Actualités :: L’hydre des médicaments de la rue

Les médicaments de la rue sont des produits frauduleusement introduits sur le marché burkinabè et qui présentent des dangers pour les populations. Le caractère nocif avéré de ces médicaments a été révélé
par des contrôles de qualité. L’impact économique du phénomène est également notable.

Le marché illicite du médicament est une activité développée (en violation des dispositions législatives en matière de santé publique) par un réseau de contrebandiers grossistes qui utilisent des enfants pour la commercialisation au détail de leurs produits auprès des populations. La porosité des frontières, l’insuffisance de la sensibilisation, de la répression et de la formation des acteurs chargés du contrôle constituent des facteurs favorisant la prolifération du phénomène.

Le phénomène des médicaments de la rue a pris de l’ampleur à tel point que les médicaments de la rue se vendent au su et au vu de tous. Les enfants chargés de la vente ne disposant d’aucune notion de thérapie mais uniquement guidés par la recherche du gain financier, harcèlent et proposent leurs produits tels le « dafroba », le « pug-gnêeg tônd-balé », le « 14 », le « bleu-bleu », etc. Une enquête réalisée au Burkina Faso en 1999 a répertorié 125 produits différents sur le marché illicite.

Ce répertoire est enrichi par les stupéfiants, les psychotropes et autres médicaments de certaines pathologies chroniques. L’ignorance, l’analphabétisme et la pauvreté des populations sont utilisés dans ce marché illicite des médicaments de la rue sont multiformes, tant sur le plan sanitaire, social et économique.

Sur le plan de la santé publique, les conséquences sont extrêmement graves : émergence de résistances aux antibiotiques, inefficacité des antipaludéens telles que la chloroquine dans le traitement du paludisme, intoxications aiguës de toutes natures, atteintes hépatiques, rénales et cardiaques. Sur le plan social, la consommation des amphétamines et autres drogues rencontrés sur le marché par les jeunes, a pour conséquence la recrudescence de la délinquance et l’augmentation du grand banditisme et de la criminalité.

Sur le plan de la réglementation pharmaceutique, l’apparition et le développement du marché illicite porte atteinte au monopole du pharmacien tel que défini à l’article 220 du code de la santé publique ( n’est pas pharmacien qui veut). Ainsi, l’intervention des non professionnels dans le circuit de distribution et de dispensation des médicaments engendre des accidents iatrogènes, pharmacologiques et favorise le développement des chimiorésistances.

Enfin sur le plan économique, le phénomène met en péril les structures licites, notamment les officines privées et les grossistes répartiteurs, qui s’acquittent de leur devoir en matière de fiscalité et génèrent des emplois. Au Burkina Faso, le marché illicite des médicaments de la rue est estimé à 10 % des importations, qui correspond à une perte de 2,1 milliards de FCFA pour l’Etat ( estimation de 2005 disponible chez l’Ordre des pharmaciens).

Ismaël BICABA

Sidwaya

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