Actualités :: Relèvement de l’âge de la retraite : Une mesure tant attendue par la (...)

Le compte rendu du conseil des ministres du mercredi 28 janvier a fait cas d’un décret relatif au relèvement de l’âge de la retraite. De nombreuses raisons sont avancées par le gouvernement pour justifier cette mesure. La Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) est l’une des institutions qui pourra prendre une bouffée d’oxygène avec cette mesure. Le secrétaire général, Patrice Yaméogo explique les détails de cette mesure.

Sidwaya (S) : Le compte rendu du conseil des ministres du 28 janvier 2004, fait état du relèvement de la retraite. En quoi cette mesure est bénéfique pour la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) ?

Patrice Yaméogo (P.Y) : Ce ne sont pas des difficultés que rencontrent les institutions de sécurité sociale qui ont motivé seulement la prise de cette mesure. Il y a d’autres raisons. Au niveau de la CARFO, nous sommes arrivés à une situation où notre régime de pension est arrivé en maturité. Le système des financements qui a été adopté pour notre régime (système de la répartition) c’est-à-dire ceux qui sont en activité qui cotisent pour ceux qui sont à la retraite. A la mise en place du régime vous avez beaucoup de gens qui travaillent et partent à la retraite. Au fur et à mesure, on se retrouvera dans une situation où ceux qui sont à la retraite sont de plus en plus nombreux. Par exemple en 1993 nous étions avec 6 000 retraités et aujourd’hui nous nous retrouvons avec le double. Un autre fait, ceux qui vont actuellement à la retraite sont des cadres supérieurs. Donc, le montant de leur pension est très élevé. Nous sommes arrivés à une situation, où il faut prendre une mesure appropriée pour pallier ces difficultés. Aussi le recrutement à certains niveaux sont contingentés alors que le régime de la CARFO financé par répartition ne peut survivre que s’il y a une promotion de l’emploi. Si les gens partent à la retraite et ils ne sont pas remplacés, les cotisations vont diminuer et les montants de frais des pensions seront élevés. La situation n’est pas catastrophique, mais elle mérite une étude minutieuse.

S : L’espérance de vie des personnes de troisième âge va d’une manière croissante, quelque chose qui compliquerait la tâche d’une institution comme la CARFO. La durée de vie des fonctionnaires à la retraite est-elle un handicap réel ?

P. Y : Le vœu de la société d’une manière générale est que les gens vivent plus longtemps. Quand on parle d’espérance de vie dans le cadre d’un régime de retraite, c’est l’espérance de vie après la retraite et non à la naissance. Vous voyez que si vous cotisez moins et vous touchez plus de pension il est évident que c’est un handicap. Nous voulons bien que les gens vivent plus longtemps mais ce que la mesure permet actuellement ce n’est pas de réduire l’espérance de vie mais de faire en sorte que les fonctionnaires travaillent plus longtemps. Je prends un exemple : quelqu’un qui va à la retraite à 55 ans comme cadre A et qui devrait vivre jusqu’à 75 ans. Cela veut dire qu’il va vivre 20 ans sous la pension. Mais si on amène l’âge de la retraite à 60 ans, cela veut dire qu’il va vivre 15 ans de pension. C’est en quelque sorte l’esprit du texte.

S :Est-ce qu’il y a un écho favorable de ceux qui seront concernés par cette mesure ?

P. Y : A ce niveau, c’est un constat que nous avons fait. Nous ne pourrons pas dire que c’est un accueil favorable, mais ce qui est sûr la mesure a des avantages pour le travailleur. La pension est calculée en fonction de l’ancienneté de service. Donc en faisant cinq ans de plus, l’agent a droit à 10% de plus avec aussi un avancement. Le dernier salaire indiciaire pris en compte est un avantage considérable. Nous avons observé depuis un certain temps qu’il y a beaucoup de réquisitions des travailleurs sur la base, le plus souvent de leur requête.

S : Est-ce qu’il reste des détails que vous voulez évoquer ?

P. Y : Nous voulons rassurer nos pensionnés qu’il n’y a pas de feu dans la maison, nous travaillons à assurer le paiement régulier de ces pensions. C’est vrai que les gens pensent que c’est une affaire de l’Etat. Nous gérons les cotisations des travailleurs pour garantir leur retraite.

Interview réalisée par
Emmanuel BOUDA
Sidwaya

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