Actualités :: Lutte contre la prostitution :Y a plus "travailler" à Toeyibin

Le samedi 19 août 2006, les prostituées du quartier Toeyibin, au sud-est de l’aéroport international de Ouagadougou, n’ont pas pu exercer leur activité quotidienne : par la faute de la mairie, qui n’a pas trouvé jour plus favorable que ce samedi pour venir raser leurs bicoques, sevrant ainsi les clients potentiels du plaisir moins cher.

Au secteur n° 15, côté sud-ouest, plus précisément à quelque 100 mètres du boulevard circulaire qui mène vers la gare routière, s’étend une aire réservée jouxtant le mur de l’aéroport international de Ouagadougou. Il était environ 13 heures. Sur les lieux, un bulldozer s’acharnait sur de fragiles constructions. Escorté par des policiers municipaux commandés par l’officier Ousmane Traoré, le chef de la "Voie publique", le mastodonte, faisait soulever une poussière à chaque coup de pelle.

Les regards et les acclamations des spectateurs, notamment des riverains et des passants semblaient déchaîner davantage l’engin qui, sous la conduite de son chauffeur, terrassait les bicoques ; on voyait, après son passage, des matelas sur une masse de banco servant de lit, des tabourets, de petits cartons contenant de condoms, de petits seaux d’eau, des morceaux de bougies, des étuis de capotes par-ci par-là,...bref, tout ce qui constitue l’équipement standard pour le boulot, le plus vieux métier du monde.

"Nous serons enfin tranquilles avec nos maris", s’exclama une dame habitant le quartier. Car, selon elle, il suffisait d’une petite prise de bec avec son époux pour que ce dernier déserte le foyer pour aller se consoler, pardon, se soulager, chez ces putes. Et un homme d’un âge avancé de renchérir après un ouf : "La mairie nous a sauvés. Elle est venue nous épargner des agressions de toutes sortes. Je réside à Léo. Mais chaque fois que je viens pour rendre visite à ma famille, les prostituées m’interpellent devant mes enfants et petits-enfants ; c’est honteux quand même". "Au-delà de tout cela, ajoute celui-ci, cette pratique impudique expose les jeunes, filles comme garçons, à la dépravation".

En tout cas, une opération de la mairie n’a jamais eu autant de soutien que celle-là. Toutefois, comme dans la plupart de ce genre d’interventions, il est difficile d’éviter de faire des mécontents. D’abord, les différents acteurs de cette débauche, notamment les propriétaires illégaux des maisonnettes, ensuite les prostituées et enfin les clients potentiels, que personne ne plaint. Les premiers parce qu’ils recevraient comme loyer 2 000 F CFA par jour, soit 60 000 F CFA par mois avec ces bicoques d’environ 2 mètres carrés. Les secondes parce qu’elles n’auront plus de locaux pour exercer leur métier, et enfin les derniers parce qu’ils seront privés du plaisir moins cher.

Ensuite, il y a ces habitants honnêtes de cette zone dont les maisons ont été détruites dans l’opération, par mégarde ou en raison de fausses indications. Après tout, tous ceux qui vivent dans cet espace sont en situation irrégulière et sont de ce fait appelés à être déguerpis un jour ou l’autre. La question que l’on se pose est de savoir pourquoi les autorités municipales tardent à trouver à ces citoyens des parcelles, alors qu’ils ont été pour la plupart recensés depuis 1984.

En attendant, les résidents et les riverains ne tarissaient pas d’éloges à l’endroit des autorités municipales pour les avoir épargnés des déviances sexuelles et des attaques à main armée auxquelles leurs enfants sont exposés.

A en croire le 1er adjoint au maire de la commune, Jean Christophe Ilboudo, qui était entouré du directeur adjoint de la police municipale, Frank Guigma, du chef de la Voie publique, Ousmane Traoré, cette opération entrant dans le cadre de la police des moeurs, se poursuivra. La prochaine cible sera les maisons d’habitation dont l’usage a été dévié pour ce genre d’activités.

Observateur Paalga, Hamidou Ouédraogo

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