Actualités :: Décès de Boukary dit "Le Lion" : Des témoignages très touchants sur la vie de (...)

Décédé à l’âge de 73 ans des suites de maladie, Boukary Kaboré dit "Le Lion" a été inhumé le dimanche 14 mai 2023 à son domicile à Poa Yagma, province du Boulkiemdé. On retient des témoignages que Boukary Kaboré fut un militaire hors pair, un homme intègre et dévoué pour sa patrie. C’est également l’image d’un ami fidèle, d’un camarade courageux, d’un militant honnête, et un modèle pour la cause révolutionnaire. C’est du moins ce qu’on retient des témoignages de ses proches, amis et compagnons de lutte à l’occasion de ses obsèques à Poa.

Asmao Aminata Kaboré, fille de Boukary Kaboré :

« Je suis l’aînée des filles. Papa a eu cinq femmes et maman était la première, mais elle n’est plus. A la maison, c’était un papa sympathique, pas ce militaire rude et dur qu’il pouvait être au combat. Il ne portait jamais la main ni sur ses femmes, ni sur ses enfants. Il nous a inculqué des valeurs de rigueur, de dignité. Chaque vacance, il nous amenait cultiver. On a commencé à aller au champ à Sounousso et après c’était à Makognandougou. Dès que vous êtes en vacances, vous partez au champ pour cultiver, dans le vrai sens du terme. Et quand vous revenez pour les études, il ne va pas acheter de nouveaux vêtements pour vous. Il vous dit que le bon élève part à l’école avec le pantalon ou la jupe troués et c’est cet élève qui est le meilleur de la classe devant ceux qui s’habillent bien. Quand nous étions malades, il nous apprenait à nous soigner par les plantes, on a même bu l’eau de rivières. Comme vous le savez, c’est quelqu’un qui n’avait pas sa langue dans la poche. Pour la petite histoire, lorsqu’il était professeur à l’Institut national des sports à Gounghin, à Ouagadougou, il a fini un jour son cours et après, il a fait une interview où il a craché sur le président Blaise Compaoré. Et paf, on lui demande d’arrêter de donner ses cours. Il s’adaptait à tout. Et je pense qu’il nous a préparé pour la vie active bien avant de rendre l’âme. Franchement, on perd un être cher. Qu’il repose en paix car il en avait besoin. Il a beaucoup souffert avec la maladie cinq années durant et j’ai comme l’impression qu’il nous a dit : les enfants c’est bon, je vais alléger vos souffrances, moi aussi je vais aller me reposer. Il avait prévu certaines choses par rapport à son décès. Il a dit à un de mes frères : tu vas bien me toiletter avant mon enterrement sinon, je reviendrais te chercher. Il avait aussi défini l’espace de sa tombe. C’est comme s’il avait prévu son dernier voyage. Avant qu’il s’éteigne, il a vu ses enfants et ses petits-fils. Nous demandons à Dieu de nous donner la grâce d’avoir son âge ».

Asmao Aminata Kaboré, fille de Boukary Kaboré

Salfo Kaboré, colonel-major à la retraite

« J’ai eu la chance d’être affecté au bataillon aéroporté de Koudougou dès que je suis rentré de mon stage d’officier. Pendant deux ans, j’ai vécu avec cet homme qui est extraordinaire dans tous les sens du terme. Physiquement, c’était une force de la nature, un grand sportif. Il était aussi intellectuel, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent : Boukary ne pouvait pas faire une semaine sans lire un livre. C’était un homme très intelligent, qui a eu la chance de fréquenter l’école coranique et d’entrer au CE1 au Prytanée militaire. Un fervent croyant qui faisait ses cinq prières par jour. C’était quelqu’un qui ne supportait pas l’injustice. Lorsque certains événements personnels, professionnels ou nationaux arrivaient, vous pouviez compter sur lui pour réagir au quart de tour et prendre tous les risques, même risquer sa vie. Je ne regrette pas de l’avoir connu, au contraire, il a été très enrichissant pour moi. Malheureusement les choses se sont mal terminées et je ne peux pas m’empêcher de penser à nos autres compagnons d’armes qui sont tombés. Il y a ceux sur qui on a tiré et dont on a même brûlé les corps avec de l’essence et jusqu’aujourd’hui, on ne parle pas de ces personnes-là. Jusqu’aujourd’hui, il y a certains même qui n’ont pas été réhabilités. Pourtant c’étaient des hommes de valeur. Aujourd’hui, nous sommes obligés de révéler certaines choses pour éclairer ceux qui viennent après nous ».

Colonel-major à la retraite Salfo Kaboré

Abdou Ouédraogo dit Kabila, de la société civile du Boulkiemdé

« L’homme, je l’ai connu à Koudougou quand il était le commandant du Bataillon d’intervention aéroporté. Il était un homme très valeureux il a apporté sa contribution. Aujourd’hui, c’est un modèle et il faut que ce modèle soit perpétué au sein de l’armée, de la communauté et de la jeunesse. Cette jeunesse doit comprendre que la relève lui appartient et chacun doit jouer sa partition comme il l’a fait. C’est une perte énorme et je crois que s’il était toujours en vie et en avait la possibilité, il n’allait pas hésiter à apporter sa pierre pour la lutter contre le terrorisme. Nous allons nous battre pour perpétuer sa mémoire ».

Abdou Ouédraogo dit Kabila de la société civile du Boulkiemdé

Seydou Bouda, ancien ministre, ancien ambassadeur, ancien administrateur à la Banque mondiale.

« C’est un homme fier, courageux et dévoué à toutes les tâches dont il avait la charge. Nous sommes très fiers de lui pour ses hauts faits d’armes et pour tout ce qu’il a été. Nous souhaitons qu’il repose en paix ».

Seydou Bouda, ancien ministre, ancien ambassadeur, ancien administrateur à la Banque mondiale.

Commandant Paul Tondé, président de l’Association des anciens combattants et anciens militaires

« Kaboré Boukary a été un très bon militaire sur tous les plans, il aimait tout ce qu’il faisait, tout qu’on lui confiait, il l’exécutait à merveille. Il accordait beaucoup d’attention à ses subordonnés. C’était un sportif de haut niveau. Il excellait beaucoup en basket et en volley ball, ce qui le conduisait souvent en dehors du pays pour partager son expérience. C’est une grande perte ».

Commandant Paul Tondé, président des anciens combattants et anciens militaires

Prince Omar
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