Actualités :: Un vigile a aussi des droits

Le capitalisme c’est incontestablement l’exploitation de l’homme par l’homme. D’autant plus qu’il s’agit de profit. Mais cela doit se faire dans les règles de l’art, selon les textes en vigueur. Malheureusement les vigiles, communément appelés "gardiens", "veilleurs de nuits" ou "soufè woulou" ( chien de nuit en dioula) ne semblent pas concernés pas ces règles dont jouissent d’autres catégories de travailleurs.

La grande majorité est payée nettement en deçà du SMIG au Burkina Faso. Pis, ils ne perçoivent par leurs salaires à temps.

Tant pis pour celui qui somnolera ou commettra une quelconque faute professionnelle. Le patron ne manquera pas l’occasion de lui prélever une partie de son salaire sous forme de sanction. Que peut faire le gardien vulnérable s’il n’a pas son salaire ? Beaucoup d’entre eux préfèrent se taire. Ils n’osent même pas convoquer le patron au tribunal du Travail parce qu’ils estiment que ce sera peine perdue.

Le comble c’est que de nombreuses sociétés, tambours battants, font de grosses publicités, rassurent leurs clients de la qualité de leurs prestations en gardiennage. Mais au fond, il n’en est rien. Les employés ne sont pas déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale.

Récemment un "gardien" de la capitale, en partance pour le service, a été victime d’un accident de la circulation. Il succombera par la suite. Aucune assurance, aucune protection sociale. Sa femme et son enfant n’ont aujourd’hui que leurs yeux pour pleurer. Ils ne peuvent espérer aucune indemnisation. Ironie du sort, cet homme était en poste chez un "gourou" d’une institution.

Aujourd’hui au Burkina, des services publics et privés, des institutions internationales font tous recours aux sociétés de gardiennage. Et il y a comme une sorte de complicité tacite entre les gourous des sociétés de gardiennage et leurs clients. Ils ne se soucient pas de savoir comment est traité un être humain que eux exploitent à longueur de journée, de savoir si les droits de ce dernier sont bafoués ou respectés.

Sinon, comment comprendre que des institutions qui ouvrent pour le développement, les droits humains, le progrès... ne prennent pas la peine de vérifi er que ces gardiens, qui risquent leur vie à tout instant et subissent toutes sortes d’injures, voire d’humiliation s , ont le minimum vital.

Il est grand temps que les autorités compétentes prennent des mesures pour que des sociétés de gardiennage déclarent leurs travailleurs et leur servent des salaires décents et réguliers.

Il faut mettre fin à ce nouveau genre d’esclavage au risque de voir l’insécurité prendre du volume. Un vigile mal traité, surexploité, humilié à qui on refuse le statut d’homme, pourrait se révolter et retourner son fusil contre la société.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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