Après deux années de mise en œuvre (mars 2022-mars 2024), la deuxième phase du projet "Accélérer l’institutionnalisation de l’acétate médroxy progestérone en sous-cutané (DMPA-SC) arrive à son terme. Dans le but de capitaliser les acquis engrangés, un atelier de clôture dudit projet se tient ce 21 mars 2024 à Ouagadougou. La mise en œuvre du projet DMPA-SC a permis de renforcer les capacités des prestataires et de plaider pour une plus grande implication du secteur privé en ce qui concerne l’offre de la planification familiale. On note également de la part des utilisatrices de services de planification familiale, une grande adhésion au DMPA-SC, surtout pour l’intérêt qu’offre l’auto-injection.
Le projet DMPA-SC (Sayana Press), couvre huit pays du partenariat de Ouagadougou et vise à accompagner les différents pays pour une mise en œuvre accélérée et autonome du plan d’intensification du DMPA-SC. Au Burkina Faso, le projet a été mis en œuvre par le ministère de la Santé à travers la direction de la santé de la famille, en collaboration avec JHPIEGO. Ce sont les régions du Centre (district sanitaire de Signoghin), du Centre-ouest (district sanitaire de Koudougou) et du Centre-est (district sanitaire de Tenkodogo), qui ont été couvertes par les activités.
- Dr Ahmed Sidwaya Ouédraogo, représentant du directeur général de la santé
Pour cette deuxième phase, un accent particulier a été mis sur deux aspects. Il s’agit de l’institutionnalisation du DMPA-SC dans le système de santé et de l’engagement accru du secteur privé de la santé dans l’offre de la planification familiale. "En ce qui concerne l’institutionnalisation du DMPA-SC, il me plaît d’affirmer que nous avons atteint des progrès significatifs. Cette démarche est cruciale pour garantir la durabilité des services de planification familiale dans notre pays. En intégrant le DMPA-SC y compris l’auto-injection dans nos programmes nationaux de santé reproductive, nous nous assurons que cette stratégie innovante reste disponible et accessible à toutes les femmes qui en ont besoin et de façon pérenne", a fait savoir Dr Ahmed Sidwaya Ouédraogo, représentant du directeur général de la santé publique.
- Mathurin Bonzi, directeur pays de JHPIEGO
Revenant sur la pertinence du projet, il souligne que l’auto-injection du DMPA-SC est une stratégie novatrice efficace, surtout dans le contexte des zones à fort défis sécuritaire et contribue à booster les indicateurs de planification familiale." Elle offre aux femmes une option pratique et discrète pour gérer leur santé reproductive. En permettant aux femmes de s’auto-administrer cette méthode contraceptive qu’est le DMPA-SC, nous leur offrons un plus grand contrôle sur leur vie reproductive, ce qui est essentiel pour promouvoir leur autonomie, leur émancipation et leur participation aux efforts de développement dans notre société", a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du renforcement de l’engagement du secteur privé, le directeur pays de l’ONG JHPIEGO, Dr Mathurin Bonzi, note un engagement remarquable dans la prestation de services de planification familiale. On note en effet que 160 prestataires de 40 formations sanitaires privées des districts sanitaires de Signoghin, Koudougou et Tenkodogo ont renforcé leurs capacités sur le DMPA-SC y compris l’auto-injection. Les structures sanitaires privées ont aussi adhéré au plan d’introduction et de suivi du DMPA-SC dans leurs établissements et participé aux rencontres avec le ministère de la Santé sur la collecte des données sanitaires.
- Valérie Marcella Zombré/Sanon, directrice de la santé de la famille.
Entre autres acquis engrangés, on note également la formation de 428 prestataires de 28 formations sanitaires publiques ; la réalisation de l’analyse situationnelle avec les parties prenantes au niveau national de l’auto injection, de l’offre par les ASBC et de l’offre dans le secteur privé ; ainsi que l’évaluation de base des formations sanitaires des districts de Signoghin, Koudougou et Tenkodogo. Au total, ce sont près de 12.000 prestataires du public et du privé, qui ont été formés sur l’offre DMPA-SC en administration par un prestataire ou en initiation de l’auto-injection.
- Photo de famille
En tant qu’acteur de mise en œuvre, la direction de la santé de la famille a contribué au renforcement des compétences des acteurs publics et privés pour offrir le DMPA-SC, la supervision de la mise en œuvre des interventions ainsi que la documentation des interventions à travers la collecte des données pour une capitalisation, a fait savoir Valérie Marcella Zombré/Sanon, directrice de la santé de la famille.
Les acteurs de mise en œuvre du projet rassurent que le DMPA-SC reste disponible dans les formations sanitaires, avec le concours des partenaires du ministère de la Santé.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
