Actualités :: Mort de Flavien Nébié : Les élèves de Ouagadougou ont commémoré le 6e (...)

Le 6e anniversaire de l’assassinat de Flavien Nébié, alors élève en classe de CM2 à Boussé, a été une opportunité de débrayage dans les principaux établissements secondaires de la ville de Ouagadougou. Etat des lieux de la grève entre 10 h et 12 h, le 6 décembre 2006.

Les élèves des lycées et collèges de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso étaient en grève, le 6 décembre 2006. Ils ont décidé de marquer un arrêt pour réclamer justice pour Flavien Nébié, assassiné le 6 décembre 2000 lors d’un mouvement de grève à Boussé. La grève, initiée par l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou (AESO)appelait les élèves " à observer une grève de 24h, ce jour 6 décembre 2006 dans tous les établissements publics et privés de la ville de Ouagadougou pour exiger la vérité et la justice sur l’assassinat de leur camarade Flavien Nébié" .

Les manifestations se sont déroulées sans violences ni dégâts matériels. Cela a été confirmé pour le proviseur du lycée Marien N’Gouabi, M. Mathias Konkobo et le surveillant général du lycée Bogodogo, M. Michel Rouamba. Selon M. Konkobo, les élèves de son établissement ont débraillé vers 9 heures suite à l’arrivée massive accompagnée de coups de sifflets "d’éléments extérieurs" .

Il affirme que les élèves sont alors sortis calmement même si "certains ne savaient pas où aller". Effectivement, de nombreux groupuscules d’élèves étaient visibles à notre passage. Si certains semblaient désoeuvrés d’autres par contre des classes de la Terminale et de la Troisième s’adonnaient à des exercices sur les tableaux muraux de leurs bâtiments. Ceux de la Terminale espéraient reprendre les cours l’après-midi.

Le mot d’ordre de boycott des cours, ce 6 décembre 2006, ne semble pas être partagé par de très nombreux élèves du lycée Bogodogo. Une classe de Terminale faisait cours à notre passage vers 11 h 30, le parking de cet établissement étant assez garni d’engins à deux roues. Le surveillant général, Michel Rouamba explique cette réticence de ses élèves par le fait que c’est un établissement qui ne reçoit que des élèves du second cycle.

Le lycée Nelson Mandela était quasiment désert vers 11 heures malgré ses 2 500 à 3 000 élèves. Quelques professeurs de cet établissement soutiennent la thèse d’élèves venus d’ailleurs faire sortir les leurs. Au lycée Phillipe Zinda Kaboré, le proviseur et son censeur étaient en séance de travail avec des professeurs dans le cadre des conseils d’enseignement. Seuls quelques élèves étaient visibles sous les arbres dans la cour.

Pour Hyacinthe Kaboré, élève de la classe de 3e, nouvellement arrivé du lycée Zinda et présent au Burkina depuis 2 ans, la grève du jour serait dû "à un enfant qui est mort pendant une grève il y a quelques années". Le caractère pacifique des manifestations de ce jour serait dû au fait que le pouvoir ne les a pas réprimées, estime Abdoulaye du lycée Zinda. Selon Zinsoné Daniel de la 1ère C, du lycée Marien N’Gouabi, pour qu’il n’y ait plus de grève chaque 6 décembre, 3on veut qu’il y ait la justice et que tous les dossiers soient jugés conformément à la loi".

Alassane NEYA
Alban KINI


Une commémoration pacifique

Les élèves du secondaire de Ouagadougou, ont commémoré, ce mercredi 06 décembre 2006, le 6e anniversaire de l’assassinat de Flavien Nébié. Une commémoration qui s’est déroulée sans heurts. Dans les quelques établissements que nous avons visités, les points de vue des élèves, professeurs et surveillants font ressortir cet esprit pacifique qui a émaillé la grève commémorative.

M. Abdoulaye Ouattara, professeur au lycée Philippe Zinda Kaboré

En ce qui concerne cette manifestion, elle concerne d’abord les élèves puisque nous constatons qu’ils ne sont pas là. Cela n’empêche qu’il y a une solidarité de lutte que nous manifestons.

Nous estimons que la lutte de ces élèves est juste. Ils luttent pour une cause noble. Si cette manifestation se passe dans le calme, sans casses, sans aucune déviation néfaste, je ne vois pas pourquoi nous nous y opposerions. Nous sommes dans un Etat démocratique où le droit de grève est garanti. La preuve est que la police n’est pas sortie pour réprimer les élèves.

Le pouvoir n’a pas réagi parce qu’il juge la cause de la grève, normale. Les élèves disent lutter pour la mort de l’un des leurs il y a six (6) ans.

Seulement, nous souhaitons que la grève finisse ce soir et que les cours reprennent demain.

Cyprien Tougouma, enseignant de mathématiques, physique-chimie au lycée Zinda Kaboré depuis 2000

Chaque année, à la même période, les élèves déblayent pour commémorer la mort du jeune Flavien Neébié, le 06 décembre 2000.

Nous avons été informés par les élèves qu’ils n’allaient pas venir en classe ce matin.

Nous sommes arrivés vers 8 h 30 mm et avons constaté que les élèves sont dehors. D’ailleurs, il devait se tenir aujourd’hui, le conseil des enseignants.

Ce qu’on a apprécié particulièrement est le fait que tout se soit passé de façon pacifique. Aucun désagrément n’a été constaté à l’intérieur de l’établissement, ni à l’extérieur.

M. Michel Rouamba, surveillant général au lycée Bogodogo

Ici, nous avons le second cycle uniquement. Ce qui fait que la grève n’est pas totalement suivie.

C’est vrai que certains élèves ont suivi le mouvement mais d’autres sont restés en classe.

Les élèves des Terminales (Tles) surtout, reviennent pour ne serait-ce que faire des exercices sur les tableaux aux devantures des classes ou dans la cour. C’est la preuve que les élèves ne sont pas allés à la maison. Le parking est toujours plein d’engins malgré la menace que les élèves ont reçu de voir leurs motos brûlées s’ils refusaient d’obtempérer.

Les cours sont certes perturbés à cause de cette grève dont les principaux instigateurs sont venus de l’extérieur, c’est-à-dire d’autres établissements, en témoigne la tenue kaki qui faisaient sortir les élèves. Cette tenue (kaki) n’est pas la nôtre.

Eric Bicaba, élève en classe de Seconde C au lycée Bogodogo

Nous étions en plein cours de P.C (physique-chimie) lorsque nous avons entendu des coups de sifflets. En tant que délégué des élèves, j’ai proposé aux camarades de rester sur place, le temps de finir le cours, mais il y a certains qui se sont levés et ont suivi le mouvement des "assaillants". Nous avons tous été par la suite contraints de sortir dans la mesure où ces élèves dont la provenance est externe, avaient commencé à proférer des menaces.

Sinon, nous savions qu’il devrait y avoir une grève aujourd’hui, mais nous avons privilégié en ce qui nous concerne, les cours. Nous devions avoir un devoir ce matin, mais à cause de la grève, le devoir a été reporté pour demain.

Nous comptons reprendre les cours si possible ce soir.

A.N.
A.K

Sidwaya

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