Actualités :: Centre Ouest : Zoom sur le 21 de Réo, un pôle d’attraction majeur en voie de (...)

A Réo, dans la province du Sanguié, le marché a lieu tous les trois jours. Ce dimanche 26 février est un jour de marché spécial dénommé 21 de Réo. Histoire et particularité à découvrir dans ce reportage.

Il est 10h lorsque nous entrons au marché central de Réo situé en face de l’hôtel de ville. Fruits et légumes par-ci, dolo et porc au four par-là, les vendeurs s’activent pour présenter leurs marchandises aux premiers clients. Visiblement, l’affluence n’est pas encore au rendez-vous car beaucoup sont encore dans les lieux de culte.

Isidore Bassolé, 2e vice-président de la délégation spéciale de la commune de Réo que nous avons rencontré nous retrace l’histoire de cette journée de ce fameux 21 de Réo : « à l’origine, le marché se tient tous les trois jours » dit-il. Avec la venue du christianisme poursuit-il, « le marché qui tombait sur les dimanches connaissait une affluence particulière et c’était chaque 21 jours. C’est de là qu’est partie la dénomination 21 de Réo ».

Il nous fait comprendre que la particularité de cette journée est que, « en son temps, tous les villages environnants apportaient leurs marchandises à Réo pour vendre. Quand ils finissaient de vendre, dans l’ambiance, ils buvaient le dolo et mangeaient du porc au four », a-t-il confié.

Isidore Bassolé, 2e vice-président de la délégation spéciale de la commune de Réo craint la disparition du 21 de Réo qui devenait un évènement culturel

A l’entendre, les gens viennent de partout pour se rencontrer le jour du 21. « Des gens viennent même de Ouagadougou pour vivre cet évènement. Ils achètent toujours du porc au four au retour car c’est très bon ».

Isidore Bassolé n’a pas manqué de préciser que c’est longtemps après que les bals et réjouissances populaires ont pris place. « Des troupes de danse traditionnelle venaient s’exhiber et faire danser les gens pour avoir de l’argent », a-t-il affirmé.
Il craint par ailleurs la disparition du 21 de Réo car pour lui « Le marché traditionnel composé de la vente du dolo, de la viande du porc et de la viande du chien a tendance à disparaître pour faire place à un marché moderne ».

Émelie Kantiono vend du dolo au marché de Réo depuis une dizaine d’années. C’est avec le sourire qu’elle nous reçoit dans son cabaret. Dans les échanges, elle nous fait savoir que le 21 a perdu un peu de sa ferveur à cause de l’insécurité.

Émelie Kantiono plaide pour le regroupement des dolotières au marché

Aussi, l’interdiction faite par les autorités communales aux dolotières de s’installer au marché a fait perdre beaucoup de clients. “nachin o dji sana tchina, wo gel o vo odjon o djissé yéné”. Par ces mots, Emelie Kantiono exprime ses regrets car pour elle « le dolo et la viande constituaient l’âme du 21 ».

« Le 21 à l’époque nous permettait d’avoir assez de ressources pour soutenir nos maris », martèle-t-elle. C’est pourquoi, poursuit notre interlocutrice, « je demande aux autorités de nous aider à ramener le 21 dans son ancien format car au-delà de l’économie, c’est une richesse culturelle que nous perdons ».

Le 21 de Réo constitue un facteur important de l’économie de la localité. Si l’on y prend garde, ce joyau risque de disparaître laissant les habitants dans la nostalgie.

Sakinatou ROAMBA
Lefaso.net

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