Actualités :: Crise ivoirienne : onction onusienne pour Gbagbo, Soro dans ses petits (...)
Soro-Gbagbo

Si l’on accuse Laurent Gbagbo d’être versatile, ces derniers jours, il y a au moins un point sur lequel il porte des œillères : son maintien dans le fauteuil présidentiel après le 30 octobre 2005.

Le 27 septembre dernier, dans un discours radiotélévisé, il l’a répété avec en sus certaines amabilités envers des chefs d’Etat de la sous-région. Cette intervention du maître d’Abidjan se résume à peu près à ceci : "Je suis le président de la République de Côte d’Ivoire, je le reste, même après le 30 octobre... parce que les rebelles n’auront pas désarmé à cette date et que le scrutin est reporté et devrait se tenir dans les meilleurs délais".

La bagarre autour de l’après 30 octobre fait rage sur la lagune Ebrié, alors que Gbagbo soutient mordicus que la Constitution dispose que le président en exercice, lui en l’occurrence, ne quitte la présidence que si et seulement si un autre est élu et prête serment ! Une interprétation de la loi fondamentale, que ne partagent pas les Forces nouvelles, qui disent qu’après le 30 octobre, place à un président intérimaire. Il n’est pas jusqu’à l’ex-président Henri Konan Bédié, président du PDCI, qui, sitôt rentré de son exil volontaire en France, a martelé : "après le 30 octobre, Gbagbo sera un usurpateur !".

Mais voilà qu’après l’Union africaine (UA), le Conseil de sécurité des Nations unies approuve le maintien de Gbagbo après le 30 octobre, ce pour une année. Cette solution avait déjà été ébauchée le 6 octobre dernier à Addis Abéba par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA. Sur les articles 35, 38 et 39 de la Constitution ivoirienne, l’ONU a donc tranché dans le vif, et l’opposition réunie au sein du G7 apprécie modérément que cette organisation mondiale ait confirmé Gbagbo comme chef d’Etat intérimaire.

La décision de l’ONU n’a pas été bien reçue par les Forces nouvelles, qui affirment que "l’ONU envoyait la Côte d’Ivoire à l’aventure et ce n’est pas la bonne solution", selon le porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki Konaté. En fait, cette position des ex-rebelles, qui est celle du G7 avait été notifiée au Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Dans la correspondance à lui adressée, les adversaires politiques de Gbagbo demandaient le départ de Gbagbo (dont le mandat expire le 26 octobre) et la remise du pouvoir exécutif à un nouveau Premier ministre muni des pleins pouvoirs. Mais quel Premier ministre ?

C’est donc un Laurent Gbagbo ragaillardi par cette onction onusienne qui va encore présider aux destinées de la Côte d’Ivoire, pendant une période "n’excédant pas un an". Et Soro et ses ouailles dans leurs petits souliers ? Pas si sûr, puisque sitôt la décision de l’ONU connue, Guillaume Soro déclarait "qu’après le 30 octobre, ils prendraient leurs responsabilités...’.

Et malgré l’injonction onusienne aux protagonistes de la crise ivoirienne de se mettre à la disposition du président de l’UA, le Nigérian Olesegun Obasanjo, et du médiateur Sud-africain, Thabo M’Béki, les ex-rebelles persistent et signent : "Si l’ONU à qui l’on demandait des décisions courageuses n’a fait que suivre et recopier bêtement les recommandations de l’UA, que l’on ne vienne pas dans les prochains jours accompagner Laurent Gbagbo dans sa folle aventure".

On le voit, l’épée de Damoclès de l’ONU qui plane ne l’est pas seulement au-dessus de la tête de Gbagbo, mais aussi sur celles des ex-rebelles. Gbagbo a beau être un roublard, il a beau eu tout le monde comme aillié et trahi tout le monde, il faut aussi reconnaître que les ex-rebelles donnent souvent l’impression de faire dans le dilatoire.

Si en effet, et on l’a répété à maintes reprises, cette rébellion a été exemplaire, peu à peu, elle a glissé vers l’installation d’affairistes de tout acabit. Certains de ces rebelles, si d’aventure la crise cessait, peuvent-ils avoir une vie normale ? Autrement dit, y a-t-il une vie après la rébellion ? Il ne faut donc pas toujours jeter la pierre sur Laurent Gbagbo, car encore faut-il aussi que les ex-rebelles battent leur coulpe, afin qu’ensemble ils puissent sortir la Côte d’Ivoire de ce bourbier qui n’a que trop duré.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

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