Actualités :: Burkina/Maladie sexuellement transmissible : Les jeunes se protègent-ils (...)

On entend souvent dans les causeries des jeunes dirent « on ne peut pas manger la banane avec la peau ». Pour dire que le port du préservatif lors des rapports sexuels n’est pas agréable. Or les maladies sexuellement transmissibles sont toujours d’actualité.

Étudiant, en année de master, Ibrahim Keita pense que tout jeune doit utiliser le préservatif pour se protéger des maladies sexuellement transmissibles. Pour lui, même avec un(e) partenaire en qui on a confiance, il faut toujours utiliser les préservatifs. « De nos jours, plusieurs jeunes ont plus peur de la grossesse que des maladies. Moi, je dis que même si on a confiance en notre partenaire, cela n’exclut pas d’être prudent. Il faut vraiment que les jeunes comprennent qu’il existe toujours des maladies sexuellement transmissibles. Le SIDA est toujours là, que chacun fasse attention », a indiqué le jeune homme.

Ibrahim Keita

Tout comme Keita, Carole Ouattara âgée de 25 ans, estime qu’il n’est pas question d’avoir les rapports sexuels avec son partenaire sans le préservatif. « Un homme reste un homme. Il va toujours aller voir ailleurs. Mon principe est simple. Sans le préservatif, je refuse catégoriquement actuellement. Parce que j’ai vécu une mauvaise expérience. J’ai eu des infections dans le passé à cause de l’infidélité de quelqu’un. J’ai bien dépensé pour me soigner. Depuis lors, je suis catégorique », a argumenté Carole.

Selon elle, beaucoup de jeunes hommes n’aiment pas utiliser les préservatifs mais c’est aux filles d’être catégorique. « Il faut systématiquement refuser quand le gars refuse d’utiliser les préservatifs. Parce que dans plusieurs des cas quand vous êtes malade, il s’en fout. Vous êtes seule à acheter les médicaments donc vaut mieux prendre ses précautions », a conseillé l’étudiante.

Pour elle, il est plus facile que l’homme porte le préservatif par rapport à la femme. « Ici, on ne montre pas vraiment comment le préservatif féminin est porté. Les gens préfèrent maximiser sur le préservatif masculin. Je crois que la communication sur le préservatif féminin n’a pas porté de fruits. La preuve, beaucoup de jeunes ne savent même pas comment porter le préservatif féminin. Je pense que les acteurs de ce domaine doivent mener davantage les actions de sensibilisation à cet effet », pense, notre interlocutrice.

Allergique au préservatif

Contrairement à Keita et Carole, Raïssa, nom d’emprunt, âgée de trente ans, ne supporte pas le préservatif. À l’en croire, le préservatif diminue son plaisir. « Je ne supporte pas du tout le préservatif. Lors des rapports sexuels, lorsque mon partenaire utilise le préservatif, je sèche vite et je me blesse. Alors que lorsque c’est sans le préservatif, je n’ai aucun souci », a confié la jeune dame.

Pour éviter les maladies, d’après elle, chaque année elle fait son bilan de santé. Aussi, elle fait faire le test de dépistage du VIH et de l’hépatite à son partenaire. « Chaque année, j’exige à mon conjoint de faire son bilan de santé. Il me présente pour lui. Je lui présente pour moi. Au moins pour me rassurer » a-t-elle signalé.

Ali, nom d’emprunt, 22 ans, menuisier de profession, dit être allergique au préservatif. Selon lui, lorsqu’il utilise le préservatif il a des démangeaisons. Aussi, « Je ne ressens aucun plaisir. C’est comme si je n’avais rien fait », a-t-il fait savoir.

Il dit compter sur Dieu pour le protéger. « Je suis fidèle à ma chérie. Je ne peux pas dire à 100% qu’elle est fidèle mais j’ai confiance en elle. C’est Dieu qui nous protège parce c’est difficile de dire qu’on est à l’abri des maladies », a laissé entendre notre interlocuteur.

Pharmacien assistant à la pharmacie Ouédraogo Rémi, Dr Emmanuel Lompo, a fait savoir que chez eux, les préservatifs se vendent bien. Sauf que le préservatif féminin est peu vendu. « Nous n’avons pas de statistique claire qui montre que les préservatifs sont achetés plus par les jeunes ou les personnes d’un certain âge. Mais nous constatons que ce sont les personnes d’un certain âge qui achètent le plus les préservatifs », a relevé Dr Lompo.

Dr Emmanuel Lompo, Pharmacien assistant à la pharmacie Ouédraogo Rémi

Il a invité les jeunes à utiliser les préservatifs. Car dit-il, les maladies sexuellement transmissibles sont toujours présentes au Burkina Faso.

Selon une enquête réalisée en 2019 par l’Organisation ouest-africaine de la santé, la quasi-totalité (95,2%) des jeunes au Burkina Faso avaient déjà entendu parler du VIH/SIDA et cela quelle que soit la tranche d’âge, le genre, le lieu de résidence, et le niveau d’éducation. Cependant, il est noté une persistance des idées fausses avec plus de trois quart (77%) des jeunes qui pensent qu’une personne en apparente bonne santé ne peut être infectée du VIH.

Selon toujours l’étude, la plupart (80,1%) des jeunes savent que l’utilisation du préservatif lors de chaque rapport sexuel permet de réduire le risque de la transmission du VIH. Cependant, plus de deux tiers (72,0%) des jeunes femmes n’ont pas utilisés de préservatif à chaque fois considérant les rapports sexuels lors des trois derniers mois avec le partenaire régulier. Ce taux est plus bas chez les jeunes garçons (48%). En outre, moins d’un quart, 23,6% ont fait un test de dépistage VIH au cours des 12 derniers mois.

L’enquête démographique et de la santé réalisée en 2021 par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a montré que dans l’ensemble, au cours des 12 mois précédant l’enquête, 2% des jeunes femmes de 15-24 ans ont eu deux partenaires ou plus, 9% ont eu des rapports sexuels avec un partenaire non régulier. Parmi les femmes de 15- 24 ans ayant eu au cours des 12 derniers mois, deux partenaires ou plus, 9% ont déclaré avoir utilisé un condom lors de leurs derniers rapports sexuels. Le pourcentage d’utilisation du condom est de 52% parmi celles ayant eu des rapports sexuels avec un partenaire non régulier. Parmi les hommes de 15-24 ans, ces pourcentages sont respectivement de 19%, 27%, 3% et 81%.

Selon l’étude, chez les hommes, l’utilisation du condom lors des rapports sexuels avec un partenaire non régulier est plus fréquente en milieu urbain (85%), parmi ceux ayant le niveau d’instruction secondaire ou plus (86%) et parmi ceux des ménages du quatrième quintile et du quintile le plus élevé (84 % dans les deux cas) que parmi les autres.

Un agent du Programme de marketing social et de communication pour la santé (PROMACO) spécialisé dans la distribution et la vente de préservatifs de la marque desirex, a confié qu’à leur niveau les tendances d’utilisation de préservatifs sont à la baisse.

Rama Diallo
Lefaso.net

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