernement, aux diverses violations par les fondateurs privés, de la législation du travail, du cahier de charges institué par le MESSRS, de l’affiliation des travailleurs à la CNSS, de la signature de contrat de travail, de la délivrance de bulletins de paye, etc. Au lieu de s’attaquer à ces maux et bien d’autres qui mettent à mal le système éducatif de notre pays, le gouvernement préfère aggraver la situation déjà difficile des vacataires par cet impôt injustifiable.

L’option de la privatisation repose sur les énormes sacrifices consentis par les populations soucieuses de l’éducation des enfants. Ce financement de l’école par les parents se chiffre à des dizaines de milliards de francs CFA, aussi bien au privé qu’au public. Si les vacataires sont laissés pour compte, une autre catégorie de travailleurs appelés personnels de soutien, vivent des conditions indignes d’un état de droit.

En effet, de nombreux gardiens, chauffeurs, secrétaire, manœuvres travaillent dans les lycées et collèges publics sans contrat de travail 8 à 10 mois sur 12, sans affiliation à la CNSS, sans avancement, avec des salaires fixes en dessous du SMIG, etc.
Et cela dure depuis 10 à 20 ans malgré les démarches des syndicats. C’est scandaleux !

Dans le domaine de la recherche, les préoccupations des personnels, en particulier le personnel contractuel permanent sont l’objet d’un mépris inacceptable. Ces préoccupations touchent essentiellement à :
- La navigation à vue dans la gestion de la carrière des agents contractuels permanents
- La question indemnitaire
- La prime de recherche et la prime de participation à la recherche.

C’est en raison des démarches infructueuses des structures et du Bureau national du SYNTER sur les questions ci-dessus évoquées que j’ai l’honneur de vous informer que les travailleurs de l’Education et de la recherche observeront un arrêt de travail de 48 heures, allant du jeudi 3 mai à 00 heure au vendredi 4 mai à 24 heures, sur toute l’étendue du territoire national, pour la satisfaction des revendications suivantes :
1. Abrogation de la mesure portant imposition de 10% sur le taux de vacation ;

2. Sécurisation de l’emploi du professeur vacataire ;

3. Application sans délai du statut des agents du CNRST adopté en conseil d’administration en décembre 2002 ;
l’octroi de l’indemnité de sujétion et de l’indemnité forfaitaire de risque aux agents du CNRST en application du Décret N°2004/398 portant régime indemnitaire applicable aux agents des EPE ;

4. Régularisation de la situation du personnel de soutien de l’éducation et de la recherche ;

5. Droit de regard effectif des travailleurs et de leur organisation sur la gestion des établissements et services tant publics que privés de l’Education et de la Recherche. Si à l’issue de cette date, des solutions satisfaisantes n’étaient pas apportées à ces points, le SYNTER se réserve le droit d’engager d’autres actions qu’il jugera nécessaires. Dans l’espoir d’une bonne réception, je vous prie d’agréer Excellence, l’expression de ma très haute considération.

Pour le Bureau national

Mamadou BARRO,
Secrétaire Général

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