Le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Émile Zerbo, a échangé avec les gouverneurs des régions sur l’administration des zones affectées par la situation sécuritaire, ce mardi 23 janvier 2024 à Ouagadougou. C’est une rencontre qui vise également à donner des précisions sur les attentes et rappeler les orientations du gouvernement de la transition.
Confronté à la crise sécuritaire depuis 2015, le Burkina Faso a vu ses chefs de circonscriptions administratives (CCA) se retirer, ainsi que l’ensemble des services administratifs, notamment dans les zones à forts défis sécuritaires. A ce jour, ce sont 85 CCA qui ne résident pas de façon permanente dans leurs circonscriptions, a indiqué le ministre en charge de l’administration territoriale et de la sécurité, Émile Zerbo.
Malgré l’amélioration de la situation sécuritaire, à travers des opérations de reconquête du territoire, le retour de l’administration n’est pas encore une réalité, a reconnu le ministre. Ainsi, cette rencontre d’échanges a pour objectif, dans un premier temps, pour chaque gouverneur de présenter le bilan de sa zone et de recevoir les orientations du ministre.
« Je vous engage donc à la prise de mesures appropriées pour le retour effectif et sans délais des CCA dans leur ressort territorial, et ce, en collaboration avec les responsables des FDS en présence qui doivent aussi intégrer dans leur mission la dimension de protection et de sécurisation du CCA. Dans toutes les circonscriptions administratives où il y a un détachement ou une unité de force combattante, les CCA doivent y résider », a indiqué le ministre Émile Zerbo.
Selon le ministre, le retour et la présence du CCA rassure non seulement les populations, mais également les autres acteurs.
« Chacun saura quel rôle jouer »
Cette rencontre d’échanges, à en croire les participants, est une bonne occasion. « On apprécie positivement parce que sur le terrain, il y a souvent des incompréhensions qui font que les chefs de circonscription administrative, les gouverneurs, les hauts-commissaires et les préfets que nous sommes, ont des difficultés de collaboration avec les forces de défense et de sécurité, surtout les responsables », a confié Issouf Ouédraogo, le gouverneur de la région du Centre-nord.
Au sortir de la présente rencontre, le porte-parole du mois des gouverneurs pense qu’une fois sur le terrain, « chacun saura quel rôle jouer » afin qu’ensemble avec les acteurs, ils travaillent à accomplir la mission à eux assignée.
Cette rencontre d’échanges a permis au ministre de revenir sur certains maux qui minent l’administration burkinabè. « Pour une administration plus performante, la lutte contre les maux comme la corruption et la lenteur administrative dans le traitement des dossiers sera engagée », a insisté Émile Zerbo. Pour ce faire, il a invité les participants à « conscientiser, réprimander et même réprimer les agents fautifs à la mesure de leurs impairs ».
Il faut noter qu’en plus des autorités de collectivités territoriales, des militaires et paramilitaires ont pris part à cette rencontre d’échanges.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
