Actualités :: Affaire Kundé : Deux têtes retrouvées au barrage de Tanghin
Les parents des victimes au commissariat de police

L’enquête sur l’affaire Kundé suit son cours. La police a retrouvé deux crânes humains dans le lit du barrage de Tanghin à Ouagadougou. Deux personnes ont été mises aux arrêts.

Le commissariat central de la Ouagadougou a connu une effervescence le samedi 17 mars 2007 sur le coup de 8 heures. Des centaines de manifestants, pancartes de fortune en main, sont venus réclamer des têtes humaines supposées être « coupées » par deux détenus. « Rendez-nous les têtes de nos parents », « on veut enterrer nos parents avec leurs têtes »...pouvait-on lire.

En effet, les manifestants réclament les têtes de Bambo Maré et Yallé Bancé. Ces deux individus ont disparu le 11 mars 2007. Leurs corps ont été découverts quelques jours plus tard sans les membres recherchés par leurs parents.

Le vendredi, 16 mars dernier les bars Kundé cité An II, Gounghin, Larlé, Sin-Yiri ont été incendiés suite aux manifestations de rue relatives à cette affaire.
La marche sur le commissariat central le jour suivant est de l’avis d’un parent des victimes, un cri de cœur. « Il faut qu’ils aient pitié de nous et qu’ils nous remettent les têtes de nos parents », martèle-t-il.

Pour contenir la foule, la police a mis en place un dispositif de dissuasion musclé. Barricade, boucliers, gaz lacrymogène... étaient visibles. La Compagnie républicaine de sécurité (CRS) a même été appelée en renfort. Le commissaire central de Ouagadougou, Paul Sondo pour calmer les esprits a rencontré les manifestants. Il leur a demandé de plutôt faire recours à la loi et laisser l’enquête suivre son cours.

« Cela fait deux jours que nous passons notre temps à gérer des manifestations plutôt que de poursuivre l’enquête », a-t-il regretté. Le commissaire Sondo a rappelé que tous les manifestants ne sont pas des parents de la victime. « Il y a deux types de manifestants : « les parents de la victime et des bandits », martèle-t-il. Ce ne sont pas les commerçants des alentours du commissariat qui diront le contraire.

Conscients du danger qu’ils encouraient, les commerçants ont fermé leur magasin à double tour. Les manifestants ont poursuivi leur marche sur l’avenue Bassawaraga. Une fois à la Patte d’Oie vers 11 heures, ils ont fait un sit-in au niveau du rond-point.

Les CRS sont intervenus. Les manifestants ont été dissuadés à coups de gaz lacrymogène. Les mécontents ont par la suite fait mouvement au domicile familial de l’une des victimes où parents et amis attendaient sous une tente dressée pour la circonstance.

De l’avis d’un manifestant, le procureur du Faso devrait arriver dès 14 heures avec les têtes des victimes.
« C’est cette partie du corps que ce beau monde attend. Nous ne devons pas enterrer nos morts sans cette partie », a expliqué un petit frère de la victime.

Finalement c’est aux environs de 17 heures que deux crânes humains à moitié calcinés sont découverts dans le lit du barrage de Tanghin secteur n°23 de Ouagadougou. « Ce sont effectivement les têtes de nos morts et nous prenons les dispositions pour les enterrer dans les jours à venir », a confié un parent des victimes.

Hamadou TOURE


L’accusé inconnu des copropriétaires des bars Kundé

Les cinq copropriétaires des Kundé se sont réfugiés auprès des forces de l’ordre pour des raisons de sécurité. Ils sont catégoriques, ils ne connaissent pas le supposé accusé de trafic d’organes humains. « On ne l’a jamais vu », soutiennent-ils.

De l’avis du directeur général des Kundé, le père du présumé coupable aurait géré le bar Kundé de la cité An II, il y a de cela dix ans environ. « Le bar s’appelait paillote bar. Nous avons racheté le bar à un japonais. C’est dire qu’il y a eu plusieurs gérants avant que nous n’achetions le bar », souligne-t-il. Les copropriétaires n’arrivent donc pas à comprendre l’amalgame entre cette affaire et les Kundé.

Ils regrettent par la même occasion les dégâts causés. « On a investi cinquante (50) millions au bar Kundé de la cité An II. Nous gérons plus de 36 bars avec 1200 employés et 40 millions de masse salariale mensuelle. Les dégâts constituent une grosse perte pour nous », déplorent-t-ils. En tous les cas, les copropriétaires souhaitent que l’enquête suive son cours pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

H.T
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Sauvé par la servante

Un voisin immédiat à la famille Maïga, supposée être à l’origine de pratiques occultes l’a échappé bel. Les manifestants s’en sont d’abord pris à son domicile, croyant qu’il s’agissait de celle de la famille Maïga. Les vitres de sa maison ont été brisées par les manifestants. Son portail a été défoncé. Les manifestants ont même aspergé une partie du domicile avec du pétrole selon lui. Mais heureusement, la providence était cette fois au rendez-vous. Le pire n’interviendra pas.

En effet, le voisin doit son salut à une servante. « Nous n’étions pas là et c’est la bonne dame qui habite non loin d’ici qui a accouru pour faire la part des choses. Heureusement, les manifestants l’ont écoutée », se réjouit-il.

Mais le danger plane encore. « Des personnes mal intentionnées tentent toujours de rentrer chez moi », regrette-t-il. Il a bénéficié de la protection des gendarmes dans la nuit du vendredi.

