ActualitésDOSSIERS :: Revendication des attaques terroristes du 02 mars 2018 par la coalition (...)

Les attaques ont été revendiquées par le mouvement extrémiste « Nusrat al-Islam wal-Muslimin », dirigé par Iyad Ag Ghaly, qui dit avoir agi « en réponse à la mort de plusieurs de ses leaders dont le chef Mohamed Hacen Al-ançari dans un raid de l’armée française », le 14 février 2018. J’ai pris connaissance d’une soixantaine de réactions d’internautes burkinabè sur le site du journal en ligne lefaso.net. Ces réactions résument les perceptions des Burkinabè sur les responsables directs et indirects de cette tragédie. Il s’agit d’un véritable réquisitoire qui laisse apparaître un clivage réel.

Des internautes sont convaincus que Iyad Ag Ghaly, au regard des relations qui le liaient au pouvoir Compaoré, n’est qu’un commanditaire de l’ancien pouvoir dont certains membres font face à la justice, notamment le récent procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 reporté il y a quelques jours. Certains de ce groupe font allusion à un pacte tacite entre l’ancien président et les mouvements extrémistes qui ont permis au Burkina Faso d’être à l’abri des attaques terroristes. Ils s’appuient sur l’engagement des nouvelles autorités à travers la force du G5 – Sahel pour lutter contre l’extrémisme violent dans la bande sahélo-saharienne qui est la véritable raison des agressions extrémistes contre notre pays.

Un autre groupe d’internautes accuse la France et « son projet d’imposition » de la force du G5 – Sahel. Ils voient à travers les attaques un complot orchestré par la France afin de recoloniser les pays du Sahel. La France devrait, selon ce groupe d’internautes, être poursuivie pour déstabilisation d’un Etat souverain, notamment la Libye, avec des conséquences énormes sur les pays du Sahel.

Un troisième groupe d’internautes pointent du doigt les autorités de la transition qui ont fragilisé le système de renseignement et de sécurité du Burkina Faso avec notamment la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Le pouvoir actuel est aussi indexé pour avoir rompu le pacte tacite avec les mouvements extrémistes sans prendre les précautions nécessaires pour protéger le pays. L’insuffisance dans la gouvernance du secteur de la sécurité placée entre les mains de « civils politiciens » est aussi citée comme un manquement de l’actuel pouvoir. Bien qu’il y ait un programme d’urgence pour le Sahel, lancé par les autorités actuelles, des voix dénoncent l’abandon du Nord qui fragiliserait davantage le pays dans son ensemble et invitent à une réaction patriotique contre le mal.

Un quatrième groupe d’internautes attirent l’attention sur une possible complicité au sein de l’armée burkinabè. Ils s’appuient sur la présence présumée d’un des soldats radiés de 2011 parmi les assaillants et affirment que les terroristes devraient avoir des « taupes » au sein de l’Etat-major général des armées du Burkina Faso. Les enquêtes en cours tentent de confirmer une infiltration de l’armée burkinabè par l’ennemi.

Le dernier groupe d’internautes pense que la population est aussi responsable de ce malheur. Le manque de collaboration franche avec les FDS et la promotion de l’esprit extrémiste à travers certains prêches religieux contribuent à augmenter la menace. Par cette attitude, la population permet aux mouvements extrémistes de recruter et de former de jeunes burkinabè qui agissent sur un terrain connu. Ils vivent au sein de cette population sans se faire remarquer. Les mouvements extrémistes installés dans le Sahel utilisent des Burkinabè pour détruire le Burkina Faso. Une véritable prise de conscience du danger est nécessaire afin de fédérer les énergies pour combattre le mal.

Les propositions suivantes pourraient contribuer à lutter contre le fléau :
- renforcer le système de renseignement (Gouvernement, services concernés) et doter davantage les forces de défense et de sécurité (FDS) de moyens pour augmenter le niveau de résilience face aux attaques (Gouvernement et PTF) ;
- promouvoir une collaboration entre les FDS et la population en matière d’échange d’informations (FDS et population) ;
- sensibiliser l’opinion nationale sur l’importance de l’unité, de la cohésion, de l’entente et de la solidarité dans la lutte contre le terrorisme (Gouvernement, société civile et médias) ;
- promouvoir des espaces de communication pour réduire les préjugés et les clichés afin d’éviter les clivages et l’émergence de clans et de divisions au sein de la communauté nationale (Gouvernement, société civile, médias) ;
- interpeller les populations sur l’existence de cellules dormantes à l’intérieur du pays et inviter à la vigilance pour contrer les recrutements et l’engagement des jeunes (société civile, Etat) ;
- renforcer les politiques de développement en tenant compte des équilibres régionaux afin de réduire les inégalités ; agir en prenant en compte le genre (Gouvernement et PTF) ;
- tenir toujours compte de la dimension transnationale du phénomène (acteurs nationaux et sous régionaux) ;

En somme, les accusations adressées aux uns et aux autres par les uns et par les autres sont des réalités perçues en fonction des positions et des intérêts. Cependant, le danger impose une prise de hauteur pour rassembler toutes les filles et tous les fils du Burkina Faso pour faire face. Les règlements de comptes partisans devraient être relégués au second plan pour sauver l’essentiel, l’existence même de la patrie. Il ne devrait pas avoir de place pour la haine, la division et la vengeance devant le péril. Certains observateurs conscients du danger, crient : « Waouh la toile est enflammée. Sachons seulement qu’il est difficile de vaincre un ennemi, dans la division et dans cette cacophonie. », Cyr Payim Ouédraogo et avertissent : « Si nous refusons de mourir au Sahel en patriote, nous serons tués comme des poulets à Ouaga, à Bobo ou à Tenkodogo », Newton Ahmed Barry.

Zoomb-noogo SILMANDE, citoyen (zunoogo@yahoo.fr)

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