Actualités :: Enseignement au Burkina : « Il faut autoriser les femmes à amener leurs (...)

Après un drame frôlé le 2 mars 2023, les responsables de l’université de Koudougou ont décidé de ne plus permettre aux étudiantes mères de petits enfants d’amener leurs progénitures au campus. Une décision qui a suscité une controverse : pendant que certains approuvent la décision, d’autres estiment que les universités et établissements d’enseignement supérieurs devraient faire un effort en faveur de ces étudiantes comme c’est le cas de certains d’entre eux qui semblent tolérer ces étudiantes et leurs enfants.

Un communiqué de la présidence de l’université Norbert Zongo de Koudougou diffusé le 3 mars 2023 a interdit aux étudiantes mères et à toute personne accompagnée d’un enfant ou nourrisson l’accès aux salles de cours, travaux dirigés et évaluations. Ce communiqué intervient après un incident survenu la veille jeudi 2 mars 2023, quand un nourrisson a frôlé la mort, selon certains témoignages.

« Le jeudi 2 mars 2023, au cours d’une évaluation de projet professionnel de lettres modernes P19 à la salle polyvalente, l’apparition d’un reptile (salamandre) a provoqué une panique générale et une psychose au sein des étudiants. Cet incident a entraîné une course à la recherche des portes de sorties. Dans la foulée, certains des nourrissons et enfants présents à l’intérieur et/ou hors de la salle de composition ont été victimes de blessures légères », relate ainsi l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), section Koudougou, en faisant des propositions de solutions. Elle plaide notamment pour la construction et l’aménagement des crèches au profit de ces enfants. En attendant, c’est parfois la croix et la bannière pour les étudiantes mères qui ne veulent pas interrompre leurs études après l’accouchement.

Abem Aousségué, directeur de la formation initiale de l’ISTIC

Et en espérant la mise en place de ces crèches tant réclamées, certains établissements tolèrent les nouveau-nés. C’est le cas notamment à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) où certains responsables semblent accepter leur présence. A la question de savoir comment ces mères doivent s’y prendre pendant les heures de cours, le directeur de la formation initiale, Abem Aousségué, pense qu’il faut permettre à ces jeunes dames de pouvoir continuer leurs études sans trop se soucier de leurs bébés.

Au Burkina Faso, l’ISTIC est l’un des instituts qui permet aux étudiantes mères de venir avec leurs bébés dans le temple du savoir. « A partir du moment où les femmes ont le droit de faire de longues études, il faut que les conditions soient réunies. Il faut que les écoles, les lieux d’apprentissage offrent un cadre approprié aux femmes qui veulent y étudier », a indiqué Abem Aousségué.

Le directeur de la formation initiale de l’ISTIC pense qu’il revient aux établissements d’aménager ces cadres pour la garde des nouveau-nés. Même si ce n’est pas effectif au niveau de l’ISTIC, Abem Aousségué a laissé entendre que la réflexion est en cours pour trouver une bonne organisation afin de permettre aux étudiantes mères de suivre les cours pendant que leurs enfants sont sécurisés dans l’enceinte de l’établissement.

Pour lui, il n’y a pas lieu de refuser l’accès des enfants à l’université il faut plutôt réfléchir et trouver des solutions. « De nos jours, c’est vraiment un problème qui est d’actualité. Cette année, nous avons plus de huit étudiantes mères qui viennent avec leurs nouveau-nés à l’ISTIC. Au début de l’année, j’ai permis à des étudiantes mères de laisser leurs enfants dans mon bureau pour protéger les enfants des intempéries », dit-il.

Alima Yogo Ido, étudiante à l’ISTIC

Pour Alima Yogo Ido, étudiante à l’ISTIC, il faut aménager des espaces, voire des crèches au sein des universités pour les étudiantes mères. « Moi quand j’ai accouché, j’ai repris mes cours un mois après. J’ai essayé de négocier avec la direction et on m’a autorisé à amener mon enfant parce qu’il était très petit et très fragile.

L’administration de l’ISTIC, fort heureusement, m’a comprise et a accepté », a-t-elle témoigné. Et de poursuivre : « Franchement, quand on a un bébé de moins d’un an et qu’on doit étudier, on a énormément de difficultés. Nous proposons aux universités d’aménager des crèches avec des personnes qualifiées pour nous aider à prendre soin de nos bébés pendant les heures de cours. Les cours au sein de l’ISTIC finissent à 19h, s’il faut laisser un enfant de moins d’un an de 7h à 19h, franchement ce n’est pas simple. On est obligés de les amener avec nous ».

Carine DARAMKOUM
Lefaso.net

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