Du jeudi 12 au vendredi 13 janvier 2023, plusieurs femmes ont été enlevées par des hommes armés à Arbinda, dans la région du Sahel. Au lendemain de ces rapts massifs, deux VDP (Volontaire pour la défense de la patrie) ont été tués dans une attaque terroriste, le samedi 14 janvier, rapporte le journal L’Observateur Paalga.
« La séquence est inédite de mémoire de Burkinabè », fait noter notre confrère. Plus d’une cinquantaine de femmes enlevées par des groupes terroristes. Dans la matinée du jeudi 12 janvier 2023 à une dizaine de kilomètres au sud-est d’Arbinda, une cinquantaine de femmes se sont rendues à Boukouma pour cueillir des feuilles pour nourrir leurs familles. Des hommes armés ont fait irruption et les ont sommées de les suivre.
Trois femmes ont réussi à s’échapper, précise le journal. Une fois revenues à Arbinda vers 20 heures, elles ont alerté le village de l’enlèvement des autres femmes par les groupes armés terroristes. Selon des sources locales citées par L’Observateur Paalga, ces femmes ont été certainement conduites dans une base terroriste à Gasiliki (dans la région du Sahel).
Au lendemain (vendredi 13 janvier) de cet enlèvement, c’est un autre groupe de femmes qui va tomber entre les mailles des hommes armés. Elles sont environ une quinzaine, à la recherche de la pitance, à se rendre à Sirgnê, à huit kilomètres d’Arbinda. Elles ont été kidnappées. « Selon le témoignage de deux d’entre elles qui ont pu s’échapper, les terroristes ont également emporté du bétail qu’ils ont fait chasser par les femmes. Arrivés dans un autre village du nom de Gorguel, ils ont fait la prière de Magrhib (Ndlr : prière de 18 heures 30) avant de continuer à Gnafô. C’est dans ce village, profitant de l’obscurité, que les deux femmes vont se défaire de leurs ravisseurs et prendre la poudre d’escampette ».
Au cours de ce même week-end, deux VDP (Volontaire pour la défense de la patrie) en faction dans la périphérie nord d’Arbinda ont été la cible d’une attaque terroriste le samedi 14 janvier. Les deux ont perdu la vie.
Dans un communiqué en date du 16 janvier 2023, le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho, a confirmé l’enlèvement de ces femmes, qui « étaient sorties à la recherche de fruits sauvages ». Il précise que « dès leur disparition signalée, des recherches ont été entreprises en vue de retrouver l’ensemble de ces victimes innocentes, saines et sauves ».
Il faut rappeler que le 24 décembre 2019, 35 civils, en majorité des femmes, ont été tués dans une attaque d’Arbinda. A cette même date, le détachement militaire de la même localité a été attaqué. Sept militaires ont perdu la vie et 80 terroristes ont été tués dans les affrontements.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
