Ça n’arrive pas très souvent, mais ça arrive quand même. Ainsi à la barre, le 7 mars 2007, Ouédraogo Salamata comparaissait à la barre après une plainte de son gendre pour vol de plusieurs pièces de pagnes wax, fanci, de tissu tergal, un vélo, un mouton, deux chèvres. Appelée à s’expliquer, dame Poko dira qu’elle n’a rien volé.
Elle connaît Diallo Abdoulaye depuis une quinzaine d’années et ils se rendaient ensemble à Abidjan pour acheter des pagnes. Quand sa fille avait atteint l’âge de 17 ans, Abdoulaye lui a fait un enfant. Entre-temps, le couple ne s’est pas entendu et elle a récupéré sa fille et son petit-fils.
Abdoulaye refusait d’assurer la ration alimentaire. C’est ainsi qu’une fois, elle s’est rendue dans la boutique en son absence, a fracturé la porte et a emporté des pièces de pagnes. A son retour, informé par ses voisins il est venu la voir, et est reparti avec une partie des pagnes en lui remettant la somme de 15 000 francs.
Etant tombée malade et ayant subi une intervention chirurgicale, n’ayant plus de ressources, elle est allée une seconde fois fracturer la porte et emporté des pagnes. C’est ainsi qu’elle se verra remettre une convocation pour vol. Pour elle, le vélo appartenait à sa fille et elle l’a vendu pour acheter des céréales. Le mouton et les chèvres appartenaient à son petit- fils, puisque c’est l’argent des salutations lors du baptême qui a servi à acheter les bêtes.
Dame Poko reconnaît donc avoir pris des pagnes à crédit qu’elle n’a pas remboursé. Où se trouve le vol ? Appelé à s’expliquer, Abdoulaye reconnaîtra qu’effectivement, sa belle-mère est venue cambrioler sa boutique deux fois et elle le faisait en informant ses voisins. Pour la première fois, il n’a pas porté plainte ; « pourquoi le faire pour la seconde fois ? », lui demanda le tribunal.
Abdoulaye est incapable de dire ce que contenait le magasin et quels sont les effets emportés réellement. A dame Poko, il a été dit, que pour se faire servir la ration alimentaire, il y a des voies à suivre et non celle qu’elle a empruntée.
Elle a été relaxée pour infraction non constituée. Il y a donc forte suspicion sur la personne de Abdoulaye, car, lorsqu’il voyageait avec la mère, il a dû la « consommer » avant de porter son amour sur la fille qui avait 17 ans. Sinon comment comprendre qu’on cambriole votre boutique, vous ne réagissez pas et attendez la seconde fois ?
Pris sur la route de son village
Amado Bokouma quitte son village pour aller à l’aventure. Des gens l’ont conduit à Kaya où il a été engagé par Ladji comme garçon de course.
Un jour, lors d’une absence de Ladji, Amado force la porte de la chambre, se sert de 140 000 francs et reprend le chemin. Revenu vers midi et ne voyant pas Amado et ayant surtout constaté de vol.
Ladji met un de ses fils à ses trousses à Bani car avec l’âge, Ladji ne voyage plus. C’est ainsi que Amado sera rattrapé à Tougouri avec 147 000 francs CFA. Vu son jeune âge (11 ans), il a écopé de six mois avec sursis.
Il réclame 750 000 francs et on lui octroie 147 770 francs
Bary Mahamoudou est un agriculteur. La nuit, il laisse ses bœufs saccager les champs des gens et les frères Kanazoé lui ont fait à plusieurs fois des remontrances, mais hélas ! Ainsi, une nuit, les frères Kanazoé surprennent ses bœufs dans leur champ et décidèrent de les conduire chez lui. Selon Barry, dès leur arrivée, ils ont commencé à le frapper.
Ce qui est étonnant, il ne s’est pas de qui il a reçu le premier coup ; ils étaient trois et deux l’ont frappé et l’ont reconnu à la barre. Selon les frères, Barry s’est porté à leur rencontre, proférant des injures et brandissant un coupe-coupe. Donc il n’était pas question de palabre et c’est ainsi qu’il a reçu des coups lui occasionnant une TTT de trois mois.
Barry réclamait la somme de 750 000 francs, mais le tribunal ne lui a octroyé que 147 770 francs. Des trois frères Kanazoé, un a été relaxé pour insuffisance de charge et les deux autres condamnés à 3 mois de prison avec sursis.
Il vole pour se nourrir
Bouba est mineur et jeune berger. A la barre, il a reconnu avoir volé de petits ruminants quatre fois. Par deux fois, il a réussi à les vendre pour se nourrir. La troisième fois, le propriétaire a aperçu ses bêtes attachées en brousse et les a délivrées.
C’est la quatrième fois qu’il a été pris. Deux mois fermes de prison ont été requis contre Bouba et son géniteur a été invité à le surveiller à sa sortie de prison.
Jacques NONGUIERMA (AIB - Kaya)
Sidwaya
