Plan international Burkina Faso a organisé, ce mardi 7 mars 2023, à Manga, un panel de plaidoyer pour la sécurité alimentaire. Ce panel constitue la première étape d’une initiative visant à créer une synergie d’actions des acteurs pour une lutte plus efficace et durable pour la sécurité alimentaire dans le pays.
C’est un truisme. La crise sécuritaire et humanitaire que traverse le Burkina Faso depuis 2015 a exacerbé la crise alimentaire qui sévissait dans les régions déjà frappées par les effets des changements climatiques. Selon les chiffres du Comité de prévision de la situation alimentaire, pendant la période de soudure, la situation deviendra encore plus critique avec plus de 3 500 000 personnes en insécurité alimentaire, si rien n’est fait.
- Une vue des participants présent au panel
« En plus d’accroître le niveau de vulnérabilité des populations les plus à risque, notamment les femmes et les enfants, l’insécurité alimentaire réduit considérablement les chances de développement et contribue à creuser le fossé des inégalités. C’est pourquoi, elle doit être combattue avec la dernière énergie », a martelé le gouverneur de la région du Centre-sud dans son discours prononcé par le haut-commissaire de la province du Zoundwéogo, Julien Ouédraogo. C’était à l’ouverture du panel de plaidoyer pour la sécurité alimentaire, ce mardi 7 mars.
Ce panel organisé par Plan international Burkina Faso, en collaboration avec ses partenaires, est la première étape d’une série d’actions qui s’inscrivent dans le cadre de l’initiative de plaidoyer Red Alert qui entend contribuer à créer les conditions d’une synergie d’actions pour une lutte plus efficace et durable pour la sécurité alimentaire au Burkina Faso.
- Julien Ouédraogo, Haut-Commissaire de province du Zoundweogo
Avis pluriels et diversifiés
« C’est important d’avoir des consultations en cascades parce que l’insécurité alimentaire est un fléau qui touche toutes les couches de notre société. On a autour de la table différentes perspectives avec des représentants de la jeunesse, du gouvernement et différentes perspectives professionnelles. Mon espoir, c’est de dégager un début de plaidoyer qui va nous dire quels messages on va porter à quelle audience, quelle sorte de demande nous allons faire à toutes celles et tous ceux qui peuvent décider », a indiqué la représentante-résidente de Plan International Burkina, Anika Krstic.
A l’en croire, le panel va poser les bases de la conduite effective du plaidoyer. « Lors de nos échanges, nous discuterons des défis liés à la sécurité alimentaire. Nous évoquerons par ailleurs, les rôles de chaque acteur dans une perspective de synergie d’actions pour l’atteinte de la sécurité alimentaire au Burkina Faso ».
- Selon Anika Krstic, Représentante-résidente du Plan International Burkina, le panel va poser les bases de la conduite effective du plaidoyer
Défis et rôles des acteurs
Ingénieur en agriculture en service à la direction régionale de l’agriculture du Centre-sud, Zakaria Sawadogo fera une communication sur « Insécurité alimentaire au Burkina Faso : Défis récurrents et perspectives ». Il abordera entre autres les enjeux liés à la sécurité alimentaire au Centre-sud et les implications de l’insécurité sur la sécurité alimentaire dans la région.
Une autre communication sera animée par Mme Mamounata Ki/Ouédraogo, coordinatrice du Réseau pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale au Burkina (REPAFER). Elle portera sur les acteurs traditionnels et les acteurs parfois oubliés de la chaîne de la sécurité alimentaire au Burkina Faso ainsi que sur les rôles de chaque acteur.
Plan international, un allié
Outre le domaine de la sécurité alimentaire, Plan international Burkina intervient dans la distribution des vivres, la sécurité nutritionnelle, le renforcement économique des femmes et des jeunes avec des transferts monétaires, l’éducation, etc. Selon la représentante-residente, l’ONG dispose d’un budget d’environ 20 millions de dollars dont la plupart des fonds va au profit des communautés.
« On avance malgré le contexte difficile. On a un écho favorable de toutes les parties prenantes des communautés. Il y a de l’amélioration et des défis qui restent. Il y a de l’engagement et avec la bonne collaboration avec les autorités, on avance. On est en train de développer la nouvelle stratégie pays pour les cinq prochaines années », a laissé entendre Anika Krstic. Elle a annoncé que les perspectives de Plan international Burkina reposent sur les grandes consultations en cascades avec les communautés qu’elle appuie.
- Le prochain panel aura lieu à Ouagadougou
Suite du processus
Notons que le prochain panel aura lieu à Ouagadougou. Avec celui de Manga, il constitue la première étape du processus de plaidoyer Red Alert, il est prévu d’autres actions.
La deuxième étape consistera en une campagne de communication sur des plateaux télés et radios pour l’information et la mobilisation des parties prenantes.
La troisième et dernière étape sera consacrée à des actions d’influence positive à l’endroit des titulaires de responsabilité et des détenteurs de pouvoir tels que leaders communautaires, l’Assemblée législative de transition et les délégations spéciales.
Fredo Bassolé
Lefaso.net
