Actualités :: Administration publique burkinabè : L’insouciance et le gaspillage ont la (...)

Dans une de ses sorties en avril 2023, le ministre délégué chargé du budget, Fatoumata Bako, a interpellé les ministres et les présidents d’institution à rationaliser les dépenses liées aux consommations d’eau, d’électricité et de téléphone de l’Etat. L’autorité a, à titre d’illustration, relevé que les dépenses de l’Etat liées aux consommations d’eau, d’électricité et de téléphone se sont établies, pour l’année 2022, à plus de 35 milliards de FCFA (21 milliards pour l’électricité, 8 milliards pour l’eau et 6 milliards pour le téléphone).

Une année après cette interpellation, qui n’est d’ailleurs pas la première du genre, et en attendant un éventuel état des lieux par rapport à la situation, on peut constater qu’à un autre niveau de l’administration, l’insouciance et le gaspillage de ces ressources de base ont la peau dure. Le plus visible est l’électricité ; on n’a pas besoin de trop d’attention pour se rendre compte des ampoules externes à des services et bâtiments publics allumées toute la journée et même les week-ends.

En clair, c’est du 24h sur 24, 7 jours sur 7. Ici, la SONABEL rassure, fait des efforts, mais cette détermination à faire en sorte que le jus soit disponible en permanence pour les populations ne doit pas être unilatérale, elle doit être partagée, chacun dans sa position. Pour le citoyen, le client, un simple geste (éteindre les ampoules et autres machines...quand il le faut) devrait épargner de beaucoup de difficultés inutiles.

Dans ce bâtiment qui abrite un des services de l’enseignement, l’on peut apercevoir, de jour comme de nuit, les ampoules allumées (et même pendant les week-ends, constat fait pendant plusieurs semaines).

Mais hélas, même dans des bureaux, des climatiseurs sont allumés, alors que leurs occupants sont loin, quelque part dans la ville, en train de faire autre chose. Ces comportements d’insouciance et de gaspillage ne doivent pas s’ériger en règle, même pas dans le sillage privé, à plus forte raison pour ce qui est des biens précieux de tout le monde. Ces comportements dans l’administration publique n’ont pas pour seul impact, le gonflement des factures, ils créent certainement un déficit. Dans un pays comme le Burkina, l’eau, l’électricité... méritent une grande attention de la part de chacun.

« Même chez nous à la maison, ce n’est pas parce qu’on a les moyens de payer nos factures qu’on doit gaspiller l’eau, l’électricité. Il faut penser au fait que certains ont besoin de notre surplus pour leur survie. On a des agents qui ne se gênent pas de laisser allumer leur climatiseur jusqu’au lendemain. Personnellement, ce sont des attitudes que je n’arrive pas à m’expliquer. Et certains sont prompts à vous faire la bagarre, parler mal, lorsque, croyant qu’ils ont oublié d’éteindre, vous les interpellez. C’est gênant quand on sait que ce ne sont pas des enfants qui font ça, ce sont de grandes personnes, des agents qui gèrent notre administration publique, notre bien commun », déplore un agent public sondé sur le sujet et pour qui si ces attitudes ne changent pas, le pays ne pourra pas sortir la tête de l’eau.

... photo prise le 26 février 2024 à 17 h 08.

Pour ces internautes et fidèles du forum de Lefaso.net, qui réagissaient à l’annonce de la « politique de gestion rigoureuse des ressources publiques » initiée par le Premier ministre Tertius Zongo en 2010, « toute dépense que tu crées pour l’Etat est ta propre dépense. (...). L’énergie publique qui est gaspillée sera payée dans les impôts. Tout gaspillage engendre des problèmes pour la société. En pensant tout simplement aux générations à venir, il serait de notre devoir d’utiliser à bon escient les ressources dont dispose notre gouvernement. L’économie de ces énergies pourrait servir à nos propres enfants à l’avenir. Le gouvernement n’est rien d’autre que notre village, notre quartier, notre propre famille. Et je pense bien que personne de nous ne voudrait voir sa facture d’eau ou d’électricité augmenter à la fin du mois ».

La préoccupation de comment réduire l’esprit d’insouciance et de gaspillage, sans mettre les travailleurs dans de mauvaises conditions et entamer le travail, reste toujours posée. Il faut y réfléchir donc ! De ce pas, la sensibilisation continue pourrait être une des solutions, certes lentes, mais efficaces (le changement de mentalité étant un long processus qui demande la patience). La prise de conscience va également permettre de résoudre à la fois plusieurs phénomènes de société. Alors, le sacrifice et la patience des étapes en matière de sensibilisation valent la peine d’être faits.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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