Actualités :: Paix sociale : Le Burkina de Charybde en Scylla ?

Après la révolte des casques en septembre 2006, les revendications de la soldatesque en décembre dernier, voici une vindicte populaire qui s’est exprimée sous forme d’expédition punitive contre la chaîne de bars dancings les "Kundé".

Certains analystes y voient les prémisses d’un spectre qui hante le Burkina. Le spectre d’une explosion sociale généralisée qui couve et prend prétexte d’épiphénomènes quelconques pour éclater à la périphérie en attendant... le pire.

Il ne faut jurer de rien car il n’y a pas d’instruments de mesure efficaces pour prédire les tempêtes sociales. Même la dialectique marxiste qui se prétendait scientifique s’est cassée la pipe sur une variable aussi aléatoire. La révolution prolétarienne se fait toujours attendre dans les pays capitalistes industrialisés les plus avancés : Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne, France et j’en passe.

Au contraire la révolution bolchevik a vécu en URSS tandis que celle maoïste est en voie de mutation accélérée vers le capitalisme, même contrôlé. C’est dire que la science sociale se gausse souvent de nos certitudes sociologiques et mêmes mathématiques. Elle permet seulement un éventail d’hypothèses, les unes plus plausibles que les autres tout en aiguillonnant l’attention des observateurs sur des exemples comparés d’expériences du passé.

C’est dans ce registre qu’il nous faut river nos regards de veille, histoire de savoir si notre cher Faso ne tombe pas de Charybde en Scylla ou bien, tout compte fait, ces secousses sociales périphériques n’annoncent pas forcément de séismes du genre ivoirien, togolais ou libérien...

En effet, malgré sa mosaïque de nationalités, 60 ethnies, il n’y a pas de problème identitaire au Burkina. Malgré ses bientôt 20 ans de pouvoir, Blaise Compaoré n’est pas un vieillard sénile et despote comme ont pu l’être Eyadema père, le maréchal du Zaïre ou le vétéran Mugabé. L’Etat burkinabè n’est ni en déliquescence, ni en proie à des convulsions la poussant à réprimer toutes velléités contestataires.

Au contraire, que ce soit pendant la révolte du casque, les revendications de la soldatesque et le saccage des "Kundé" on a remarqué le sang froid de l’Etat par le biais des forces de l’ordre qui n’ont commis aucun excès, se contentant "d’encadrer" le défoulement des mécontents. Il faut croire que c’est la bonne attitude car comme des feux de paille, ces foyers se sont éteints assez vite.

Néanmoins la fréquence de ces feux de paille est un indicateur de cette fâcheuse tendance à revendiquer et à se faire justice par la pire des manières, celle à la Far West. On n’est jamais sûr dans un tel caffouilli de tenir les vrais coupables et les dégâts collatéraux engendrés par de tels mouvements d’humeur finissent par ôter à la manifestation et son sens et sa pertinence.

La conséquence immédiate de cet état de fait est qu’on aboutit alors à l’exact opposé des buts qu’on voulait atteindre. On l’a encore vu le week-end dernier avec la vindicte populaire contre la chaîne des bars "Kundé". Il a suffit d’un mensonge d’un suspect qui cherche un alibi pour provoquer des centaines de millions de F CFA de dégâts, mettre au chômage des milliers d’individus et ç’aurait pu être pire.

C’est pourquoi il faut se réjouir que le calme soit totalement revenu, que les vrais promoteurs des bars "Kundé" fassent un effort de communication et surtout que la police et les sapeurs-pompiers aient fait preuve, d’une grande sérénité empreinte de professionnalisme. Il faut également se réjouir et se féliciter de la responsabilité des acteurs politiques notamment les partis d’opposition qui n’ont montré aucune velléité de récupération de cette vindicte monstrueuse. Il n’en a pas toujours été ainsi.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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