En tête depuis le premier tour de la présidentielle au Sénégal avec plus de 51% de voix, Bassirou Diomaye Faye est pressenti pour diriger le pays pour les cinq années à venir. Même si le Conseil constitutionnel ne l’a pas encore déclaré vainqueur, tous les vents semblent lui être favorables.
Amadou Ba, lui aussi candidat à la présidentielle, a reconnu sa defaite. "Au regard des tendances des résultats de l’élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle, je félicite le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour. Je prie le tout Puissant lui accorder l’énergie et la force nécessaires pour assumer cette haute fonction à la tête de notre pays. Je lui souhaite beaucoup de réussite et de succès pour le bien-être du peuple sénégalais" a-t-il souhaité.
Macky Sall, le président sortant, a lui aussi félicité Bassirou Faye, qu’il estime déjà vainqueur des élections en ces termes : "je salue le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 et félicite le vainqueur Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant. C’est la victoire de la démocratie sénégalaise."
S’exprimant au micro de nos confrères de LeMonde, Gilles Olakounlé Yabi, fondateur et directeur du laboratoire d’idées citoyen WATHI, installé à Dakar, estime que cette victoire n’est pas vraiment une surprise. De ces dires, la désignation de ce nouveau commandant est l’expression d’un ras-le-bol dont le seul responsable est Macky Sall.
"Bassirou Diomaye Faye faisait partie des deux favoris. Sa victoire est l’expression d’un profond sentiment d’exaspération vis-à-vis de la gouvernance du président sortant Macky Sall. Le Sénégal connaît de fortes tensions depuis trois ans. Il y a eu de nombreuses poursuites judiciaires et, à certains moments, près d’un millier de personnes ont été emprisonnées. Les manœuvres politiciennes des dernières semaines, particulièrement la perspective d’un report du scrutin en décembre alors qu’il devait se tenir initialement le 25 février, ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase" a-t-il rappelé.
La décision du Conseil constitutionnel est attendue dans les prochaines heures. Elles viendront confirmer si oui ou non, le dauphin de Ousmane Sonko est bel et bien celui qui dirigera le pays.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
