Il y a des faiblesses unanimement reconnues par tous. Ce constat est énoncé par toutes les lèvres, dans toutes les langues parlées dans ce monde. « L’homme est faible devant la femme ». Depuis la nuit des temps, cette faiblesse est constatée mais elle demeure et persiste même de nos jours.
De grands hommes de Dieu en ont été victime, Samson, le roi David pour ne citer qu’eux. Le pasteur Freeman Compaoré est pour les protestants du Burkina ce que El hadj Oumarou Kanazoé est pour la communauté musulmane ou ce que Mgr Jean-Marie Ountani Compaoré est pour les catholiques du Burkina. C’est donc un baobab qui vient de tomber. Se relevera-t-il ?
Le pasteur Freeman Compaoré était le président de la Fédération des Eglises et Missions évangéliques du Burkina (FEME). Il était également le président de l’Eglise apostolique du Burkina. L’homme avait de nombreuses responsabilités dans des projets et programmes de la FEME. Il était également bien connu pour son implication dans l’animation de la vie politique.
En effet, le pasteur Freeman Compaoré fut membre de la CENI , membre du collège de sages, membre du présidium de la Journée nationale de pardon, vice-président de la chambre des représentants et président du Comité des indemnisations des personnes victimes de violence en politique. Il faut rappeler que ce pasteur est venu au pastorat à la faveur d’un licenciement dont il fut victime à la fonction publique. En son temps, il était enseignant d’école primaire. C’était un des membres influents du syndicat des enseignants du primaire d’alors.
C’est suite à cette grève qu’il a abandonné la classe pour l’Eglise évangélique. C’était la période révolutionnaire avec ses licenciements abusifs. Il ira au Danemark pour y suivre sa formation de pasteur pendant deux (02) ans. De retour au bercail, une année après, il est porté à la tête de l’Eglise apostolique. C’est à la suite de tout cela qu’il a été porté à la tête de la Fédération des Eglises et Missions évangéliques du Burkina (FEME).
Que s’est-il passé ?
Selon certaines informations que nous avons reçues, le pasteur se serait rendu coupable d’adultère. L’homme de Dieu entretenait une relation extraconjugale. Il semble que c’est un membre de l’église de la Patte-d ’Oie où il est pasteur qui s’est rendu compte de sa double vie conjugale et ne s’est pas fait prier pour dénoncer le pasteur devant le Conseil national de l’église apostolique qui, après enquête s’est rendu compte de la véracité des faits.
C’aurait été dans certaines confessions, le pasteur serait tout simplement affecté dans une autre mission. Mais les règles des Eglises protestantes sont strictes. Un pasteur coupable d’adultère est automatiquement demi de ses fonctions. Le pasteur Freeman Compaoré est victime de cette règle.
De la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques du Burkina (FEME) au Conseil national de l’église apostolique du Burkina les portes sont fermées pour le pasteur. Chaque structure s’est dotée d’une nouvelle équipe sans le pasteur. Dans son Eglise locale de la Patte-d ’Oie, il ne peut plus exercer son ministère. De premier responsable de tous les chrétiens protestants du Burkina, le pasteur est devenu un simple chrétien.
Face à cette situation, certains protestants se demandent pourquoi Dieu a infligé une telle épreuve à son serviteur ? C’est certain, il faut beaucoup d’humilité pour le pasteur pour reconnaître les faits et accepter de les confesser.
Comme le dit la Bible « l’orgueil précède la chute, mais l’humilité précède la gloire ». Un homme de Dieu n’est pas celui qui résiste aux épreuves mais celui qui, après être tombé par la force des épreuves réussit à se relever. Le roi David en est un exemple.
Que celui qui est sans péché jette la pierre au pasteur
Un soir, le roi David se leva de sa couche, et, comme il se promenait sur le toit de la maison royale, il aperçut de là une femme qui se baignait, et qui était très belle de figure. Il fit demander qui était cette femme, et on lui dit : n’est-ce pas la femme d’Urie, un soldat parti au front ? Et David envoya des gens pour la chercher.
Elle vint vers lui, et il coucha avec elle. Cette femme devint enceinte. Le roi David donna l’ordre de placer le mari de la femme au plus fort du combat pour qu’il soit frappé et qu’il meurt. Dieu envoya Nathan vers David. Et Nathan vint à lui et lui dit.Il y avait dans une ville deux hommes : l’un riche et l’autre pauvre. Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre. Le pauvre n’avait rien du tout une petite brebis, qu’il avait achetée, il la nourrissait, et elle grandissait chez lui avec ses enfants, elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe, dormait sur son sein, et il la regardait comme sa fille. Un voyageur arriva chez l’homme riche. Et le riche n’a pas voulu toucher à ses brebis ou à ses bœufs pour préparer un repas au voyageur qui était venu chez lui, il a pris la brebis du pauvre, et l’a apprêtée pour l’homme qui était venu chez lui. La colère de David s’enflamma violemment contre cet homme, et il dit à Nathan : Dieu est vivant ! L’homme qui a fait cela mérite la mort. Et il rendra quatre brebis pour avoir commis cette action et pour avoir été sans pitié, et Nathan dit à David ; tu es cet homme-là ! Nathan lui fit part des sanctions prises par Dieu pour le punir. David pria Dieu, jeûna et passa la nuit couché par terre pour demander pardon à Dieu.
Dieu accepta son repentir et il eu un autre enfant avec la même femme, c’est cet enfant qui lui succédera plus tard sur le trône. Dieu est capable de tout. Les voies de Dieu ne sont pas les mêmes que celles des hommes. Pourvu qu’on accepte l’humilité et se laisse guider par Dieu.
Ne sommes-nous pas tous des pécheurs ? Qui peut jeter la première pierre au pasteur ? Personne.
Quand les scribes et les pharisiens ont amené la femme qu’ils ont surprise en flagrant délit d’adultère ; ils demandèrent à Jésus « Moise, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telle femme toi donc, que dis-tu » ? Jésus leur répondit : « que celui de vous qui est sans péché jette la première pierre contre elle ».
Quant ils entendirent cela accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un. Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme Jésus lui dit ; femme où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a condamné ? Elle répondit non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus, va et ne pèche plus. Alors que celui qui est sans péché jette la pierre sur le Pasteur.
Kibsa KARIM
L’Hebdo
