L’ONG WaterAid, en collaboration avec l’Agence de l’eau du Nakambé (AEN), a organisé le vendredi 29 mars 2024, un atelier de clôture et de capitalisation du projet dénommé « sécurisation des ressources en eau du barrage de Bogré dans le contexte du changement climatique ». Cet atelier qui s’est déroulé à Zorgho, chef-lieu de la province du Ganzourgou, a été présidé par le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Zorgho, Valentin Badolo, en présence d’Éric Mamboué, directeur pays de WaterAid Burkina Faso.
Le Burkina Faso fait face depuis plus de huit ans à une crise sécuritaire sans précédent qui a relégué au second plan certaines questions de développement socioéconomique telles que l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement. En outre, le changement climatique est un facteur aggravant de la situation du pays avec des températures de plus en plus élevées, une mauvaise répartition de la pluie qui impacte sur la disponibilité de l’eau. L’engagement national en faveur de la mise en œuvre de l’approche « Gestion intégrée des ressources en eau » a permis de mettre en place un cadre favorable à la gestion durable des ressources en eau.
Depuis quelques années, WaterAid s’est engagée à élargir son domaine d’action en intégrant la dimension gestion de la ressource en eau et le changement climatique à travers l’approche sécurisation des ressources en eau. Dans cette lancée, la nouvelle stratégie mondiale de WaterAid met davantage l’accent sur le renforcement des systèmes afin d’assurer la sécurité de l’eau et d’améliorer la résilience et l’adaptation au climat.
- Éric Mamboué, directeur pays de WaterAid Burkina Faso
Dans le but de contribuer à freiner les effets du changement climatique et de sécuriser la ressource en eau, l’ONG WaterAid Burkina Faso, avec l’appui financier de l’ASDI et en collaboration avec l’Agence de l’eau du Nakambé (AEN), a conduit un projet dénommé « Sécurisation des ressources en eau du barrage de Bogré dans le contexte du changement climatique ». Débuté en avril 2023, ce projet d’une année exécuté dans le village de Bogré, province du Ganzourgou, s’achève le 31 mars 2024.
L’objectif principal de ce présent atelier est de capitaliser les acquis et les expériences du projet en vue de renforcer la durabilité de ses actions et d’alimenter les futurs projets de WaterAid et ses partenaires. Il s’agit spécifiquement de partager les succès obtenus, recueillir des contributions et suggestions des participants pour la pérennisation des actions de protection de la ressource en eau.
Selon Éric Mamboué, directeur pays de WaterAid Burkina Faso, sur le terrain, le projet a consisté à organiser les communautés pour des actions de sécurisation afin de maintenir le niveau de l’eau et favoriser la durée de vie des infrastructures autour du barrage. « C’est un projet qui entre dans le cadre de la gestion intégrée des ressources en eau et la sécurisation de l’eau au niveau du barrage de Bogré qui fait partie de la juridiction de l’Agence de l’eau du Nakambé et qui a donc été choisi. WaterAid, dans le cadre de son partenariat avec l’AEN, a décidé d’exécuter ce projet dans cette localité. Sur le terrain, il s’agissait d’organiser les communautés pour des actions de sécurisation, notamment la protection des berges, tout ce qui peut permettre de pérenniser l’eau autour du barrage. Ce sont des actions comme la construction de sites anti-érosifs, la plantation d’arbres, tout ce qui peut contribuer à maintenir le niveau de l’eau et favoriser la durée des infrastructures autour du barrage », explique-t-il.
- Valentin Badolo, Président de la délégation spéciale de la commune de Zorgho
Il s’est réjoui de l’exécution du projet et de la mobilisation des populations bénéficiaires. « C’est un projet qui est court mais qui est très effectif. Je suis particulièrement satisfait de la mobilisation des populations locales. Ce qui veut dire qu’elles ont vu l’importance de protéger leurs ressources, de créer des conditions pour la pérennisation des ressources autour du barrage, qui est aussi important pour l’avenir des futures générations du village. Je nourris l’espoir que cette dynamique qui a été lancée va se poursuivre, non seulement du point de vue du comportement des communautés, des jeunes, pour savoir que protéger l’eau est important. Sans l’eau, il n’y a pas de vie. Ne pas la protéger, c’est créer des difficultés comme aller à des distances lointaines pour avoir l’eau, aller à des distances beaucoup plus profondes pour les forages. Ce qui revient plus cher et inaccessible », confie Éric Mamboué.
Le directeur pays de WaterAid espère que les acquis de ce projet « séduiront » d’autres partenaires et permettront de l’étendre à d’autres communautés. « Aux populations, je crois en eux en tant qu’acteurs de leur propre développement. Le projet a donné un coup de pouce, des indications, a formé les paysans, leur a donné les pistes pour protéger leur eau. Donc je souhaite qu’ils maintiennent cette dynamique pour pouvoir continuer à améliorer leurs conditions de vie. Pour nous WaterAid, c’est un bon exemple, c’est comme un projet pilote. Une communauté qui s’est montrée bien organisée. Les enseignements que nous avons tirés, nous pouvons les capitaliser et voir dans quelle mesure on peut vendre cette bonne pratique à d’autres bailleurs de fonds qui pourront nous donner l’occasion d’étendre ça à d’autres communautés qui attendent aussi », a-t-il précisé.
- Les participants à cet atelier de clôture ont formulé des recommandations et doléances afin de pérenniser les acquis du projet
De son côté, Valentin Badolo, PDS de la commune de Zorgho, s’est réjoui de la mise en œuvre d’un tel projet dans sa circonscription administrative. Il a notamment salué le bien-fondé de ce projet. « Ce projet est à saluer à sa juste valeur. Le changement climatique est d’actualité. Et qui parle de changement climatique, parle de raréfaction des ressources en eau. Donc, je salue l’arrivée de ce projet qui va organiser les populations à travailler ensemble pour sécuriser les ressources en eau notamment au niveau du barrage de Bogré. C’est une initiative qu’il faut encore saluer. Cette initiative sera bénéfique non seulement pour les populations de Bogré mais aussi pour les populations environnantes. Comme vous le savez, les abords des barrages ont toujours été le lieu de production agricole notamment la maraîcherculture, les cultures de contresaison. Cela va augmenter les revenus de ces populations, leur permettre d’être résilients et de ne pas toujours tendre la main. Ce barrage leur permettra d’avoir des sources de revenus grâce à ces productions agricoles », a-t-il indiqué.
Valentin Badolo a invité les populations à s’approprier le projet en s’occupant notamment de l’entretien des infrastructures, à multiplier les bonnes pratiques telles que l’utilisation efficiente de l’eau, la lutte contre l’ensablement, etc.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