Très tôt le samedi matin il a sollicité les services de deux vigiles auprès d’une société de la place. « Après la menace des flammes en provenance du domicile de la famille Maïga, nous les voisins immédiats craignons les pillards qui reviennent pour décoiffer la maison incendiée », a soutenu l’un des voisins. Si pour les voisins immédiats l’heure est à la crainte, d’autres n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Les propriétaires des locaux des bars Kundé assistent impuissants à l’œuvre des pillards qui emportent tôles, fenêtres... détruisent leurs murs. Les parents des victimes de leur côté, dénoncent les pillards qui dénaturent leur revendication.

H.T


Affaire Kundé : que la lumière soit faite !

Déjà choqués et sonnés par les images insoutenables de corps sans tête telles que présentées par la presse, les Burkinabé, principalement les Ouagalais n’ont pas résisté à se rendre justice dès qu’un vent de soupçon a placé les prétendus auteurs de ces crimes abominables sur la voie de certains burkinabé. En un temps deux mouvements, les fameux bars dancing « les Kundé » et certains domiciles ont été réduits en cendres. On n’en est arrivé à ne plus accorder foi au sacré saint credo de la présomption d’innocence.

Dans notre pays, toute personne interpellée est aux yeux de l’opinion déjà coupable. Et comme tel elle doit répondre. Si seulement, cette quête de justice populaire était basée sur un socle objectif. Il a suffi d’une information, certainement plus d’une rumeur qu’un fait, pour que Ouagadougou vive des heures sombres. Et que les Kundé s’envolent en un tour de main dans une fumée noire synonyme de destruction totale. Les informations qui émanent des « on-dit » font état de découverte tantôt de trois têtes, tantôt de neuf têtes avec en sus une mallette contenant des couteaux et un pistolet ayant servi à commettre le crime.

Et si par extraordinaire, les enquêtes de police judiciaires prouvent que les mis en cause ne sont que des victimes expiatoires d’un complot monté par des personnes de même corporation ?

La plainte pourrait-elle seulement changer de camp, qu’elle porterait le sceau de plainte contre X. Et dans ce X, symbole de l’inconnu en mathématiques, il faudrait à coup sûr mettre des personnes sincères, révoltées contre le meurtre gratuit et abominable, un meurtre qui dépasse l’entendement humain.

Il faudrait aussi aligner des clients sincères de ces mêmes « Kundé » qui n’ont ni toléré, ni accepté ce sort réservé à des hommes par d’autres hommes au nom de la recherche effrénée de sous. Mais il faut malheureusement ajouter également une grande proportion de personnes qui avaient des comptes personnels à régler avec des promoteurs dont personne ne s’explique la montée fulgurante dans un secteur comme celui des bars et dancing.

Aujourd’hui après le vendredi noir des « Kundé », alors que la fièvre s’estompe, vivement que des langues se délient. Que des responsabilités soient situées afin de permettre aux victimes, aux pauvres victimes tuées, et amputées de dormir en paix et à leurs familles de connaître la vérité. Toute chose qui, quoi que l’on dise, n’empêcherait pas les Burkinabé de se poser des questions sur le pourquoi de tant de barbarie. L’homme ne doit pas être un loup pour l’homme. Pas plus qu’il ne devrait être comme en état d’alerte prompt à détruire les biens d’autrui.

Il y a juste quelques temps, c’est Pouytenga dans le Kourittenga qui révélait aux yeux des Burkinabé, le corps sans vie d’une jeune femme lâchement tuée par des jeunes hommes à peine sortis de la puberté, qui lui avaient arraché le sexe et d’autres organes.

Leur but était clair. A partir des organes génitaux, le foie et le cœur, se faire de l’argent. Avant ces personnes qui pensent trouver l’aisance dans le sang humain, dans les organes humains, il y a eu un certain Saul qui avait fait la Une des médias.

A côté, il y a toutes ces histoires a priori anecdotiques sur la fortune de telle ou telle personne dont l’origine serait liée au wack.
Mais dont les bénéficiaires ne font rien pour prouver que c’est à la sueur de leur front qu’ils doivent leur ascension. Il n’y aurait eu aucune gêne si les matériaux constitutifs pour être riche, voire suffisamment riche n’étaient pas toujours liés à des organes humains d’une part.

Et de l’autre que ces personnes tapies dans l’ombre et qui donnent les prescriptions n’étaient dans leur forte majorité que des individus de bas étage. Sans ressources. En tous les cas, avec ce qui s’est passé ce vendredi, ces découvertes macabres, il y a lieu de prendre des dispositions à la hauteur des crimes de cette espèce.

En attendant de savoir ce qui s’est réellement passé, il y a lieu de s’interroger sur la célérité des populations à se rendre justice, alors que des institutions spécialisées et bien ancrées dans notre culture démocratique sont là. Une attitude qui colle certainement bien à l’image « du couteau qui coupe le camembert le matin, mais qui peut également servir à envoyer ad patres celui qui s’en était servi ».

L’argent n’a pas d’odeur, mais tout homme doté de bon sens et d’un peu d’humanisme doit proscrire cette façon de le chercher.
Tout comme tout citoyen, justiciable avant tout, ne doit pas recourir à la vindicte qui cache souvent mal une vendetta dans une cité où tout se sait. A moins qu’entre ces justiciables-là, et l’institution judiciaire, ne soient établies des relations en rupture de confiance.

Par Jean Philippe TOUGOUMA

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