Actualités :: Mouvement d’humeur à la MACO : Les GSP réclament leur « garba »

Les éléments de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) ne sont pas du tout contents. Ils l’ont clairement exprimé le lundi 16 avril 2007, à travers un arrêt de travail à l’allure de rébellion. A l’origine de ce mouvement d’humeur, le non paiement de leurs primes alimentaires et des différentes indemnités liées à leur fonction.

Les GSP sont visiblement remontés contre leur ministre de tutelle, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Boureima Badini, qu’ils accusent ouvertement de n’avoir pas tenu parole quand à la satisfaction de leurs revendications relatives au versement de leurs primes alimentaires, de leurs indemnités de logement, de sujétion, de risques... Hier lundi, ils ont unanimement décidé d’un arrêt de travail, pour attirer l’attention de l’autorité sur leur situation à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Alerté, nous nous sommes transportés vers 12 heures sur les lieux. A la devanture de la maison d’arrêt, rien d’anormal apparemment. Des gens attendaient là, d’avoir accès à l’enceinte de la MACO. Rien en tout cas qui laissait transpirer un quelconque malaise. Mais nous nous retrouvons devant un portail de la MACO hermétiquement barricadé sur lequel on pouvait lire écrit avec du charbon : « Fermé jusqu’à nouvel ordre ». Nous osons quelques « toc toc toc » sur la porte.

Peu de temps après, une présence humaine se manifeste à travers un entrebâillement. Nous déclinons notre identité. Une minute plus tard, la porte s’ouvre à peine et nous sommes invités à entrer. Une fois dans la cour, nous voyons les éléments de la GSP, assez nombreux rassemblés, certains armes en main ; de quoi tenir en respect n’importe quel personne. Nous donnons la raison de notre présence à la MACO et demandons à voir le régisseur en personne. Plutôt que ce dernier, c’est un GSP qui entreprend de nous informer sur ce qui se passe avant d’autres se s’invitent par la suite dans la causerie.

Plutôt qu’une grève, un refus de travailler

Les GSP dans leur ensemble se disent brimés. Ils veulent leur dû en matière de prime alimentaire. Ce dû, selon eux, est impayé depuis 16 mois déjà. Une rencontre avec le ministre de la Justice et ses collaborateurs avait déjà eu lieu dans la cour même de la MACO sur la question. Promesse ferme avait été faite par le Garde des Sceaux de trouver une solution au problème des GSP dans les brefs délais. Depuis, plus rien.

Les conditions de vie et de travail des gardiens de la MACO sont ainsi allées de mal en pis, selon eux, et ils conçoivent difficilement qu’après une formation à l’Ecole de Police, une autre plus corsée à l’Académie de Pô où parfois blessés, ils ont léché leur propre sang, on continue de mal les traiter. A titre d’exemple chez le procureur où ils sont également de faction au quotidien, disent-ils, il n’y a pas de poste de garde et c’est souvent sous un soleil rebelle qu’ils accomplissent leur mission.

Des irrégularités dans le traitement des différentes indemnités sont aussi dénoncées par les frondeurs et c’est tout cela qui ajoute à leur colère. L’autorité, affirment-ils, a parfois parlé de manque de communication ; comment alors comprendre que dernièrement encore, leur demande d’audience avec leur ministre de tutelle soit restée sans suite ? Leur mouvement n’est pas une grève, soutiennent-ils avec un .... consommé de la menacé puisqu’ils n’ont pas le droit de grève, mais plutôt un refus pur et simple de travailler.

Des dispositions serait cependant prises par les GSP pour éviter le désordre dans la prison et même que les prisonniers soutiendraient leur mouvement. Signalons que des GSP des autres provinces qui étaient constamment en communication avec leurs frères de Ouagadougou au cours de notre entretien. Pour les mutins, très déterminés à aller jusqu’au bout de leur lutte, il n’est pas question de bafouer leur dignité. Ils souhaitent une solution définitive à leurs revendications et demandent que le bâtiment principal de la prison civile qui connaît un délabrement indescriptible soit relooké.

Osons croire qu’ils seront entendus, pour éviter tout pourrissement de la situation, préjudiciable à la paix sociale. Les événements de décembre 2006 qui ont opposé policiers et militaires, pour se terminer en un mouvement de revendications corporatistes sont encore frais dans nos mémoires.

Rappelons aussi que dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 janvier 2007, les gardes de sécurité pénitentiaire mécontents de leurs conditions de vie, et de travail avaient déjà manifesté leur exaspération, en tirant des coups de feu, du côté de la MACO. (Voir n°6799 di 8 janvier 2007). C’est donc un nouveau mouvement d’humeur des GSP de la MACO qu’il nous a été donné de vivre hier en fin de matinée.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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