Actualités :: Affaire Dabré : Cupidité ou erreur de Me Sankara ?
Boukari Dabré

Une affaire de parcelle dont le Permis urbain d’habiter (PUH) a été volé pour être vendu à 4 450 000 FCFA est en train de causer des ennuis à de tierces personnes victimes de l’interprétation biaisée par Me. SANKARA de la grosse d’un jugement qui a eu lieu le 28 juin 1990. Mauvaise foi, cupidité ou simple erreur d’appréciation ? C’est ce que nous avons tenté de comprendre.

8 décembre 2006. Secteur n° 30 de Ouagadougou. Un bulldozer investit la cour de Boukari DABRE et la transforme en ruines. Cette scène filmée et diffusée par la télévision nationale a sans doute affligé des âmes sensibles. Un spectacle désolant qui s’apparente à une séquence de ces fictions "réalistes" dont ont le secret nos cinéastes.

La destruction de cette cour recommandée par Me Bénéwendé SANKARA et qui laisse toute une famille sans abri est liée à l’exécution d’une décision de justice rendue en juin 1990. Qu’est ce que cette famille a fait de si grave pour mériter un tel sort ? Il faut souligner que le même risque plane aussi sur Hamidou DABRE, une autre partie prenante de l’imbroglio. Retraçons le fil de l’affaire qui remonte à 1987.

Les faits

Tout a commencé, courant 1987, avec le décès de Rasmané DABRE qui a laissé entre autres comme biens, une cour qu’il habitait à Dapoya. Un de ses amis Nayo DJEBRE dit Salam qui le fréquentait régulièrement subtilise le Permis urbain (PUH) de la parcelle. Ainsi il arrive à vendre la cour à un certain Ada MAIGA à 4 450 000 FCFA. Alexandre Abriandi DABRE, petit frère du défunt qui n’a eu ni femme ni enfant, établit un certificat d’ hérédité en son nom avec pour témoins, Hamidou DABRE et Boukari DABRE. Après quoi, il dépose une plainte contre Salam DJEBRE. L’acheteur de la parcelle, Ada MAIGA lui fait aussi recours à la justice. Les deux se constituent parties civiles et MAIGA prend Me Bénéwendé SANKARA comme avocat.

L’affaire qualifiée de « vol, faux et usage de faux » à l’encontre de DJEBRE Salam, est passée au rôle du Tribunal correctionnel de Ouagadougou le 28 juin 1990. Maintenu dans les liens de la prévention, Salam DJEBRE a été condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis. Le condamné et Alexandre DABRE, reconnu comme le représentant des ayants droit ont été assignés à rembourser solidairement la somme de 4 450 000 FCFA prix de la cessation du terrain à MAIGA. Avec la nullité de vente, Alexandre DABRE est rentré en possession de la parcelle.
Ainsi, l’avocat s’est mis aux trousses des désormais créanciers à savoir DJEBRE Salam et DABRRE Alexandre.

Le premier condamné a pu s’exécuter mais Alexandre lui, a vendu la parcelle héritée en mai 1993 à Alain Jean S. ANGLADE qui l’a achetée à 2 millions par l’intermédiaire du cabinet de M. Titinga PACERE. Malgré tout, il n’a pu rembourser sa part d’argent jusqu’à son décès en août 2006. Mais curieusement et bien avant son décès, Me SANKARA voulant coûte que coûte recouvrer l’argent de son client a pris l’ombre pour la proie en s’attaquant à Hamidou DABRE et Boukari DABRE, témoins dans l’établissement du certificat d’hérédité d’Alexandre DABRE

Voulant coûte que coûte recouvrer l’argent de son client, Me. SANKARA sème la confusion

On se demande en effet, pourquoi Me. SANKARA poursuit Hamidou et Boukari DABRE qui ne font pas partie des ayants droit de feu Rasmané DABRE alors que dans la grosse du jugement, il est bien mentionné que c’est Alexandre DABRE, le représentant des ayants droit qui doit rembourser solidairement avec DJEBRE Salam les 4 450 000 FCA de MAIGA. Ou Hamidou et Boukari DABRE ont fait un faux témoignage pour le certificat d’hérédité d’Alexandre et on les poursuit devant d’autres juridictions, ou ils ne sont que des boucs émissaires dont veut se servir Me. SANKARA pour se faire payer. Dans le premier cas, s’ils avaient fait un faux témoignage, les autres héritiers, s’ils existaient allaient se signaler et éventuellement porter plainte contre eux.

Ce qui n’a jamais été le cas. Dans le second cas, si Maître SANKARA qui a eu tout le temps nécessaire pour poursuivre Alexandre DABRE n’a pas réussi à le faire ce n’est pas aux témoins cités dans l’établissement d’un certificat d’hérédité qu’il faut s’en prendre. Un autre fait aussi curieux est que Me. SANKARA a préféré poursuivre les pauvres témoins plutôt que son créancier.

On se demande si être témoin pour un certificat d’hérédité fait en bonne et due forme est un acte répréhensible. En attendant que le bon sens l’emporte sur tout, Hamidou DABRE et Boukari DABRE sont victimes de leur témoignage. Me. SANKARA a pour cela saisi leurs logements familiaux et fait des PV d’expulsion qu’il dit fondés sur un jugement d’adjudication.

Pendant que la parcelle initialement litigieuse reste en la possession de l’héritier unique, pourquoi ce sont celles de tiers qui sont indexées. La parcelle de Hamidou DABRE avait été retirée et vendue à une certaine Pulchérie SOMBIE/NABIE qui, se rendant compte de l’ampleur du litige et face au refus de la famille de déguerpir, a dû renoncer. L’avocat de la veuve et de l’orphelin n’a pas hésité à faire raser le domicile de Boukari DABRE par un bulldozer, laissant ainsi toute une famille sans abri dans le mois de décembre, période du froid redoutable. Quel cynisme !

En tout cas, les attitudes de Me. SANKARA se justifient difficilement au plan juridique. Faisons fi des aspects moraux qui ne sont pas comme on le sait, les valeurs les mieux partagées dans la corporation lorsque des espèces sonnantes et trébuchantes sont à glaner. Contentons nous de l’acte de jugement dans lequel il est clairement mentionné que c’est l’unique ayant droit qui doit au client de Me. SANKARA. Est-ce Hamidou et Boukari ?

Ensuite comment vient-on à exécuter contre quelqu’un qui n’est pas concerné par un jugement ? Questions à un avocat.
La famille DABRE s’est attachée les services d’un avocat, Me. BONKOUNGOU, qui a introduit une requête de tierce opposition examinée le mardi 20 février dernier. Le verdict devait tomber hier 27 février mais au moment où nous bouclions la présente édition il n’était pas encore connu.

Vraisemblement Hamidou et Boukari DABRE sont loin d’être fautifs. Ils subissent une réelle injustice. Et dire que c’est de la part d’un avocat qui se dit de surcroît coulé dans le moule de vertus, d’honneur et de dignité de la Révolution. On pensait qu’être avocat et faire la politique cultivaient en soi beaucoup plus le sens du droit et de la morale. Mais une chose est l’image, comme on dit, une autre la réalité intérieure... Affaire à suivre.

Par Drissa TRAORE

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