Actualités :: Abbé Joseph Kinda : « Si le Carême peut sembler exigeant, voire inconfortable, (...)

Depuis le mercredi 22 février 2023, mercredi des cendres, les catholiques vivent un temps que l’on qualifie souvent de favorable, une période de 46 jours (40, en excluant les dimanches) qui commémore le temps que Jésus a passé dans le désert avant de commencer son ministère public en tant que Messie. Les précautions à prendre en ce temps de grâce avec Abbé Joseph Kinda, curé de la paroisse Saint Joseph de la Sainte famille et aumônier de la communauté francophone catholique à New York.

Lefaso.net : Que faisons-nous pendant le Carême ?

Abbé Joseph Kinda : Les évangiles de Matthieu, Marc et Luc relatent qu’après son baptême par Jean le Baptiste dans le Jourdain, Jésus a été conduit par l’Esprit Saint dans le désert où il a jeûné pendant 40 jours et a été tenté par Satan. Pour honorer ce sacrifice et cette conquête sur le diable, les catholiques et les autres chrétiens choisissent de revivre ce désert du carême. C’est pour eux une manière de se recentrer sur Jésus, en approfondissant le mystère de sa mort sur la croix ainsi que son retour miraculeux à la vie.

Le carême est donc une période pendant laquelle les chrétiens sont invités à accomplir une triple mission, dont les principaux piliers sont le jeûne, l’aumône et la prière. Ces composantes ne sont pas nouvelles dans notre enseignement catholique et ne sont pas non plus réservées au seul carême, puisque nous sommes encouragés à les pratiquer régulièrement tout au long de l’année. Cependant, comme le dit Matt Charbonneau, « une attention particulière et renouvelée sur chacun d’entre eux pendant le carême peut favoriser la croissance et l’appréciation de notre foi collective et de nos cheminements spirituels respectifs ».

Qu’est-ce que le jeûne chrétien ?

Comme Jésus a jeûné dans le désert pendant 40 jours, nous sommes nous aussi appelés à renoncer à quelque chose pendant la même période lorsque nous observons le carême. C’est pendant cette période que nous pouvons approfondir notre conscience de son sacrifice sur la croix, ainsi que du pardon quotidien de nos péchés par Jésus et de son amour inconditionnel pour nous. Il est important de noter que ce sacrifice personnel qui doit être difficile mais sain, ne compose pas avec les performances. Par exemple, renoncer à la bouillie de mil rouge pour le carême ne demande que peu ou pas d’efforts si l’on en boit rarement ou jamais.

Par contre se priver de quelque chose que l’on apprécie régulièrement, par exemple rester tard dehors après la descente du boulot , si on le fait souvent, peut sembler une tâche impossible, mais c’est un petit prix à payer pour se rapprocher de l’esprit de ce temps de carême. La décision de ne pas fumer uniquement pendant le carême, puis de reprendre cette pratique après, n’est pas de l’esprit du carême. Le sacrifice de privation prend le sens d’entraînement pendant le carême. Et quand nous le faisons, nous le vivons dans une disposition d’esprit que Jésus nous protège pendant notre lutte et que sa victoire sur le tentateur, nous la reproduisions à chaque sacrifice consenti.

C’est un peu ce que nous rappelle saint John Henry Newman : « Même dans nos exercices pénitentiels, le Christ nous a précédés pour nous les sanctifier. Il a béni le jeûne comme moyen de grâce, en ce qu’il a jeûné ». Pendant le carême, les catholiques et les autres participants chrétiens bénéficient comme d’un sursis le dimanche. Le dimanche est comme une mini-Pâques qui nous permet de rompre avec les privations des autres jours. Toutefois , il ne s’agit pas de se laisser aller ou de tolérer un comportement inapproprié. Le carême sert à nous faire désirer, être ce que le baptême a fait de nous, un être saint.

L’aumône, qu’est-ce que c’est ?

En soulignant l’importance de reconnaître ceux qui sont dans le besoin tout en démontrant le modèle d’altruisme que Jésus a incarné sur terre, le carême nous offre l’occasion de nous concentrer davantage sur le témoignage d’actes de charité au sein de nos communautés. Que ce soit par le don de temps, d’argent, de vêtements ou de nourriture, ces actes nous offrent une occasion idéale d’améliorer la société en mettant en pratique l’enseignement de Jésus, qui consiste à l’aider en aidant son peuple. De telles offrandes nous rappellent la nécessité précieuse de rester disciplinés et prudents quant à nos propres désirs dans la vie, et nous révèlent comme des humains qui n’usent de leur temps terrestre que pour la « conquête » du royaume de Dieu.

Quelle est la place de la prière en ce temps ?

La prière est une autre voie de croissance personnelle pendant le carême qui peut conduire à une relation plus étroite avec Dieu. Si parler avec Dieu est une pratique que les catholiques et tous les chrétiens devraient mener régulièrement, quel que soit le moment de l’année, le carême nous offre un moment particulièrement significatif pour nous connecter à notre Seigneur et entretenir notre relation à Lui.

Nous pouvons renforcer notre relation avec Dieu par des activités de prière plus profondes et plus fréquentes, comme la lecture des Écritures avant de commencer notre routine quotidienne du matin, ou la prière à l’heure des repas, sur le chemin du travail ou de l’école etc. Le carême peut également nous donner l’occasion de prier d’une manière qui ne se limite pas à demander des choses à Dieu pour nous-mêmes. Le louer pour sa gloire et ses merveilles, le reconnaître et le remercier pour nos nombreuses bénédictions et intercéder pour les autres sont autant d’exemples de la manière dont nous pouvons vivre ce temps de carême.

Si le Carême peut sembler exigeant, voire inconfortable, son but n’est certainement pas de nous faire souffrir. Au cours de cette importante période, nous avons l’occasion de faire un examen de conscience afin de mieux découvrir à la fois notre identité d’enfants de Dieu et la belle relation avec le Seigneur qui peut en découler. Je souhaite alors que chacun de nous saisisse cette occasion pour progresser spirituellement et mieux nous connecter à Jésus et à nos frères et sœurs

Propos recueillis par Gérard BEOGO
Contributeur

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