Actualités :: Présidentielle au Sénégal : Karim Wade "bouffé" par la double nationalité

L’élection présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal a amorcé un virage capital avec la décision, le 20 janvier 2024, du Conseil constitutionnel, avec à la clé, le rejet des candidatures de Karim Wade et de l’opposant Ousmane Sonko. Si le motif sur la dernière cité tient à des soucis judiciaires, celui lié à Karim Wade, fils de l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, tient à sa double nationalité (sénégalaise et française) ; la Constitution exigeant l’exclusivité de la nationalité sénégalaise. Son parti politique (le Parti démocratique sénégalais, PDS) et ses partisans, eux, n’entendent pas les choses de cette oreille, ils s’avisent de saisir les juridictions supranationales. Ce cas vient réanimer le sujet récurent de la double nationalité ou même des « origines », une arme efficace de combat politique ouvert ou masqué, dans de nombreux pays africains.

Cette décision fait suite à une requête d’un des candidats à la présidentielle, Thierno Alassane Sall, contestant l’éligibilité de Karim Wade sur la base de la nationalité. Le demandeur soutient que Karim Wade figure sur la liste électorale de Versailles en France au 16 janvier 2024 ; ce qui signifie qu’il ne possède pas exclusivement la nationalité sénégalaise, comme le requiert la constitution sénégalaise qui exige que tout candidat à la présidence soit exclusivement de nationalité sénégalaise.

Le Conseil constitutionnel a constaté que, bien queKarim Wade ait perdu la nationalité française avant l’élection, sa déclaration sur l’honneur, faite lors de son dépôt de candidature (21 décembre 2023) était inexacte. Ce qui veut dire qu’à cette date, il possédait encore la nationalité française. Le Conseil constitutionnel a donc jugé la candidature de Karim Wade irrecevable pour l’élection présidentielle de 2024. Une ultime décision au niveau national, que les partisans de l’infortuné « rejettent ». Ils trouvent, là, la résultante d’une accointance entre le pouvoir et la justice. Pour eux, « cette injustice doit être combattue ». Au même moment qu’il annonce pour ce lundi une conférence de presse à cet effet, le parti politique dévoile sa volonté de saisir les juridictions supranationales, précisément la Cour de justice de la CEDEAO.

En attendant de connaître la suite de cet autre front qui vient de s’ouvrir dans le cadre de cette présidentielle, 20 candidats en course, dont certains observateurs, craignent déjà pour l’issue au regard des tensions qui entourent le processus, on relève que ce cas Karim Wade ramène en surface, la récurrente question de la double nationalité.

Dans de nombreux Etats africains, en plus de la géhenne liée aux origines dans le cadre des joutes présidentielles, la double nationalité, au-delà de toutes autres considérations, sert de filon contre des adversaires.

Des pays africains, à l’instar de plusieurs à travers le monde, vont de l’interdiction totale de la double nationalité à l’autorisation sans restriction tandis que d’autres l’encadrent.

En guise de contexte, c’est la qualité même des dirigeants qui est ainsi interrogée par ces mécanismes de garde-fous. Quels sont l’attachement et le rapport de chaque dirigeant, à quelque portion de pouvoir dans l’administration publique, avec son pays, son peuple ? Il ne suffit pas non plus de s’assoir sur sa nationalité exclusive pour mieux se disposer à piller son pays, ses citoyens et assouvir son relent égoïste. C’est cela aussi le vrai enjeu en jeu ici.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Dialogue inter malien : Un accord de paix peut-il (...)
Mali : La Coordination des organisations de l’Appel du (...)
Libye : Le représentant spécial de l’ONU Abdoulaye Bathily (...)
Production de pétrole en Afrique : La Libye devient le (...)
Lutte contre le terrorisme au Sahel : Coordination (...)
Moyen-Orient : Pour la première fois de l’histoire, (...)
Mali / Suspension des activités des partis politiques : (...)
Mali : Des voix s’élèvent pour s’opposer à la suspension (...)
Suspension des activités des partis politiques au Mali : (...)
Mali : Les autorités suspendent les activités des partis (...)
Réformes au Togo : L’opposition et des OSC contestent, le (...)
Sénégal : Le Réseau des féministes du pays déplore la (...)
Tribune : Il faut mettre un terme à la catastrophe (...)
Sénégal : Ousmane Sonko dévoile la liste de son premier (...)
Sénégal : Le premier président de la Cour suprême (...)
Sénégal : Le président Bassirou Faye annonce des réformes (...)
République démocratique du Congo : Une femme nommée (...)
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye a prêté serment et devient (...)
Victoire de Bassirou Diomaye : Le Sénégal accroche une (...)
Côte d’Ivoire : Un militaire et un VDP burkinabè arrêtés (...)
Pâques 2024 : Le pape François préside la veillée pascale (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 7644


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés