Pour présenter les actions de renforcement de la desserte en eau, surtout pendant la période de chaleur qui vient de s’annoncer, et partant, rassurer la clientèle de leur ferme détermination à satisfaire sa demande, les responsables de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) ont animé une conférence de presse ce jeudi 14 mars 2024 à Ouagadougou. Au cours de cette sortie, les porte-paroles de la nationale de l’eau, ONEA, ont également réaffirmé le retour, dès mars 2024, au relevé mensuel, en lieu et place de celui de la facturation bimestrielle, système décrié par les consommateurs, pendant ses quatre ans de mise en œuvre.
Pour ce qui est de la situation en cette période de pic, la canicule, l’ONEA (Office national de l’eau et de l’assainissement) prévoit entre autres actions de renforcer les capacités de production par la réalisation et le raccordement de nouveaux forages ; le renforcement de la distribution à travers des maillages des réseaux de distribution pour faciliter la desserte de certaines zones défavorables ; la mise en œuvre de solutions d’urgence, telles que la distribution alternée ou la distribution d’eau par camions citernes dans certaines localités. « A l’ONEA, nous sommes mobilisés pour satisfaire les besoins des clients. Nous travaillons jour et nuit pour cela. Quand vous arrivez par exemple sur le site de Ziga, nos équipes sont mobilisées pour répondre aux besoins de cette période de canicule. L’objectif pour nous, c’est qu’à chaque minute que le client ouvre son robinet, il ait de l’eau », rassure en substance le secrétaire général de l’ONEA, Blaise Djiguemdé.
Ces efforts interviennent dans un contexte de défis énormes pour l’ONEA, du fait de la situation sécuritaire. Présente dans 59 localités, appelées « Centres ONEA », la nationale de l’eau connaît des déficits dans l’approvisionnement en eau potable dans certains de ces centres, occasionnant la non-disponibilité de l’eau 24 h/24. Cela est lié à l’insuffisance des capacités de production et de distribution ; l’insuffisance de la ressource en eau dans certains centres due au contexte hydrogéologique défavorable ; la démographie et l’urbanisme galopants ; l’instabilité de la fourniture d’énergie électrique ; la situation sécuritaire difficile dans certains centres (Arbinda, Djibo, Titao, Tougan, Dori, Sebba, Diapaga, Pâma, Kompienga, Gayéri, Gorom-Gorom).
- Ici, le secrétaire général (au milieu), principal animateur de la conférence, avec à sa droite, le directeur clientèle, Boureima Dembélé, et à sa gauche, le directeur de l’exploitation, Ousmane Pitroipa.
L’accroissement de la demande dans certaines villes avec l’arrivée massive de populations déplacées internes (Ouahigouya, Kaya, Kongoussi, etc.), la réalisation de divers travaux d’urbanisation avec leurs multiples casses sur le réseau ; l’occupation des berges des barrages exploités et la pollution liée aux activités anthropiques ainsi que les difficultés avec les propriétaires terriens pour la réalisation des investissements sont autant de défis auxquels fait face l’ONEA.
D’où les perspectives de renforcement de la production et de la distribution, l’augmentation des capacités de pompage des stations de Ouagadougou, Koudougou, Bobo-Dioulasso, Fada, etc., le raccordement de forages dans les localités d’intervention de l’ONEA et des extensions et renforcement des réseaux de distribution.
« L’objectif, c’est qu’à chaque minute que le client ouvre son robinet, il ait de l’eau »
« A moyen terme, des projets structurants sont en cours de réalisation dans toutes les régions, en tenant compte de l’évolution des besoins », ont annoncé les conférenciers.
L’autre grand axe de la conférence de presse a été la réaffirmation du retour au relevé mensuel à partir de mars 2024. « L’ONEA a perçu la nécessité, à un moment donné, de faire évoluer son cycle de relevé pour résoudre les difficultés constatées en termes de gestion efficiente de la facturation et des ressources.
- Selon les conférenciers, les dispositions sont prises, notamment en ressources humaines, pour assurer la mise en oeuvre efficiente du relevé mensuel.
Quatre ans après sa mise en œuvre, malgré la baisse du taux de plaintes, la non-adhésion des clients à ce nouveau système de relevé est restée persistante. En conséquence, le retour au relevé mensuel a été décidé et mis en œuvre pour répondre aux attentes des clients et des parties intéressées pertinentes. L’ONEA est, et sera, toujours à l’écoute de sa clientèle ; c’est pourquoi, ce retour est amorcé tout en recherchant d’autres solutions pour faire face aux défis actuels et futurs », a situé le secrétaire général dans la déclaration liminaire.
Comment le processus de retour au relevé mensuel va-t-il s’amorcer ? « La distribution des factures a été organisée ainsi qu’il suit : au mois de mars 2024, tous les clients recevront deux factures, correspondant à des consommations antérieures, compte-tenu du relevé bimestriel. Au moins d’avril 2024, tous les abonnés recevront une facture. Cependant, une moitié des abonnés qui devraient recevoir les factures de janvier et février, soient deux factures, recevront la facture de février 2024 avec le report du montant de la facture de janvier 2024 dans la colonne des impayés », expliquent les conférenciers, précisant que « des facilités de paiement (moratoire, levée des pénalités de retard de paiement) seront accordées pour les factures de janvier 2024 reportées dans le portefeuille des impayés ».
- Des agents de l’ONEA, assistant aux explications des conférenciers sur les préoccupations soulevées par les journalistes.
Au mois de mai 2024, poursuivent-ils, tous les abonnés seront relevés et facturés selon le relevé mensuel, tous les abonnés recevront leur facture du mois de mars 2024 et les consommations du mois d’avril 2024 seront relevées.
Malgré les difficultés et autres contraintes, les responsables de l’ONEA ont affiché la volonté du personnel à relever le défi au quotidien d’assurer les missions de la société pour approvisionner l’eau potable aux populations, notamment à ses abonnés.
Pour la circonstance, les responsables de l’ONEA ont, une fois de plus, lancé un appel aux consommateurs, à assurer la pérennité de l’accès à l’eau potable par l’adoption surtout de comportements éco-citoyens (éviter le gaspillage, faire des réserves minimales d’eau pour réduire les désagréments en cas de perturbation). « Chaque goutte d’eau économisée compte », encouragent-ils les abonnés et autres usagers de l’eau.
Ils recommandent également aux abonnés de suivre avec l’ONEA, les factures transmises, en prêtant attention à certaines informations majeures, tels que la période de consommation facturée, les volumes d’eau consommés, etc. Ils encouragent en outre les clients à toujours aller vers les services de l’ONEA pour non seulement les besoins d’informations, mais aussi la prise en charge de leurs préoccupations.
O.L.O
Lefaso.net
