Actualités :: Burkina / Crise sécuritaire : En 2023, le Bureau des nations unies aux (...)

Dans le cadre d’une visite de courtoisie au chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, le haut-commissaire des nations unies aux droits de l’homme a animé une conférence de presse. Ce face-à-face avec les hommes de médias s’est tenu en début de soirée du jeudi 21 mars 2024, à Ouagadougou.

Le haut-commissaire aux droits de l’homme des nations unies suit de près la situation nationale au Burkina Faso. À cet effet, il a rendu visite au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le jeudi 21 mars 2024, à Ouagadougou. Après leur entrevue, il a animé une conférence de presse en début de soirée au cours de laquelle il est revenu sur l’objectif de sa visite et les points qui ont animé les échanges avec le chef de l’Etat. Devant les hommes de médias, Volker Türk dit être venu « au pays des hommes intègres » pour exprimer sa solidarité avec le peuple burkinabè en ces temps difficiles mais aussi pour s’engager au plus haut niveau sur la situation des droits humains.

Selon le haut-commissaire des nations-unies, la situation des Burkinabè est déchirante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2,3 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, plus de 2 millions de personnes déplacées internes ainsi que 800 000 enfants non scolarisés. « Au total, 6,3 millions de personnes, sur une population de 20 millions, sont dans des besoins d’assistance humanitaire. Pourtant, cette question a disparu de l’agenda international et les ressources mises à disposition sont totalement insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins des populations », a-t-il indiqué.

La situation sécuritaire quant à elle, est plus qu’alarmante, poursuit Volker Türk. En effet, une grande partie du pays est terrorisée par des groupes armés. En 2023, le Bureau des Nations unies aux droits de l’homme a documenté 1 335 violations et abus des droits humains et de droits humanitaires avec au moins 3 800 victimes civiles. M. Volker Türk attribue la grande majorité de ces violations commises contre les civils aux groupes armés. Pour lui, la protection des civils est primordiale. D’où ce cri de cœur : « Une telle violence gratuite doit cesser et les auteurs doivent répondre de leurs actes ».

La situation sécuritaire au Burkina Faso préoccupe le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Conscient des défis auxquels sont confrontées les forces armées, le haut-commissaire des nations unies s’est réjoui des déclarations selon lesquelles des mesures sont prises pour veiller à ce que leurs comportements soient pleinement conformes au droit international humanitaire et aux droits de l’homme. « Je suis reconnaissant de cette assurance qui arrive en même temps que le rapport faisant état de violations graves commises par les forces de sécurité et les VDP qui doivent faire l’objet d’enquête approfondie et de mesures correctives. Cela est essentiel pour instaurer un climat de droit et d’ordre pour bâtir la confiance entre les citoyens et les autorités et pour éviter l’impunité », a-t-il déclaré.

Cependant, il a fait des propositions à l’Etat burkinabè. Ainsi, dans le contexte de la transition au Burkina Faso, il estime qu’il est essentiel de garantir la participation significative et inclusive y compris des femmes, des jeunes et de toutes les communautés, même les plus marginalisés. Il suggère également la création d’un environnement favorable aux acteurs de la société civile.

Et pour terminer, M Volker Türk recommande au gouvernement d’écouter les points de vue divergents afin que chacun puisse exercer ses droits humains sans crainte de représailles. En retour, il a affirmé la disponibilité de son Bureau pays à accompagner le peuple burkinabè dans les prochaines étapes de la transition, tout en appelant la communauté internationale « à ne pas perdre de vue la grave situation à laquelle est confrontée la population burkinabè ».

Par la suite, les journalistes ont soulevé des préoccupations auxquelles le haut-commissaire a apporté des éléments de réponses. Quels seront les fondements du nouveau contrat social abordé avec le président de la transition ?

« Le contrat social, c’est tout d’abord bâtir la confiance entre les communautés. Si on regarde les droits humains d’aujourd’hui, c’est tout d’abord l’interaction entre nous-mêmes. Quand il y a une incitation à la violence ou à la haine, ça ne nous aide pas. Ça affecte la cohésion sociale. L’autre chose, c’est bâtir la confiance entre les institutions étatiques et la population. (...) C’est aussi notre relation avec le climat, la planète et l’environnement. Cette vision va au-delà de la crise sécuritaire », a-t-il répondu.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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