- Alif Naba
Avec une frèle silhouette et une voix enivrante, Alif Naaba, inexorablement, tisse sa toile dans l’univers musical Burkinabè. Sur scène, il est tout simplement phénoménal.On l’a même surnommé le "Prince aux pieds nus" parce qu’il joue ainsi sur le podium.
Sa musique est un savant dosage de la tradition et de la modernité. Avec un travail de maestria au niveau de la conception et de l’accompagnement musical, Alif Naaba, c’est un vrai délice. Avec deux albums sur le marché, l’ambition de ce jeune artiste est de conquérir davantage la scène internationale pour diffuser son message : celui de la paix, de l’amour, de la fraternité entre les hommes. Mais au fait, comment tout cela a commencé ?
Bercé depuis son enfance dans l’univers musical de sa mère chansonnière, Alif Naaba décide de ne se consacrer qu’à la musique malgré toutes les difficultés qu’un tel choix réprésentait. En effet, le musicien était percu plus comme un oisif, qu’un créteur de rêves, d’émotions et de sensations. Qu’à cela ne tienne ; Alif Naaba avait une attirance irresistible pour la musique.
C’est alors qu’il se retrouve en côte d’Ivoire. Là, il acquière plus de professionnalisme et fait des rencontres musicales variées et instructives. Avec sa personnalité et son talent déjà séduisants, Alif Naaba intègre rapidement le groupe "Tondaf’ low". Il y fera quatre ans.
Cette expérience lui donne un regard très ouvert sur la musique et ses possibles métissages. L’homme décide alors de voler de ses propres ailes. C’est ainsi qu’il crée son groupe, le " Budu bandé"( En mooré, cette expression signifie approximativement Les Fils du Peuple).
DE "REGARD METIS" A "FOO"
Revenu au Burkina Faso, son pays natal, Alif joue enfin en son nom et impose très rapidement son style musical. Son premier album "Regard metis" lui a valu de gravir les marches des KUNDE(récompenses musicales au Burkina) et d’être récompensé en 2004 en tant que meilleur artiste de la diaspora.
Aujourd’hui, son deuxième album vient de sortir. De très belle facture, Foo(toi), est une oeuvres de 12 titres chantés en mooré et en français. C’est une fusion de sonorités africaines, saupoudrées de notes jazz et soul.
Ce qui frappe véritablement dans la musique du jeune artiste c’est sa voix. Effleurante, captivante et enivrante, elle distille des mélodies à rendre fou. Alif est un vrai poète. Toute sa personnalité transparait dans son oeuvre ; tant il se donne à fond.
Sur scène, le jeune artiste est également impécable. Les mélomanes burkinabè qui ont eu le bonheur d’assister à son concert du 28 octobre dernier, en demandaient toujours. Il a une façon bien à lui de créer la joie et d’entraîner le public jusque dans les cimes de l’évasion et de l’extase totale. C’est un vrai régal.
Pour l’artiste, la musique, plus qu’un art est la vie. Sa vie. Et tant qu’il aura encore le moindre souffle, il ne cessera de faire vivre à tous ses fans les instants magiques de ferveur et de communion musicale. Avec Alif Naaba, la musique burkinabè à un très grand ambassadeur.Il faut en être fier...
Arsène Flavien Bationo
Le Faso.net
